Yverdon-les-Bains – La manifestation débutera vendredi dans un climat de tension. Un restaurateur de la place Pestalozzi a protesté auprès de la Municipalité.
Le Marché de Noël d’Yverdon-les- Bains peine décidément à trouver un climat de quiétude, qui devrait pourtant s’imposer en cette période de l’Avent. Mais cette manifestation est aussi une affaire de gros sous et l’argent est, trop souvent, source de divisions. Se sentant écarté, après avoir pourtant accompli son travail lors de l’édition 2015, le tenancier du Trèfle, Olivier Freymond, a officiellement protesté auprès des autorités de la Ville. Des autorités déjà un brin exaspérées par une forme de nonchalance perçue du côté des organisateurs.
Des hauts et des bas…
Reprenons un peu ce conte de Noël qui n’est pas forcément destiné aux enfants. Au début de ce siècle -c’est une histoire récente qui n’a rien à voir avec celle du petit Jésus-, la capitale du Nord vaudois vivait au rythme de trois marchés de Noël.
Grâce à l’engagement du directeur de Manor, Christian Bulliard, et de Christian Rime, soutenus par la Société industrielle et commerciale (SIC) d’Yverdon-les-Bains, Grandson et environs, ces trois manifestations ont été réunies en une, sur la place Pestalozzi.
Les organisateurs se sont succédé, avec plus ou moins de succès. Il est vrai que, par temps de bise, les chalands préfèrent rester bien au chaud.
Dans un passé récent, la Municipalité a décidé de faire de cette manifestation l’événement de fin d’année. Au terme d’un appel d’offres, deux sociétés lausannoises -RBO pour l’infrastructure et La Boîte Events pour la communication et l’animation- ont obtenu le mandat.
Un peu terne
Au terme de la première édition sous ce nouveau régime, la Municipalité a exprimé, à l’heure du bilan, un certain nombre d’insatisfactions, concernant surtout le programme des animations, un peu mince, le quasi abandon de la place de l’Ancienne-Poste et, faute impardonnable aux yeux des enfants : l’absence du Père Noël, à laquelle il a fallu pallier dans l’urgence. L’Exécutif a conseillé aux organisateurs de s’approcher des sociétés locales pour améliorer, notamment, le programme des animations.
Tout cela est resté lettre morte sous la chaleur estivale. Et le réveil des organisateurs a été tardif, pour résumer positivement l’impression municipale.
L’esprit trahi ?
Dans d’autres domaines, les organisateurs sont plus près des délais. Ainsi, Olivier Freymond, qui s’était occupé l’an dernier du chalet et des Caves du Château, estime avoir été mis de côté, alors qu’à ses yeux, tout s’était bien passé.
Partenaire de RBO (Robert Bruchez) dans l’organisation des Marchés de Noël de Lausanne et Yverdon-les-Bains, Giorgio Restelli conteste : «Je suis venu à Yverdon en septembre, lors des Numerik Games. Il avait trop de travail et il devait me recontacter. Il ne l’a pas fait. Il ne s’est réveillé qu’en novembre.» C’est vrai, mais de son côté, l’organisateur n’a pas pris la peine de faire un simple coup de fil.
Cela dit, il y a d’autres restaurateurs autour de la place, ou à peine plus loin, qui auraient pu être intéressés. A la fin -ça sent fort la sauce alibi-, les Caves du château ont été confiées au détenteur de la patente du restaurant d’Y-Parc. Il collaborera avec un cuisinier grandsonnois et un viticulteur de Champagne.
La perle cachée Quant au fameux chalet, il sera exploité par un roi de l’huître, Paolo Gervasi. En cherchant bien, on découvre que le duo Bruchez-Restelli va tirer les marrons du feu. Le mollusque passe mieux avec un vin fin.
La collaboration avec le commerce local est l’une des clauses de la convention signée entre la Ville et les organisateurs. Le syndic Jean-Daniel Carrard est irrité : «La Municipalité ne peut que prendre acte. Elle ne peut réagir à quelques jours de la manifestation. Mais elle en tirera les conclusions qui s’imposent !»