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T’as tout à la Tatouthèque
David Rychner, Ingrid Artieda. © Zsolt SARKOZI

T’as tout à la Tatouthèque

8 décembre 2020

David Rychner et Ingrid Artieda, directrice du SemoNord, sont à l’origine d’une belle idée.

Organiser une raclette party sans devoir acheter plusieurs appareils, faire du camping sans avoir à acquérir du matériel ou encore tailler une haie en un seul après-midi: tout ceci sera possible grâce à la Tatouthèque du SemoNord. Emprunter un ou plusieurs objets pour quelques jours en échange d’une modique somme, tel est le concept d’une bibliothèque à outils. Quelques projets similaires existent déjà dans des villes romandes, comme la Manivelle à Lausanne ou encore la Trucothèque à Neuchâtel. Dorénavant, il n’est plus nécessaire d’investir de l’argent dans des objets qui seront peu utilisés. «C’est un gain de place également. On évitera d’encombrer son garage, par exemple, d’une souffleuse à feuilles qui n’est en marche que quelques fois par année», explique Ingrid Artieda, directrice du SemoNord.

Un projet dans l’air du temps. Depuis le l’arrivée du Covid, de nombreuses personnes ont en effet revu leurs habitudes de consommation, en réduisant leurs dépenses ou encore en achetant des produits locaux. Avec des montants de location dérisoires, les vols et la casse seront-ils au rendez-vous ? « Nous avons envie de partir sur une base de confiance. De la casse, cela peut arriver et ce n’est pas si grave, les objets ne sont pas neufs. Cela fait partie du jeu», rétorque la directrice.

Grâce à la Tatouthèque, chacun pourra continuer de jouir de ses activités tout en promouvant le développement durable. Mais d’où viennent tous ces objets qui seront à disposition des clients? « Nous avons lancé un appel aux dons sur notre site internet et par téléphone. Avec mon équipe, nous avons regroupé dix catégories d’objets, afin de faciliter les démarches. N’importe qui peut nous contacter et nous apporter toutes sortes de choses pour autant qu’elles soient en bon état», détaille Ingrid Artieda.

 

Aider les jeunes à s’insérer, dans un cadre écologique

L’année passée, le Canton de Vaud a souhaité développer des projets écologiques au sein des institutions d’insertion. Ingrid Artieda a sauté sur l’occasion pour proposer cette idée de bibliothèque d’objets. «Nous avons également obtenu un soutien de la Ville d’Yverdon-les-Bains», souligne-t-elle. Ce projet permet au SemoNord de mettre en pratique une de leurs nombreuses mesures. «Avec la Tatouthèque, nous allons aider les jeunes de 18 à 25 ans au bénéfice du RI (revenu d’insertion), ainsi que les migrants, à développer des compétences professionnelles qui leurs seront utiles pour leur futur stage ou apprentissage», détaille David Rychner, responsable de la mesure TRANSFO.

Ingrid Artieda complète: «C’est surtout le savoir-être qui sera mis à l’épreuve. Dans la vie professionnelle, il faut respecter un certain nombre de codes sociaux.» Les 25 jeunes seront répartis entre deux salles de classe et la Tatouthèque. En plus des compétences scolaires, ils pourront acquérir de la pratique, notamment, en s’occupant du service de maintenance, de réservation, de stockage, dans le domaine de la réparation ou encore de l’accueil de la clientèle. «C’est vraiment génial, on pourra les observer directement sur le terrain et nous faire notre propre avis sur leur comportement pour mieux les aider. Auparavant, nous n’avions que le point de vue des employeurs dans le cadre de leurs stages», s’enthousiasme David Rychner.

 

Infos pratiques

Le SemoNord aura l’honneur d’accueillir Rebecca Ruiz le 28 janvier pour l’inauguration de sa Tatouthèque.  Dès ce moment-là, il sera possible de réserver et payer ses futurs objets sur une plateforme en ligne.

Pour plus d’informations et pour donner des objets: 026 426 66 06
www.semonord.ch/tatoutheque/

Abonnement annuel: 70 francs.
Location à l’article: entre 1 et 10 francs.

Adeline Hostettler