La jeune harpiste de Pomy Camille Hürlimann fait ses gammes avec passion. Rencontre avec un jeune talent de la région.
à 14 ans, Camille Hürlimann mène de front – et avec brio et rigueur – sa scolarité, sa passion pour la harpe et ses différents loisirs. Après avoir reçu un 1er prix avec mention à la finale du Concours suisse de musique pour la jeunesse – c’était déjà le cas en 2021 –, elle a intégré le programme Jeunes Talents de la Confédération. Outre les différents orchestre, fanfare ou spectacles auxquels elle prend part, la Pomérane sera du Concours français de la harpe de Limoges début mars, un concours international pour les jeunes harpistes.
Camille, comment as-tu commencé à jouer de la harpe?
Quand j’avais 5 ans, nous sommes allés aux portes ouvertes du Conservatoire d’Yverdon. J’ai aimé la harpe, je pense que j’ai trouvé ça beau. Je faisais déjà un peu de piano et ça se ressemble; une harpe, c’est un piano debout. Dans les deux cas, il n’y a pas besoin de créer les notes. J’ai alors fait deux ans de cours avec Claire-Lise Renevey. Marie-Luce Challet Raposo a pris le relais en 2018.
Joues-tu d’un autre instrument?
Je fais un peu de piano et un tout petit peu de percussion. Sinon, je fais aussi de la danse, du modern jazz à Art Dance, de l’équitation au Domaine des Takhi et j’aime cuisiner, dessiner, faire de la randonnée.
Un programme chargé!
Oui (rires)! à part le mardi, j’ai tous les jours une activité. Mais je ne prends pas de cours de piano et de percussion. Je joue à la fanfare de Pomy et à l’Orchestre des jeunes du Nord vaudois, soit en tant que harpiste, soit comme percussionniste.
Mais entre toutes ces activités, la harpe prime-t-elle?
Je fais plus de harpe de manière rigoureuse, avec des cours, et je suis meilleure en harpe qu’ailleurs. Mais au piano, je peux improviser.
Comment t’entraînes-tu?
L’échauffement des doigts est important. En dehors des cours, je répète les morceaux de mon programme, en me concentrant plutôt sur ceux que je devrai jouer prochainement.
Tu a reçu un 1er prix avec mention à la finale du Concours suisse de musique pour la jeunesse, qu’est-ce que cela représente pour toi?
Je suis très fière et contente que mon travail porte ses fruits et que ma musique soit écoutée et même appréciée! Cela prend énormément de temps de travailler des pièces jusqu’à la perfection technique et musicale. Il y a une première qualification, puis une seconde où j’ai gagné le premier prix. Les huit meilleurs sont ensuite qualifiés pour la finale.
As-tu déjà dans l’idée d’être professionnelle?
ça me plairait, mais il y a tellement d’autres activités qui me passionnent! Et être musicienne professionnelle sans donner de cours, c’est assez dur, il faut être dans l’élite. Mais j’aime aussi la politique ou le domaine de la restauration. Je sais par contre déjà que j’irai au gymnase, peut-être à Auguste-Piccard à Lausanne, pour être en art-études.
La harpe, est-ce assez niche en Suisse?
C’est vrai que n’est pas très courant et il n’y a pas beaucoup d’ensemble dans lesquels on peut jouer. C’est compliqué à déplacer et coûteux, donc beaucoup de parents sont réticents à ce que leur enfant débute. ça demande aussi plus de rigueur que le piano par exemple, il faut être très motivé.
Dans ton cas, le fait que tes parents Yves et Floriane soient musiciens a-t-il joué un rôle?
Oui. On a toujours fait de la musique, chanté, tapé dans les mains en rythme, avec par exemple ma maman qui accompagnait au piano ou qui chantait. On a été baignés là-dedans avec mon grand frère Romain qui fait du violoncelle.
Y a-t-il un ou une harpiste que tu admires particulièrement?
Oui, le Russe Sasha Boldachev. Il m’avait d’ailleurs vue jouer lors de la finale du Concours suisse 2021. Je ne me suis pas tout de suite rendu compte que c’était lui mais après coup, j’étais très fière qu’il m’ait écoutée. Il y a aussi Park Stickney, qui a développé le jazz à la harpe. Il joue principalement sur des harpes électriques et a une technique bien à lui.