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«Titogoal» a bien grandi
Tito Videira a fait trembler les filets à trois reprises cet automne, pour sa dernière demi-saison dans le Nord vaudois.

«Titogoal» a bien grandi

24 décembre 2024 | Texte et photo: Lucas Panchaud
Edition N°3859

Briscar d’honneur de la rédaction de La Région, Tito Videira a bouclé la boucle cet automne avec «son» FC Ependes.

Parmi tous les joueurs qu’a contactés Daniel Roulet l’été dernier, l’un d’entre eux particulièrement avait encore une destinée à accomplir sous les couleurs du FC Ependes. Si l’entraîneur des Grenouilles avait mis un point d’honneur à rapatrier Tito Videira du côté du stade des Cartes pour une dernière danse, c’est bien parce que le Lusitanien devait terminer en beauté un parcours démarré en 2008. Tout juste débarqué sur le territoire helvétique, ne parlant alors que timidement le français, Tito Videira avait posé ses bagages du côté du «FCE», après avoir écumé les ligues supérieures de son pays d’origine.

«Lors de mes premiers entraînements, mes coéquipiers ne connaissaient pas mon prénom. Ils m’appelaient Sagres», se remémore-t-il, le sourire au coin des lèvres.

Un buteur prolifique…

D’abord anonyme, le petit attaquant s’est rapidement fait un nom, empilant les buts, saison après saison, sous les couleurs des Vert et Blanc. Son meilleur souvenir avec les Grenouilles ? «Probablement les finales de promotion lors de la saison 2013-2014. On venait d’être relégués et on avait directement rejoué le haut du tableau. J’avais inscrit le but vainqueur contre Champvent lors du troisième match en étant blessé, c’était vraiment un moment spécial», témoigne celui qui a porté le numéro 10 durant ses deux passages à Ependes.

Après avoir brièvement tenté sa chance du côté du FC Grandson-Tuileries, c’est sur le banc de touche que Tito Videira a fini par trouver sa voie. «C’est encore une fois Daniel (ndlr: Roulet) qui m’a incité à me lancer. À l’époque, il manquait un coach pour les juniors E. C’était un bon compromis, car je pouvais donner les séances en sortant du travail et enchaîner avec celles de mon équipe», explique-t-il. Cette vocation, il l’a peaufinée au fil des ans, officiant en premier lieu à la tête de différentes équipes de juniors au «FCGT», avant d’obtenir sa première promotion en 4e ligue avec la «deux» d’Ependes en 2021, à l’issue une saison écourtée par la pandémie de Covid.

… et un coach formateur

Son dernier fait d’armes à la tête d’une formation nord-vaudoise restera les finales de promotion au printemps dernier, qui auront vu la «deux» du FCGT échouer aux portes de la 3e ligue, lui laissant logiquement un sentiment d’inachevé.
«Avec le recul, je peine encore à digérer cet échec. J’en prends la responsabilité, car j’ai fait des choix qui n’étaient pas raisonnables lors du dernier match à Crans en jouant la gagne, alors qu’un match nul aurait pu nous suffire», soupire-t-il, encore marqué par le dénouement de cette soirée de juin. Un seul et unique point qui aurait pu récompenser son travail de longue haleine, à la tête d’un groupe dont la plupart des joueurs sont aujourd’hui devenus ses amis.

Des regrets, ce machiniste de métier et père de famille n’en a qu’un seul à l’heure du bilan: celui de ne jamais avoir pu officier à la tête d’une première équipe.

«J’aurais aimé qu’on me donne ma chance. Cela dit, je n’échangerais pour rien au monde les années passées avec ces jeunes. Certaines saisons ont été plus compliquées que d’autres, j’ai travaillé avec des adolescents, dont certains rencontraient des difficultés dans leur vie privée mais qui se sont malgré tout confiés à moi. C’est l’une des mes plus grandes fiertés de les avoir vus grandir et de les avoir convaincus de donner le meilleur d’eux-mêmes.»

Retour aux sources

Quelques mois avant de regagner sa terre natale pour y retrouver ses racines, accompagné de sa femme Liliana et de ses deux enfants, celui qui a connu l’âge d’or du FC Ependes s’est laissé convaincre par un ultime tour de piste dans son club de cœur.

Seize ans après ses premiers pas, tout a changé ou presque à Ependes: «Ce n’est pas l’équipe que j’ai connue. Quand j’ai débuté ici, il n’y avait que des gars du cru. Techniquement ce n’était pas flamboyant mais ils compensaient avec un engagement à 300%. Aujourd’hui, les joueurs n’ont plus la même rage de vaincre», reconnaît-il. Une raison qui peut expliquer le premier tour décevant des Grenouilles, qui végètent dans le ventre mou de 5e ligue à la trêve.

Cette contre-performance collective ne pourra en revanche pas venir ternir l’empreinte qu’aura eue «Titogoal », dans le paysage du football nord-vaudois et dans l’histoire récente du «FCE».

Continuera-t-il à jouer ou à entraîner au Portugal ? «Le football y est plus accessible, donc c’est possible. L’envie est toujours présente, alors pourquoi ne pas essayer? J’ai l’intime conviction que l’amour du football est quelque chose qui est à l’intérieur de soi-même et qui ne nous quitte jamais vraiment.» Son amour réciproque pour le FC Ependes, lui, est éternel.