Sur le toit du monde

Noé Court passe l’hiver dans la peau du premier n° 1 mondial de l’histoire du hike & fly. La discipline de cœur de l’Urbigène de 23 ans.

Le meilleur spécialiste du monde de hike & fly en 2024 est urbigène. Publié en octobre, le tout premier classement mondial de la discipline qui combine randonnée et vol en parapente en est le témoin: Noé Court va passer l’hiver au sommet de la hiérarchie. «Normalement jusqu’au mois d’avril, car avant cela, il n’y a plus d’épreuves», sourit le sportif de 23 ans.

Le hike & fly a intégré la fédération mondiale de sports aériens, la FAI, en 2024, rejoignant d’autres disciplines du parapente, comme le cross, l’acrobatie et la précision d’atterrissage, et son premier champion est donc Noé Court. «Je prenais le départ des courses comme ça, sans penser à ce classement, assure le Nord-Vaudois. C’est un copain qui a vu que j’étais en tête lorsque le classement est sorti. Ça a été une surprise totale! J’ai été bien classé dans des épreuves qui valent beaucoup de points, et j’ai bénéficié d’un peu de chance aussi.»

Engagé dans le hike & fly depuis cinq ans, le premier leader mondial de la spécialité s’est notamment imposé lors du JURAairTour de Moutier. «Ma saison a été assez bonne. J’ai bien commencé, mais une blessure à un genou m’a empêché de faire aussi bien qu’espéré lors de l’X-Pyr, dans les Pyrénées, fin juin», souligne celui qui se consacre entièrement au parapente, par ailleurs pilote tandem à Grindelwald.

Si le hike & fly constitue sa discipline de cœur, Noé Court perfectionne ses compétences dans les airs en participant également à des compétitions de cross, qui se déroulent à peu près sur le même principe que les régates de bateaux, avec un départ en l’air, tous en même temps, et des balises à franchir.

Membre de l’équipe nationale juniors, il a d’ailleurs pris le départ des Championnats du monde de la catégorie, qui va jusqu’aux moins de 26 ans, en Slovénie. Au classement par nations, les Helvètes y ont décroché le 6e rang. «J’ai pratiqué le cross à fond en 2024, que ce soit en Suisse, en France et en Italie, assure celui qui est le n° 1 national juniors dans la spécialité et désormais également membre du cadre élite. On est plusieurs Romands, on s’entend super bien et on s’entraîne beaucoup ensemble. Dans deux ans, pour les prochains Mondiaux juniors en Macédoine, on sera bons!»

Ses performances dans la discipline lui ouvrent de nombreuses possibilités. Un mois durant, à partir de la mi-janvier, le sportif d’Orbe se rendra en Colombie pour y disputer deux compétitions et accumuler les heures de vol. «Au début, le cross n’était pas trop mon truc, mais je m’y suis fait. A présent, je peux même affirmer que j’aime ça. J’y apprends beaucoup», lance-t-il, désireux de toujours améliorer sa vitesse de vol: «Chaque kilomètre-heure de gagné est important!»

Avec deux disciplines à son arc, l’année 2025 de Noé Court s’annonce d’autant plus passionnante. Actuellement 17e de la hiérarchie nationale et 288e mondial en cross, il espère atteindre le top 7 suisse et se hisser parmi les 150 meilleurs du globe dans la discipline.

Ses aventures aériennes ne concernent pas uniquement la compétition. Il envisage, si son agenda le lui permet et que les conditions sont réunies, de traverser en mode bivouac les montagnes reliant la Géorgie à l’Azerbaïdjan sur 1400 km avec sa toile. De quoi continuer à observer le monde depuis les sommets.