Souvenirs cinquantenaires de deux titres historiques

Gymnastique artistique – Les double-champions de Suisse des Amis-Gyms se sont retrouvés, samedi passé, à Yverdon.

Les champions des AGY (de g. à dr.): Claude Jossevel, Michel Froidevaux, Roger Godel, Gilbert Jossevel, Jean-Claude Leuba et Michel Combe.

L’histoire a été gravée il y a un demi-siècle. Ses acteurs ont pris un immense plaisir à se la remémorer, tous ensemble, à la cabane du Ritrovo -un nom de circonstance-, à Yverdon-les-Bains, samedi passé.

En 1965 et l’année suivante, les meilleurs artistiques des Amis- Gyms d’Yverdon ont écrit deux des plus belles lignes du palmarès de leur club, en remportant, coup sur coup, deux titres nationaux par équipes. «Des moments merveilleux. On n’aurait jamais imaginé pouvoir arriver à ces résultats, se souvient Gilbert Jossevel, l’un des deux jumeaux du quatuor champion, qui a aujourd’hui 77 ans. Les Romands étions, alors, toujours un peu en retrait.»

Pourtant, en 1962, les frères Jossevel et les frères Leuba avaient, déjà, décroché une médaille de bronze, à la surprise générale. Suite de quoi, l’équipe s’est renforcée avec l’arrivée du Chaux-de-Fonnier Michel Froidevaux, qui venait régulièrement s’entraîner à Fontenay. Le 21 novembre 1965, les efforts des «Aminches» allaient être récompensés. Et à domicile, à la vieille salle de la Place d’Armes et au Casino, pleins à craquer pour l’occasion. Les Yverdonnois ont dominé les quatre premiers engins, avant que Berne-Berna ne rattrape son retard en fin de concours, à la barre fixe. Les deux équipes ont terminé en tête à égalité. Le règlement ne prévoyait pas un tel cas de figure. Finalement, le titre national a été partagé. Gilbert Jossevel a, pour sa part, remporté le classement individuel. Michel Froidevaux, Claude Jossevel et Jean-Claude Leuba se sont classés, respectivement, 5e, 6e et 9e.

«Pour la première fois, des Romands montent sur la plus haute marche du podium», trouve-t-on dans la plaquette du centenaire des AGY, datée de 2001, qui retrace ces instants magiques, anecdotes à l’appui: «Un seul jeu de médailles de chaque métal ayant été prévu, les gymnastes locaux recevront ultérieurement celles qui leur étaient dues. Le procès verbal de l’assemblée générale de la section, en décembre, mentionne que l’on attendra que ces médailles soient livrées avant de restituer la bannière fédérale, oubliée à Yverdon!»

L’année suivante, les Bernois contestent la présence du Chaux-de-Fonnier Froidevaux au sein de l’équipe des AGY. Cela n’y changera rien. Lors des finales disputée à Locarno, les Yverdonnois terminent -cette fois seuls- en tête, confirmant leur suprématie. L’année suivante, le règlement sera changé…

L’époque a été forte en grands moments, pour les gymnastes de la Cité thermale, brillants sur de nombreux fronts. Les frères Jossevel auraient même pu participer au Jeux de Tokyo, en 1964, mais tant l’un que l’autre ont dû renoncer, blessés.

«En ce temps, on avait tous un travail à 100%. Il n’existait pas de professionnels de la gym, chez nous. Mais on devait durement s’entraîner, une quinzaine d’heures par semaine», affirme Gilbert Jossevel, l’un de ces hommes aussi passionnés que doués pour leur discipline. Samedi passé, une quarantaine d’entre eux ont pu refaire l’histoire, dans la bonne humeur, lors d’émouvantes retrouvailles à Yverdon, terre de gymnastique.