Il voyage beaucoup: le chef papou Mundiya Kepanga était sur la scène vallorbière pour plaider la conservation et la protection des forêts primaires, le poumon de la planète, lors dune conférence-projection.
Le dépaysement était garanti, mercredi soir à la grande salle du Casino de Vallorbe. Devant un auditoire bien garni, le chef papou Mundiya Kepanga, orné de sa coiffe traditionnelle qu’il ne quitte jamais, s’est montré d’emblée convaincant et captivant sur la cause qu’il défend, à savoir la lutte pour la conservation et la protection des forêts primaires, indispensables à la planète contre le réchauffement climatique.
Solutions à taille humaine
Mais sa vision et les solutions qu’il propose restent à taille humaine, toujours en fonction des besoins et des ressources des habitants de sa tribu isolée dans les montagnes de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, cette vaste île située en océan Pacifique, au nord de l’Australie. C’est un pays d’une grande diversité culturelle et biologique avec plages, récifs coralliens, volcans en activité et forêts tropicales denses, variées et naturelles. On y compte aussi plus de 800 tribus différentes, dont beaucoup ont leur propre langage.
Né sur un tapis de feuilles
Le chef papou est originaire de la tribu des Hulis. Il est né sur un tapis de feuilles et son père l’a tout de suite sensibilisé à la nature qui l’entoure. Les anciens pensent même que l’humain est le «Frère des arbres», d’où le titre du premier film produit avec Marc Dozier, un réalisateur français qui a vécu avec la tribu et avec qui une amitié sincère est née. C’est lui aussi qui a fait venir le chef papou en Europe, là où il a constaté que la déforestation était un problème mondial. Depuis, il n’a cessé de plaider la cause de la sauvegarde de la nature, faisant même partie des 20 000 délégués venus du monde entier à la COP21, à Paris en 2015. Voilà donc plus de vingt ans qu’il parcourt la planète en véritable ambassadeur des forêts. Le film présenté à Vallorbe est le deuxième, et s’intitule Gardiens de la forêt.
Sur scène, Mundiya Kepanga a aussi beaucoup d’humour. Il se montre d’emblée très sympathique malgré la barrière de la langue. Il a même osé dire: «J’adore les Suisses!»