Yverdon-les-Bains – L’association en charge de l’organisation des Jeux du Castrum a dévoilé, hier, la programmation de la manifestation.

Après la Chine et la Corée, Olivier Grossetête construira un monument en carton sur la place Pestalozzi.
Après l’annulation de l’an dernier, les Jeux du Castrum feront leur grand retour dans les rues de la Cité thermale cet été, du 11 au 13 août prochain. Ce festival multiculturel en plein air, qui voyait sa fréquentation diminuer ces dernières années, a connu un changement de comité organisateur (voir ci-dessous). Un changement qui se ressent de la scénographie jusque dans la programmation de cette 18e édition, révélée hier. Car celle-ci met plus l’accent sur la musique que sur les autres arts de la scène, comme le théâtre ou la danse. «Sylvain Maradan et moi (ndlr : les deux programmateurs), nous sommes issus du monde de la musique, mais nous ne voulons pas pour autant couper dans les autres performances», précise le directeur de l’association Castrum & Cie, Damien Frei.
Plus de 10 000 spectateurs sont attendus pour cet événement, qui a pour but de réunir la population au centre-ville et de lui faire découvrir des projets artistiques audacieux, tout en l’impliquant dans les diverses représentations.
Les trois projets phares de cette 18e édition

Les trois principaux organisateurs des Jeux du Castrum, avec (de g. À dr.): Luca Bianchetti, Damien Frei et Sylvain Maradan.
Sur les 26 projets artistiques prévus cette année -dont 24 gratuits-, trois ont tout particulièrement retenu toute l’attention du comité. Le premier sélectionné était «Rêveries», de la violoncelliste Sara Oswald et du pianiste Colin Vallon. Ce duo vaudois, accompagné par Domi Chansorn, jouera une pièce de son cru durant 8 heures de temps, de samedi à dimanche, pendant que les spectateurs dormiront sur l’un des 200 lits de camps installés pour l’occasion au Centre professionnel du Nord vaudois (CPNV).
Autre activité qui a plu au comité : de l’espionnage. Avec «Living-room dancers», la Compagnie Nicole Seiler permet aux curieux d’épier, depuis la rue, des danseurs dans cinq appartements de la ville avec des jumelles et un casque pour la musique.
Le point d’orgue du festival sera la construction participative de la réplique de la Tour de la Plaine, détruite au XIXe siècle, réalisée en cartons. Mais le projet du Marseillais Olivier Grossetête ne pourra se concrétiser que si les gens se mobilisent pour participer à sa réalisation, qui débutera le 7 août.
Une scénographie urbaine et écologique
«Nous allons essentiellement utiliser des matériaux recyclés, comme des palettes et des conteneurs, pour les scènes et les bars», ajoute Damien Frei. Sept lieux seront réaffectés pour ces jeux, comme les murs du Château, se mueront en un support pour un spectacle de lumières, ou le Centre d’Art Contemporain d’Yverdon-les-Bains (CACY), qui sera transformé en volière où les oiseaux joueront de la guitare.
Programme complet sur http://le-castrum.ch.
Rafraîchissement du comité
Les Jeux du Castrum perdaient de la vitesse ces dernières années. «Après un état des lieux mené en 2014, nous sommes arrivés à la conclusion que cet événement proposait une formule intéressante de par sa scénographie urbaine, sa gratuité, sa pluridisciplinarité et sa vocation participative», confie Carmen Tanner, municipale en charge de la culture. Alors, pour relancer la manifestation, la Ville a choisi d’engager, fin 2016, une nouvelle équipe pour organiser annuellement cet événement, ainsi que les Festyvétés, rebaptisées Les RDV de la Place, durant les trois prochaines années. Yverdonnois de 30 ans, Damien Frei a lâché son poste de directeur artistique de l’Amalgame, qu’il occupait depuis six ans, pour devenir le directeur général de ces festivités. Ancien directeur de l’Espace culturel Le Nouveau Monde de Fribourg, âgé de 37 ans, Sylvain Maradan a reçu la casquette de producteur artistique. Le duo a vite été secondé par Luca Bianchetti. Ensemble, ils ont programmé et planifié cette 18e édition en seulement huit mois. «C’est déjà un exploit en soi», relève la municipale.
Les Jeux du Castrum en chiffres
63 En heures, la durée totale des représentations artistiques prévues durant les Jeux du Castrum 2017.
70 Comme le pourcentage de projets artistiques suisses planifiés pour cette 18e édition.
1110 C’est le nombre de cartons nécessaires pour construire une réplique de la Tour de la Plaine, haute de 15 mètres et pesant près d’une tonne.
1979 Comme la date de création de la première édition des Jeux du Castrum par le syndic Pierre Duvoisin.