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Sur les traces de son père

18 octobre 2019 | Edition N°2605

Le Concisois Arthur Sueur a posé ses bagages aux États-Unis il y a un peu plus d’un mois. Le début d’un bail de quatre ans qui le lie à l’Université de Charleston et à son équipe.

Le départ d’Arthur Sueur en Virgine-Occidentale à la fin août, en filière sport-études, marque une nouvelle étape dans sa jeune carrière. Il est vrai que les attentes changent radicalement de ce qui prévalait au LUC, en LNA, avec qui il a remporté le titre national. «À Lausanne, j’étais le petit jeune formé au club. J’avais un peu un rôle de remplaçant et, si je ne jouais pas, c’était normal. J’y étais pour progresser et apprendre des éléments d’expérience, des étrangers, alors que désormais, c’est moi le joueur de l’extérieur.»

Alors que ses coachs espèrent le voir endosser à terme un statut de cadre dans un effectif fort de vingt hommes, le premier objectif du Concisois est de gagner sa place dans le six de base de Charleston. Son équipe, qui évolue en première division NCAA (intercollégiale), a l’intention de se battre dans le haut du classement de la Conférence Est, voire d’atteindre le final four (finales entre conférences).

Dans un cocon

Les premiers jours d’adaptation à la vie américaine n’ont pas été évidents. Bien que le Nord-Vaudois se fasse petit à petit à son nouvel environnement, il reconnaît que le plus dur est de se retrouver loin de sa famille et de sa copine: «Ce n’est pas facile tous les jours. J’ai l’impression d’être un peu seul ici, mais on est tous dans la même situation.» La référence à ses nouveaux coéquipiers, âgés de 18 à 22 ans, est un témoin du bon accueil reçu le jour de son arrivée: «Ils sont tous venus se présenter dans ma chambre, c’était assez cool.»

C’est en évoquant le pan sportif que l’excitation gagne Arthur Sueur: «Je suis ici pour jouer au volley!» Les avantages des sportifs sont nombreux sur le campus: «Tout est fait pour les athlètes, que ce soit au niveau de la qualité des infrastructures, de la salle et des vestiaires. Il existe même une clinique remplie de physios, où tu peux aller te faire soigner quand tu veux.» Et, plus spécifiquement pour le volleyball, des tests de personnalité ont été effectués dans le but de sélectionner les joueurs afin de former un bon groupe, ainsi que pour perfectionner le coaching individuel: «Les entraîneurs savent ainsi comment ils peuvent interagir avec toi, te parler. Si tu as un coup de mou, ils savent quoi dire pour te remonter le moral.»

Le show

Tout cela a plongé Arthur Sueur dans la culture américaine, centrée sur le sport et la performance, et l’atmosphère découlant de cet encadrement est exceptionnelle. «Quand tu ne réalises pas un exercice, tu pousses l’autre pour qu’il en fasse encore plus, tu le motives. L’intensité qu’il y a à l’entraînement, la musique à fond pour simuler l’ambiance de match, le fait que ça parle dans tous les sens, qu’il y ait du bruit tout le temps, c’est vraiment l’ambiance que j’imaginais aux États-Unis.»

Les quatre mois de préparation de la saison officielle ont commencé lundi, alors que le championnat ne démarrera qu’à la mi-janvier. Jusqu’à la mi-octobre, l’équipe n’avait donc le droit de s’entraîner que huit heures par semaine. Une limite qui est passée à un maximum de vingt heures hebdomadaires (réglementation NCAA).

Le rêve américain

Depuis qu’Arthur Sueur a commencé le volleyball, son rêve était d’intégrer un jour une équipe dans un championnat américain, comme son père, Jean-Marc Sueur, l’a fait durant sa carrière. Celui-ci regrette de ne pas y être resté plus d’une année. Son fils, qui s’est engagé pour quatre ans à Charleston, espère relever ce challenge, tant au niveau sportif que personnel. «À long terme, je souhaite obtenir mon Bachelor en sport-business, puis je me vois rentrer en Europe pour jouer en tant que professionnel, se projette-t-il. Mais, pour l’heure, je veux vivre le rêve à fond, gagner en maturité et en expérience, parce que c’est vraiment incroyable ce que je vis ici!»

Michaël Nicodet

Rédaction