Marin d’expérience, Renaud Stitelmann a terminé premier Surprise et deuxième toutes classes derrière le 5.5 JI de Bruno Engel, lors de la Translémanique.
Sociétaire du Cercle de la voile de Grandson, Renaud Stitelmann n’est pas un novice dans le monde de la voile. Avec un impressionnant palmarès en Surprise, deux victoires au Bol d’Or Mirabaud, trois aux 5 Jours du Léman et une participation remarquée aux Translémaniques, il a su se forger une solide réputation sur les eaux du Léman.
Samedi pourtant, il planait sur le départ de la course une ambiance tranquille, presque méditative. Un jet d’eau bien dressé et la rade en toile de fond; joli tableau au ras de l’eau pour cette Translémanique, course en solitaire au départ de la Société Nautique de Genève, via le Vieux- Rhône et retour.
Un vent capricieux, oscillant entre 2 et 3 nœuds, une flotte étalée sur la largeur du lac. Le navigateur nord-vaudois, avec une certaine humilité, confiait avoir eu au départ la tête dans le sac : « Je n’étais pas en bonne forme physique, pourtant sans réelles raisons. Il a fallu que je me reprenne rapidement. Le bateau m’a été prêté par le Club Nautique Morgien ; je ne connaissais pas ses réglages et ses voiles. Le départ par petits airs sud-ouest a donné le ton d’une course qui s’annonçait délicate. D’emblée, ma stratégie a été de choisir une
route médiane avec une première bascule sud-est vers le mi-lac. En manquant une risée à la hauteur de Saint-Gingolph, je me suis placé en position délicate. »
Six bateaux se présentent à la bouée du Vieux-Rhône aux alentours de minuit et repartent au près en louvoyant parmi les bateaux qui ralliaient la marque de parcours sous spi. Le régatier grandsonnois de commenter : « Croisements chauds, chauds dans la nuit noire. Sur la route du retour, je me suis battu sur la rive française avec mon bateau trop toilé et trois orages qui se sont succédé, initiant d’impressionnantes bascules de vent. J’ai pu tailler une route directe et le Joran m’a poussé vers l’arrivée. Je n’avais ni cartographie ni électronique à bord. Il m’a fallu faire confiance à mon instinct et naviguer à l’ancienne. »
Après une lutte acharnée et beaucoup de détermination, la ligne d’arrivée est franchie au petit matin. Stupéfaction du skipper en apprenant qu’il est le premier Surprise ! Il n’oublie pas ses adversaires : « Le second en Surprise est René Mermoud, de Morges. Je suis admiratif. A 76 ans, dans les conditions musclées d’une partie de cette Translémanique, je dis bravo ! Mais je salue aussi les multiples gagnants de chaque classe. En dehors du vainqueur en temps compensé et au scratch, d’autres solitaires se sont illustrés avec mérite. »
Il fera bientôt le tour du monde
Renaud Stitelmann peaufine sa préparation pour la Mini Globe Race. Un tour du monde sur un voilier de… 5,80 mètres au départ d’Antigua le 23 février prochain.
Une course divisée en quatre étapes (Antigua, Panama, Fidji, Le Cap, Antigua), avec des arrêts possibles sur la route (Tahiti, Tonga, Maurice, Durban, Sainte- Hélène, Recife), ce qui fait un
total de 23500 milles sur une durée de treize mois. Le passage de Panama se fera sur une remorque routière et non par le canal. En gros, cette course se déroule essentiellement au portant, dans les alizés, sauf la partie qui consiste à contourner l’Afrique du Sud d’est en ouest.
Cette nouvelle course autour du monde en solitaire s’annonce comme une grande aventure.
