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Thaïs Hurni n’a pas fait d’états d’âme
Thaïs Hurni (à dr.) félicitée après avoir transformé son coup-franc. © Michel Duperrex

Thaïs Hurni n’a pas fait d’états d’âme

14 mars 2018 | Edition N°2205

L’Yverdonnoise de Young Boys a inscrit le coup-franc du 2-0, lundi, face à ses anciennes coéquipières d’Yverdon Féminin (score final 4-1). Dix jours après sa première séléction avec l’équipe nationale, la jeune latérale brille de mille feux.

En positionnant son ballon à une vingtaine de mètres du but d’Yverdon Féminin, dans le temps additionnel de la première période, Thaïs Hurni était sans doute loin de s’imaginer à quel point la suite de la rencontre allait devenir compliquée pour elle et ses coéquipières. Insouciante, l’Yverdonnoise de Young Boys, qui avait quitté YF l’été dernier, s’est élancée sans se poser la moindre question et a mystifié la malheureuse Estelle Zurkinden. La latérale avouera plus tard particulièrement apprécier l’exercice et ne pas en être à son coup d’essai. Reste que, sans ce 2-0, les Bernoises ne seraient probablement pas reparties de la Cité thermale avec la totalité de l’enjeu, lundi, tant Audrey Riat (auteure du 2-1 à la 54e) et ses coéquipières leur ont tourné autour entre la 50e et la 80e.

Sa première cap avec la Suisse

«Même si on a encore marqué deux fois en fin de rencontre (ndlr: score final 1-4), on est lessivées, admettait Thaïs Hurni, juste après être allée saluer les cinq fans suivant YB dans chacun de ses déplacements. Physiquement, ça a été très compliqué ce soir.»

La raison de cette fatigue ressentie à partir de la mi-match n’est pas à aller chercher bien loin. Sept Bernoises présentes sur le terrain avant-hier portent également le maillot de l’équipe nationale, tout juste rentrée de Chypre, où se déroulait un tournoi international. Une compétition qui a permis à Thaïs Hurni, rapidement devenue une titulaire indiscutable dans la capitale, de fêter ses deux premières sélections en «rouge et blanc», à l’occasion des rencontres face à la Finlande (entrée en jeu en seconde période) et au Pays de Galles (titulaire).

«Rien que de me retrouver à la Cyprus Cup, c’était déjà une petite surprise. Habituellement, la sélectionneuse fait appel à une dizaine de néophytes pour ce genre de tournois. Cette fois-ci, j’étais la seule. Lorsque je me suis retrouvée sur le terrain, c’était assez bizarre pendant cinq minutes. Jouer avec des filles comme Ramona Bachmann, ce n’est pas n’importe quoi. Mais je suis plutôt satisfaite, je ne me suis pas laissé impressionner. J’ai pris tout ce qu’une expérience comme celle-ci peut m’apporter. Toujours est-il que je ne m’attends pas à être appelée tout de suite pour les matches de qualifications pour la Coupe de monde. Il me reste beaucoup de chemin à parcourir avant ça.»

Du haut de ses 19 ans, la Nord-Vaudois baigne en tout cas dans un environnement idéal pour réussir. «Young Boys, c’est le club qu’il me fallait, se réjouit la gymnasienne. Tant sur qu’en-dehors du terrain, on dipose de tout ce qu’il faut pour s’améliorer.»

Des rêves d’Europe

Eliminées de la Coupe de Suisse en huitièmes de finale par Servette («un non-match de notre part), les Bernoises ont désormais tout le loisir de se focaliser sur le championnat. Grâce aux trois unités glanées lundi, elles pointent au 4e rang, à quatre longueurs de Bâle (2e) et huit de Zurich. «Jouer le titre, ça risque d’être mission impossible. Par contre, la 2e place est à notre portée. A YB, on voue un amour à notre maillot qui peut nous mener loin, ce qui n’est pas forcément le cas à Bâle. Figurer dans le duo de tête nous permettrait de prendre part aux qualifications pour la Ligue des champions.» L’occasion pour Thaïs Hurni de découvrir le football européen en club, et de poursuivre sa progression fulgurante.

 

En quête de constance

Le jour où les filles de Frédéric Mauron parviendront à aligner deux mi-temps de la même qualité, celles-ci seront redoutées. Vraiment. En attendant, Audrey Duclos et ses coéquipières sont condamnées à vivre dans le regret et, surtout, sous la menace de la lanterne rouge Aarau. Le derby face à YB n’a fait que confirmer une situation déjà aperçue mille fois. Yverdon Féminin est passé à côté d’une mi-temps (comme souvent la première), puis a régalé lors de la seconde. Deux enseignements peuvent tout de même être tirés à ce stade de la saison. Le premier, c’est que ce YF-là possède une force offensive qui lui avait fait défaut au premier tour. Lundi, les hôtes auraient tout à fait pu en planter quatre que cela n’aurait pas semblé illogique. D’ailleurs, Yverdon a marqué lors de ses trois dernières sorties. Le second, c’est que les filles de la Cité thermale peuvent tout à fait sortir de leur mauvaise passe actuelle. Une «simple» question d’attitude.

 

Yverdon FémininYoung Boys  1-4 (0-1)

Buts: 28e Ismaili 0-1; 43e Hurni 0-2; 54e Riat 1-2; 76e Caio, pen. 1-3; 90e Widmer 1-4.

Yverdon: Zurkinden; Duclos, Tamburini, Annaheim, Pajovic; Krasniqi, Schneuwly (77e Müller), Riat, L. Fallet (46e Staffoni); A. Fallet, Antunes Dias (63e Nkamo).
Entraîneur: Frédéric Mauron.

YB: Studer; Hurni, Schassberger, Calo, Gillmann; Schmid, Ismaili, Widmer, Lehmann (73e Stöckli), Müller (80e Dubs); Mayland (63e Messerli). Entraîneur: Marisa Wunderlin.

Notes: Stade Municipal, 100 spectateurs. Arbitrage de Khalil Thebti, qui avertit Annaheim (42e, antijeu).

Florian Vaney