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Sort incertain pour un centre de fitness

5 janvier 2018
Edition N°2157

Yverdon-les-Bains – Fermé depuis plus de six mois, l’Ecofitclub est toujours en stand-by, tout comme Thierry Corneloup, son gérant.

Pendant sept ans, Thierry Corneloup a tenu son centre de fitness indépendant à bout de bras. Aujourd’hui, lassé par les problèmes liés à son local, selon ses dires, il espère pouvoir reprendre son travail dès que possible. ©Michel Duperrex

Pendant sept ans, Thierry Corneloup a tenu son centre de fitness indépendant à bout de bras. Aujourd’hui, lassé par les problèmes liés à son local, selon ses dires, il espère pouvoir reprendre son travail dès que possible.

Thierry Corneloup, gérant du centre de fitness Ecofitclub, situé à la rue du Milieu 33, au centre-ville d’Yverdon-les-Bains, était à son domicile de Cheyres le 1er juin 2017. Sur son smartphone, le Français dispose d’un logiciel de vidéosurveillance qui lui permet d’avoir un œil sur sa salle, lorsqu’il le souhaite. Ce jour-là, il observe, impuissant, les policiers qui demandent aux clients de quitter les lieux. Thierry Corneloup est sous le coup d’une expulsion.

Plus de six mois ont passé, et l’Ecofitclub est toujours fermé. Le courrier du gérant, qui n’a plus le droit d’accéder à son lieu de travail, jonche l’entrée de la salle. Si une partie des 450 clients du centre de fitness indépendant, qui n’ont pas été avertis au préalable, ont conclu un abonnement de reprise avec d’autres centres, les plus fidèles ont demandé à Thierry Corneloup s’il comptait réouvrir un jour. Le Français affirme même recevoir quotidiennement des appels, messages ou e-mails de personnes qui souhaiteraient devenir de futurs clients.

«Depuis 2015, je ne paie plus le loyer pour des raisons financières. Je me suis déchiré une épaule et j’ai été contraint d’embaucher du personnel pour m’aider. Je n’avais pas eu d’impayés jusqu’alors», soupire, la voix tremblante, celui qui a repris le fitness en 2010. Ce qui ressemble, à première vue, à un banal litige entre le propriétaire d’un bâtiment et un locataire qui ne règle pas ses loyers semble plus complexe.

 

Factures trop élevées ?

 

Depuis le mois de juin 2017, Thierry Corneloup n’a plus accès ni à son fitness ni à sa boîte aux lettres. Il a appris la mise en faillite provisoire de l’Ecofitclub par le biais de la Feuille des avis officiels du canton de Vaud. ©Carole Alkabes

Depuis le mois de juin 2017, Thierry Corneloup n’a plus accès ni à son fitness ni à sa boîte aux lettres. Il a appris la mise en faillite provisoire de l’Ecofitclub par le biais de la Feuille des avis officiels du canton de Vaud.

D’après Thierry Corneloup, les factures d’électricité qu’il a reçues au début de son activité étaient, étrangement, deux fois plus élevées que dans sa dernière année de travail, alors même que le nombre de ses machines a augmenté. Il met également en cause ses factures de mazout, qu’il juge exagérées par rapport à sa consommation et à la surface de son local. «D’après deux rapports d’expertise, son volume est estimé à 360 m3, alors que mon contrat de bail affiche une surface de 500 m2.»

Il a déposé une plainte pénale contre inconnu pour soustraction d’énergie en novembre 2016 au Ministère public, mais une ordonnance de non-entrée en matière a été prononcée. Sa société a été déclarée en faillite par le Tribunal de l’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois le 5 septembre dernier, avant qu’un effet suspensif ne soit prononcé le 9 octobre. Depuis ce jour-là, Thierry Corneloup est en attente. «Ma seule envie, c’est de recommencer à travailler», martèle-t-il.

Récemment, il a été convoqué, par le Tribunal des baux de Lausanne, pour comparaître comme témoin à une audience concernant Pascal Mazzuchetti, l’ancien gérant du fitness, avec qui il n’a plus de contact. «Le Tribunal veut être sûr que c’est bien moi le gérant actuel», estime Thierry Corneloup, qui souffre de sa situation et espère trouver une solution à ses problèmes.

 

Aucune autre version des faits donnée

 

Le propriétaire du bâtiment situé à la rue du Milieu 33 n’a pas pu répondre à nos questions. De son côté, la régie immobilière en charge de la gérance n’a pas voulu apporter sa version des faits, jugeant le dossier «trop complexe».

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