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«S’il m’a fallu un peu de temps pour être appelé en équipe de Suisse? Oui et non»
© Michel Duperrex

«S’il m’a fallu un peu de temps pour être appelé en équipe de Suisse? Oui et non»

5 octobre 2020

Après Lausanne, Young Boys et Nice, Jordan Lotomba découvre l’équipe de Suisse cette semaine. Une étape de plus dans la carrière de ce latéral offensif, dont la progression avait été freinée pendant un an par une blessure.

Jordan Lotomba a fêté il y a une semaine ses 22 ans. Ce n’est pas tard pour être appelé pour la première fois en équipe de Suisse. Même assez logique, signe que le joueur est talentueux et que cette première cape participe naturellement de sa progression. Et pourtant, un mois après que Becir Omeragic (18 ans) et Simon Sohm (19 ans) ont connu eux aussi une première convocation très précoce, l’Yverdonnois a lui dû se montrer plus patient.

« S’il m’a fallu un peu de temps? Oui et non », a nuancé le nouveau joueur de l’OGC Nice à l’occasion de ses premières obligations médiatiques en tant qu’international A lundi. Car Lotomba a connu ses premières apparitions professionnelles il y a déjà cinq ans. C’était en Challenge League, dans le Lausanne-Sport de Fabio Celestini, ensuite promu en Super League. Il s’y est vite imposé comme titulaire, avant de partir à Young Boys à l’été 2017. Après une première saison réussie, tout aurait dû aller plus vite.

« Mais j’ai été longuement blessé, pendant presque un an (réd: il a manqué quasi toute la saison 2018-19, touché à un genou), rappelle-t-il. Ce fut une période très dure, car je n’avais jamais été blessé avant. J’ai alors compris que dans le football, il y avait les bons et les mauvais moments et je me suis senti un peu seul. Et au niveau du foot, j’ai perdu un peu de temps, mais je n’ai connu depuis que du positif. Tout cela est derrière. » C’est en effet balayé.

Sa polyvalence, un atout

Car le retour au plus haut niveau de l’Yverdonnois a été fulgurant. Une saison pleine avec YB l’an dernier et une éclosion sur la scène du football francophone, lorsque lui et son pote Andi Zeqiri ont dégoûté les Espoirs français lors du Suisse-France M21 à Neuchâtel en novembre dernier (une victoire 3-1 avec un Lotomba protagoniste). « En tant que Romand, un match contre la France est toujours particulier. L’attention que j’ai eue depuis ne m’a donc pas choqué. J’avais pris beaucoup de plaisir ce soir-là. Tant mieux pour moi. »

On ne dira pas que c’est ce qui lui a permis de s’ouvrir la porte de l’OGC Nice, mais cela a légitimé sa venue sur la Côte d’Azur pour une somme que l’on dit proche de 6 millions d’euros. Et il s’y est déjà imposé, puisque l’ancien junior du Team Vaud a participé à cinq des six rencontres disputées jusque-là, à chaque fois comme titulaire.

Une acclimatation express: « J’ai commencé très rapidement à jouer, confirme-t-il. Je n’étais pas prêt physiquement, mais, en revanche, mentalement, j’étais là. Il fallait que je prenne mes repères, mais je suis content, car j’ai bien commencé. Alors, je ne suis pas encore au niveau de ce que j’étais en Suisse, mais je commence à me lâcher. »

Lotomba a un atout dans sa manche, capable de séduire n’importe quel entraîneur: sa polyvalence. Bon aussi bien à droite qu’à gauche, en tant que latéral dans une défense à quatre, extérieur dans un système à trois derrière (à l’instar de la Suisse de Petkovic), voire ailier, il peut revendiquer du temps de jeu: « À droite, c’est plus facile, parce que je suis droitier, confie-t-il toutefois. Mais je suis à l’aise des deux côtés. » Il faut croire qu’il aura sa chance dans l’un des trois matches que la Suisse doit disputer ces prochains jours (la Croatie en amical mercredi, avant la Ligue des Nations, en Espagne samedi et en Allemagne le mardi 13). À Vladimir Petkovic de lui trouver son meilleur rôle.

ATS