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Seuls face à la violence d’une arme
©Michel Duperrex

Seuls face à la violence d’une arme

12 avril 2017 | Edition N°1975

Yverdon-les-Bains – Le troisième braquage de station-service en moins de quatre mois fait réagir dans la Cité thermale. Le sort des victimes, les employés en poste, demeure au coeur des préoccupations.

En dix ans, ce shop a été braqué et cambriolé deux fois. ©Michel Duperrex

En dix ans, ce shop a été braqué et cambriolé deux fois.

Dimanche soir, un individu muni d’une arme à feu a pénétré dans la station-service Cuendet, à la rue Haldimand à Yverdon-les-Bains. Il a menacé les trois employés et les clients présents pour finalement s’envoler avec quelques centaines de francs. Un butin dérisoire face au choc subi par les collaborateurs de l’enseigne yverdonnoise. «Ce sont toujours des événements traumatisants pour les collaborateurs, détaille Daniel Haldimann, le directeur des ventes pour tout le site Cuendet. On connaît les risques, car dans le monde des station-services, les braquages se multiplient. Mais cela reste un événement auquel on ne peut pas vraiment se préparer.»

 

Impossible à anticiper

 

La station-service victime du braquage de dimanche soir est ouverte tout à fait normalement, sans trace visible du drame qui s’y est joué. ©Michel Duperrex

La station-service victime du braquage de dimanche soir est ouverte tout à fait normalement, sans trace visible du drame qui s’y est joué.

Des réflexions ont immédiatement été lancées pour tenter de trouver des solutions afin d’améliorer encore la sécurité des employés. «Même si on met en place des procédures et qu’on donne des règles de comportement à suivre dans de tels cas, on n’est jamais vraiment prêt. On fait son travail, et ça arrive par surprise», poursuit le responsable de la station-service.

Ce n’est pas le premier commerce de ce type à subir un tel braquage. La station Eni/Agip, située à l’Avenue-des-Bains, a été plusieurs fois la cible de voleurs. Le shop Coop Pronto, En Chamard, en a aussi fait la difficile expérience le 2 avril dernier. Avec des conséquences psychologiques importantes pour tout le staff.

«Vous vous rendez-compte, s’insurge un employé de Coop Pronto. Ils ont traîné un de nos collègues sur le sol jusqu’au coffre. Ils connaissaient exactement son emplacement, ainsi que les petites routines. Toute cette violence pour 800 francs ! Plus personne ne laisse les recettes en cash dans les coffres, les braqueurs devraient le savoir. L’argent, les cigarettes, tout ça c’est assuré, ce n’est pas très grave. Mais le choc, le mal que ces incidents font aux personnes, et de manière durable, ça me rend fou. Parfois j’ai juste envie d’arrêter…»

 

Des soupçons permanents

 

Les autres remarques émanant du personnel sortent des tripes et touchent au coeur. Comme pris au piège par la peur que cela se reproduise, ils imaginent des scénarios dans la vie de tous les jours, comme sur leur lieu de travail. «On y pense tous les jours, regrette cet autre collaborateur. On commence même à douter de nos clients. A chaque fois que quelqu’un qui ressemble au signalement de celui qui a commis le dernier vol entre dans le shop, on ne peut pas s’empêcher d’imaginer que ça pourrait être la même personne.»

 

Conseils de la Police

 

Police Nord Vaudois passe régulièrement dans les stations-service de la Cité thermale pour offrir des conseils. «Nous effectuons cela via l’Observatoire de la sécurité et notre unité proximité et prévention, détaille le capitaine Cavin, chef de la division opérationnelle. On leur demande d’être attentif à tout ce qui peut paraître suspect dans leur environnement, d’annoncer les éventuels repérages par exemple. On les aide à mémoriser correctement un signalement et on les sensibilise aux avantages que peut avoir une surveillance vidéo. Toutefois, cela reste limité, car la lutte contre les braquages demeure une compétence cantonale.» La vidéo-surveillance produit un effet dissuasif. Si ce premier effet n’agit pas, les images enregistrées sont utilisées pour effectuer des avancées souvent significatives dans les enquêtes.

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Jean-Philippe Pressl-Wenger