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Suisses et migrants unis autour des fourneaux

18 janvier 2018 | Edition N°2166

Baulmes – Après un premier échange culinaire entre des requérants et des familles suisses, l’association Solidarité Afrique Farafina propose aux participants de se réunir, ce samedi, à la Grande salle du village, afin de concocter un repas aux mille et une saveurs.

Bersabeh (à dr.) et Eleni ont préparé un menchet habish pour la famille Beati, dimanche dernier. Les émulations culinaires fusent déjà pour concocter, ensemble, un plat savoureux, samedi. ©Philippe Montes

Bersabeh (à dr.) et Eleni ont préparé un menchet habish pour la famille Beati, dimanche dernier. Les émulations culinaires fusent déjà pour concocter, ensemble, un plat savoureux, samedi.

L’oignon et la viande hachée exhalait un doux parfum, dimanche dernier aux alentours de midi, dans la cuisine de la famille Beati, à Baulmes. Aux fourneaux, Bersabeh et Eleni, deux jeunes requérantes d’asile d’origine éthiopienne, préparaient, avec délicatesse, un mets traditionnel de leur pays. «Il nous reste encore à cuire les œufs et nous pourrons déguster le menchet habish avec une galette d’injera (ndlr: une sorte de grande crêpe fermentée à base de teff), confiait la souriante Eleni, tout en remuant la préparation. «L’odeur est très alléchante, déclarait l’enthousiaste Steve Beati qui, le soir venu, allait concocter, pour la première fois, un émincé à la zurichoise aux deux Ethiopiennes et à leurs filles.

 

Un mélange savoureux

 

D’ici ou d’ailleurs, samedi tous enfileront un tablier pour cuisiner, ensemble, un plat unique aux multiples saveurs. ©Philippe Montes

D’ici ou d’ailleurs, les participants enfileront leur tablier pour cuisiner, ensemble, un plat unique aux multiples saveurs.

L’idée de cette rencontre culinaire plutôt originale est le fruit de l’imagination de Mireille Keita-Gilgien, une Malienne installée en Suisse depuis quatorze ans et qui a fondé l’Association Solidarité Afrique Farafina (lire encadré ci-dessous).

Après avoir organisé le festival Yelen (lire La Région Nord vaudois du 8 août 2017), cette Baulmérane d’adoption a souhaité réunir des requérants d’asile de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) de Sainte-Croix et dix familles nord-vaudoises.

«Pour moi, la cuisine n’a pas de frontière et dépasse les préjugés, glisse-t-elle. Le requérant prévoit une recette traditionnelle de son pays pour le dîner (ndlr: les ingrédients ont été offerts par l’EVAM), et le soir, c’est au tour de la famille d’accueil de cuisiner un plat typique.»

Après le souper, les participants doivent réfléchir à la manière de mélanger les deux plats pour n’en former qu’un seul qu’ils prépareront ensemble, ce samedi, à la grande salle de Baulmes. «La Commune nous a mis les locaux à disposition», affirme Philippe Montes, l’un des membres de l’association.

 

Fondue géorgienne

 

«La cuisine n’a pas de frontière et dépasse les préjugés.» Mireille Keita-Gilgien

«La cuisine n’a pas de frontière et dépasse les préjugés.» Mireille Keita-Gilgien

«Avec Mireille, on ne sait jamais où on va, car elle regorge de mille et une idées pour favoriser l’échange entre les cultures, remarque Suzanne Rehacek, sa voisine russophile, qui a accepté d’accueillir Nelly et Sergo, un couple de Géorgiens, avec qui elle a non seulement pu parler en russe, mais aussi partager un délicieux khatchapuri (pain traditionnel géorgien au fromage). On va tenter de mélanger ce pain à de la fondue, j’ai hâte de voir le résultat», conclut Suzanne Rehacek.

Pour déguster les plats d’ici et d’ailleurs conçus par les familles suisses et les migrants, rendez-vous, ce samedi, à 18h30, à la Grande salle de Baulmes. Tirelire à la sortie en faveur de l’Association Solidarité Afrique Farafina.

 

Un dispensaire verra le jour

Des soins médicaux pour les plus démunis

L’association Solidarité Afrique Farafina s’est donné deux buts: d’une part, elle valorise les richesses de la culture africaine pour le bien vivre ensemble avec la Suisse et d’autre part, elle soutient plusieurs enfants à Sisina, un village situé au sud de Bamako. «Pour qu’un enfant soit accepté à l’hôpital, un paiement est exigé avant même que les premiers soins d’urgence soient prodigués, révèle Mireille Keita-Gilgien. Grâce aux dons récoltés, nous finançons non seulement l’admission des malades en milieu hospitalier, mais assurons aussi le suivi du traitement avec la construction d’un dispensaire, notamment.»

Plus d’informations sur : www.farafina.ch.

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Valérie Beauverd