Logo
«Si j’avais toujours des appréhensions, des peurs, je ne ferais jamais rien»
Formé au HC Yverdon avant de rejoindre les juniors du Lausanne HC, Théo Vallotton (à g.) portait les couleurs du club de la Cité thermale l’année passée en 1re ligue, ici contre Prilly. © Zsolt Sarkozy

«Si j’avais toujours des appréhensions, des peurs, je ne ferais jamais rien»

19 janvier 2024 | Edition N°3624

Hockey – 2e ligue - Parti à Forward Morges (1L) durant l’intersaison, Théo Vallotton est de retour au HC Yverdon. Après avoir connu une période compliquée loin de la glace, l’attaquant de 21 ans est de nouveau prêt à en découdre.

Théo Vallotton, qu’est-ce qui vous avait motivé à quitter le HC Yverdon pour rejoindre Morges, après la relégation en fin de saison dernière?

De base, je voulais rester au HCY, mais Nicolas Gay ne savait pas s’il restait, et Sacha Barraud, Leandro Di Caprio, un peu toute l’équipe, partaient. Du coup, j’ai décidé de m’en aller aussi, et cela s’est joué entre Forward Morges et Prilly, les deux formations de 1re ligue avec lesquelles j’ai eu des contacts.

 

Vous avez joué les matches de préparation avec les Bulldogs, puis plus rien. Que s’est-il passé?

J’ai pris une secouée lors d’une charge durant un match amical contre Université Neuchâtel. Pas quelque chose de méchant, mais ça m’a déclenché une peur, et je n’étais ensuite plus à l’aise sur la glace, notamment à cause de mes commotions passées. Pourtant, en dehors de cet événement, c’était cool à Morges, les copains et le staff étaient sympas. D’ailleurs, quand j’ai annoncé que je partais à cause de ça, le coach, le président et le directeur sportif m’ont compris et soutenu.

 

Avez-vous alors envisagé d’arrêter définitivement le hockey?

Pas totalement, mais je pensais faire une pause cette saison. En parallèle, Nicolas Gay m’envoyait pas mal de messages pour me dire que l’ambiance était sympa au HC Yverdon, que l’équipe gagnait, ce qui m’a longuement fait réfléchir. Puis le coach (ndlr: Philippe Stengel) m’a appelé vers le mois de novembre, et j’ai finalement dit à Jiri Rambousek (ndlr: le directeur sportif) le 30 décembre, un jour avant la date de fin des transferts, que je revenais. J’ai donc repris les entraînements juste après les Fêtes.

 

Aviez-vous quand même un peu patiné entre deux?

Non, cela faisait deux mois que je n’avais pas retouché la glace. Au début, c’était un peu compliqué physiquement, surtout que j’avais juste fait un peu de sport chez moi, mais pas beaucoup. Il a fallu retrouver les sensations, mais maintenant, ça va.

 

Vous habitez à Ballaigues, la question d’aller jouer en 3e ligue avec le HC Vallorbe s’est-elle posée?

Oui, surtout qu’il y a mon cousin, Julien Vallotton, qui évolue là-bas, et que mon oncle, Christophe Vallotton, est vice-président du club. Donc j’ai hésité, parce que cela me motivait d’aller jouer avec mon cousin mais, au final, je préférais patiner en 2e ligue, il y avait un peu plus de challenge.

 

Le HCY reçoit Bösingen-SenSee, ce soir à 20h30, pour sa première rencontre du masterround. Appréhendez-vous de rejouer des matches?

En fait, j’ai réfléchi, et je me suis dit que si j’avais toujours des appréhensions, des peurs, je ne ferais jamais rien. Surtout que j’adore le hockey! Alors je ne peux pas me priver, et ce qui doit arriver arrivera.

 

Par le passé, à la suite de vos commotions, certaines choses étaient devenues difficiles pour vous, notamment le fait d’effectuer les trajets avec l’équipe pour les rencontres à l’extérieur. Où en êtes-vous désormais?

C’était vraiment compliqué il y a deux ans, mais ça allait déjà beaucoup mieux la saison passée. J’ai la chance de pouvoir compter sur mon père, qui vient à quasi tous les matches. Cela me rassure. Et une fois que je suis avec l’équipe, j’arrive à penser à autre chose. Donc faire les déplacements avec l’équipe ne devrait pas constituer un problème.

 

«Je n’étais plus à l’aise sur la glace, notamment à cause de mes commotions passées.» Théo Vallotton

 

On imagine que ce n’est pas évident de rejoindre une formation en plein milieu du championnat…

Ça fait un peu bizarre. En plus, comme Yverdon est bien classé et a gagné pratiquement tous ses matches, contrairement à la saison passée où on perdait tout, je craignais que les gens pensent que je revenais au HCY en raison de son succès, alors que ce n’est pas le cas. L’ambiance au sein de l’effectif est super, il y a plein de jeunes, une bonne concurrence. Cependant, j’appréhende un peu de commencer les matches directement avec le masterround, d’autant plus que je ne sais pas à quoi m’attendre, je ne connais pas la 2e ligue, je ne sais pas si le jeu est rapide. Ce qui ne m’empêche pas de me réjouir!

 

Quel attachement avez-vous pour le HCY, vous qui y avez fait une partie de vos juniors?

J’y ai en effet joué quelques années quand j’étais plus jeune et on était une bonne équipe, avec des joueurs comme Sascha Renaud et Hugo Pitton, qui évoluent maintenant avec la «une», Sacha Barraud (Uni Neuchâtel, 1L) ou encore Louis Robin (ndlr: qui a effectué le début de la saison avec Zoug, en National League, et vient d’être prêté à La Chaux-de-Fonds, en Swiss League). On avait gagné le championnat en moskitos, c’était une super saison! J’ai toujours bien aimé ce club, et surtout la patinoire, je trouve qu’elle a une odeur spéciale, que j’apprécie. J’ai un lien particulier avec elle, je ne sais pas pourquoi.

 

Étiez-vous venu voir les Yverdonnois en match cette saison, avant de revenir au club?

Non, jamais. Après avoir arrêté à Forward Morges, j’ai profité de faire autre chose, de couper un peu le lien avec le hockey.

 

Cela vous a-t-il manqué?

Au début, ça m’a fait du bien, mais ensuite, oui. Je m’ennuyais un peu, je voyais que je perdais du muscle et que je prenais du poids, donc je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose (rires).

Muriel Ambühl