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Tel père, tel fils

9 octobre 2015

Yverdon-les-Bains – La Bibliothèque publique a reçu, mercredi soir, Henri Dès et Derib, accompagnés de leur fils respectif. Souvenirs et anecdotes de la vie quotidiennne de ces familles d’artistes ont séduit le public.

Les duos Dès (photo) et Derib, pères et fils, ont raconté comment s’est opérée, chez eux, la transmission familiale de cette passion pour le métier d’artiste. © Michel Duperrex

Les duos Dès (photo) et Derib, pères et fils, ont raconté comment s’est opérée, chez eux, la transmission familiale de cette passion pour le métier d’artiste.

Des yeux d’un même bleu éclatant pour les uns, et des sourires flagrants de similarité pour les autres. Si la ressemblance physique de ces pères et fils est indéniable, leurs chemins de vie suivent, eux aussi, cette tendance. D’un mouvement serein, la fibre artistique a sauté les générations, sans prise de tête, comme s’il s’agissait d’une simple évidence.

A l’occasion du vernissage de son exposition «Sacrées Familles», qui présente des oeuvres issues d’illustres dynasties romandes, la Bibliothèque publique d’Yverdon-les-Bains a convié, mercredi, quatres figures romandes à un échange avec le public. Le chanteur préféré des enfants, Henri Dès, était accompagné de son fils, Pierrick Destraz, également musicien. A leurs côtés, le clan de Ribaupierre était représenté par Derib, papa de Yakari, et Arnaud Derib, également présent. Le jeune homme se distingue aujourd’hui en photographie, graphisme et réalisation.

La joie d’un papa présent

Après avoir échangé poignées de main et dialogues chaleureux, pères et fils ont pris place face à un public mince mais passionné. Les questions, jaillies tant de la bouche de l’organisateur que de la salle, ont touché principalement aux recoins du métier d’artiste, pratiqué par tous les invités, et à son insertion dans la vie familiale.

Les duos Dès et Derib (photo), pères et fils, ont raconté comment s’est opérée, chez eux, la transmission familiale de cette passion pour le métier d’artiste. © Michel Duperrex

Les duos Dès et Derib (photo), pères et fils, ont raconté comment s’est opérée, chez eux, la transmission familiale de cette passion pour le métier d’artiste.

Les premières reminiscences du travail de leur père, alors qu’ils étaient enfants, ont d’abord été évoquées par les fils Destraz et de Ribaupierre. Les bureaux insolites de leurs paternels leur sont naturellement venus en tête, à tous les deux. Pierrick Destraz indique, par exemple, qu’il adorait grimper au «galetas, sous les toits», où son père avait pris ses quartiers pour composer. Arnaud Derib explique que, chez eux, «le dessin faisait partie de la vie de tous les jours. On pouvait voir travailler mon père n’importe quand». Un papa à la maison: le souvenir, plaisant, est largement partagé par le fils Dès.

«Un projet de vie»

A ensuite été abordé le thème de la profession d’artiste. Henri Dès raconte qu’à ses débuts, on lui rabachait sans cesse le conseil de se tourner vers «un vrai métier», plutôt que vers la chanson, dans laquelle le succès est si fragile. A ces réflexions, il répond fermement, encore aujourd’hui, en évoquant la «boussole intérieure» de tout artiste, seule arbitre de son destin. De son côté, Arnaud Derib déclare concevoir l’art non comme un métier, mais comme «une aventure et un projet de vie qui englobe tout», suivi par Pierrick Destraz qui, lui, mentionne une passion qui «prend au coeur». Mais le poids d’une activité si incertaine est tout de même soulevé par les intervenants. Derib avoue toujours ressentir «l’inquiétude de savoir si un projet va fonctionner», avant d’ajouter que «le doute fait partie du jeu, il faut l’apprivoiser». La recherche de l’inspiration, les enseignements du père au fils et la pression de la notoriété ont été, entre autres, discutés entre les quatre personnalités romandes et le public.

«L’exposition a pour but d’illustrer cette créativité et cette affirmation de soi, passées d’une génération à l’autre dans ces familles», s’est enthousiasmé Pierre Pittet, chargé de projets à la Bibliothèque publique, à la fin de la rencontre. Une chose est certaine, et a été répétée maintes fois par les invités: dans l’art, tout est affaire de confiance en soi.

 

Exposition «Sacrées Familles», jusqu’au 23 janvier 2016. / Atelier pour enfants «Journaliste reporter d’images», 19 et 21 octobre, de 9h à 17h30. Inscriptions d’ici au 12 octobre (024 423 60 40).

Agathe Seppey