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Thaïs Hurni retrouve la maison

27 septembre 2017 | Edition N°2089

Football – LNA féminine – Partie durant l’été tenter sa chance aux Young Boys, l’Yverdonnoise sera de retour au Stade Municipal le temps d’un match, ce soir.

Malgré le marquage au sol, les automobilistes continuent de circuler sur la voie de droite pour aller au centre-ville d’Yverdon-les-Bains. ©Michel Duperrex

Malgré le marquage au sol, les automobilistes continuent de circuler sur la voie de droite pour aller au centre-ville d’Yverdon-les-Bains.

Tous les matins, Thaïs Hurni se rend à la gare d’Yverdon-les-Bains, la ville où elle habite, direction Lausanne. Une fois sa journée de sport-études au gymnase Auguste Piccard terminée, la jeune fille de 19 ans fonce en direction de Berne, où ses coéquipières à Young Boys l’attendent pour l’entraînement. Deux heures plus tard, c’est retour pour le Nord vaudois, déjà. «En général, c’est l’heure d’aller dormir. Mais pour l’instant, ça va, je gère. J’ai pris l’habitude de faire mes devoirs dans le train, ça me permet d’avoir du temps pour tout», sourit la footballeuse.

 

Besoin d’un nouveau défi

 

Le choix de rejoindre YB cet été, Thaïs Hurni l’a mûrement réfléchi. Elle le sait, Yverdon Féminin comptait encore sur ses talents, elle qui a fait toutes ses classes dans la Cité thermale depuis les M12, avant de rejoindre la première équipe il y a trois ans. «Ça faisait déjà un moment que j’y songeais. J’avais besoin de connaître autre chose, d’un nouveau défi, de découvrir un nouvel environnement.» D’avancer, en somme.

La Nord-Vaudoise mène donc une vie à cent à l’heure, loin de chez elle, et elle aime ça. Et puis, elle n’a pas non plus mis les pieds en terre totalement inconnue : prêt d’un quart de l’effectif bernois est francophone. «J’ai retrouvé Gwendoline Fai et Camille Surdez, avec qui j’ai joué à Yverdon. Si ça a aidé pour l’intégration ? Disons que beaucoup de mes nouvelles partenaires ont porté le maillot des équipes nationales juniors en même temps que moi. Donc on se connaissait déjà très bien à mon arrivée.»

Des joueuses qu’elle a côtoyé, Thäis Hurni va en retrouver plus d’une ce soir. A 20h sera donné le coup d’envoi du premier derby de la saison (lire ci-dessous). «Retrouver le Stade Muncipal, c’est le jour que j’attends le plus depuis mon départ. Non pas que je considère avoir quelque chose à prouver ou une quelconque revanche à prendre, mais parce que ça représente forcément un moment particulier.»

Vient s’ajouter à ce choc un début de saison contrasté au niveau comptable de part et d’autre. En deux rondes de championnat, ni Yverdonnoises, ni Bernoises n’ont inscrit de point. «Pour nous, ce soir, le message est clair : on n’a pas le droit de repartir avec autre chose que la victoire», assure celle qui évolue désormais sur la droite de la défense.

 

YF, une équipe redoutée

 

Une façon aimable de faire comprendre qu’Yverdon Féminin est une petite équipe contre laquelle perdre des points est considéré comme une faute grave ? «Pas du tout. En fait, c’est même tout l’inverse. Les autres équipes de LNA n’aiment vraiment pas jouer contre YF. Elles savent que, même si ça peut parfois se solder par une large victoire, elles auront droit à une vraie bataille et qu’en ressortir vainqueur est très difficile.»

Reste que, même si son départ pour la capitale n’a pas fait que des heureux à Yverdon, Thaïs Hurni ne cherchera pas à se faire pardonner sur le terrain : «Ce serait magnifique de marquer pour mon retour. Un peu spécial, mais magnifique !»

 

Le duel entre YF et YB, c’est une guerre

 

«Notre victoire en Coupe de Suisse (ndlr : 1-9 contre Brigue, formation de 2e ligue inter, samedi dernier) nous a permis d’engranger beaucoup de confiance, explique Frédéric Mauron, entraîneur d’Yverdon Féminin. C’est idéal avant d’attaquer ce derby face à Young Boys.» Un derby ? Pardon ? «Dans cette LNA essentiellement suisse-allemande -à l’exception de Lugano et nous c’est notre adversaire le plus proche géographiquement. Pour nous, et ça ne date pas d’hier, c’est le match à ne pas perdre. Il y a toujours une atmosphère particulière dans l’équipe avant d’en découdre avec YB. Ces rencontres sont toujours très spéciales.»

Et de l’autre côté de la Sarine, où les face-à-face alémaniques s’enchaînent chaque week-end, comment cet affrontement est-il perçu ? «On le ressent aussi d’une manière particulière, reconnaît Thaïs Hurni. Le duel entre YF et YB, c’est une sorte de guerre ! Cette rencontre, on sait qu’on doit la gagner, mais pas uniquement parce que c’est une bonne opération au classement. Il y a quelque chose en plus. On ne prend pas ce match à la légère et encore moins Yverdon de haut. On sait ce dont ses joueuses sont capables.»

 

Lancer la saison

 

Pour les Nord-Vaudoises, se sera surtout l’occasion de lancer leur saison. Si un autre résultat qu’une victoire ne représenterait pas un drame absolu, les filles de Frédéric Mauron seraient bien inspirées de tirer quelque chose de ce match, sachant qu’un déplacement à Zurich et la réception de Bâle sont prévus dans la suite de leur calendrier. «On a déjà perdu un point à Grasshopper lors de notre dernière confrontation, alors qu’on ne méritait franchement pas de s’incliner. Ça suffit», prévient le technicien yverdonnois. Thaïs Hurni et ses camardes sont prévenues. Il faudra être prêtes à la bataille au Stade Municipal. Mais ça, elles le savaient déjà.

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Florian Vaney