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Un «bonhomme hiver» à toute épreuve

31 décembre 2015

L’Auberson – Denis Montandon consacre, depuis environ dix ans, son emploi du temps hivernal à différentes activités au service des habitants de son village et des visiteurs. Il attend la neige avec impatience.

Denis Montandon cesse de travailler en forêt l’hiver pour s’occuper de la patinoire de L’Auberson, du déneigement chez des privés et du damage des pistes de ski de fond. © Michel Duperrex

Denis Montandon cesse de travailler en forêt l’hiver pour s’occuper de la patinoire de L’Auberson, du déneigement chez des privés et du damage des pistes de ski de fond.

Denis Montandon, 52 ans, est habitué aux Noël sans neige à L’Auberson, mais pas aux températures qu’affiche le thermomètre durant l’aprèsmidi. La douceur inhabituelle qui règne sur le Plateau des Granges gèle, provisoirement, ses trois activités saisonnières: le damage des pistes de ski de fond, l’entretien de la patinoire naturelle et le déneigement.

«Nous avons encore environ dix jours de travail en forêt. Mes deux apprentis devaient, ensuite, m’aider l’hiver. Si la situation n’évoluait pas, je serais obligé de les placer chez des collègues menuisiers ou charpentiers», déclare le forestier-bûcheron. Denis Montandon jongle avec les métiers au gré des saisons, avec deux points d’ancrage: le grand air et L’Auberson. «J’ai suivi une formation de boucher-charcutier. J’ai arrêté après trois ans de métier, car je voulais travailler dehors», commente celui qui fait partie, depuis 25 ans, de la société de développement de son village.

La patinoire, il y venait dans ses jeunes années, après ses journées de ski (le téléski a fermé en 1989). L’entretien de cette surface de glisse naturelle, aménagée dans les années 1940, était, alors, solidaire et manuel. «On utilisait des râbles -des plaques en tôle munies de deux manches- pour enlever la neige. Jusqu’à une trentaine de personnes participaient», se souvient le joueur du défunt hockey club local, nostalgique de cette période d’entraide généralisée.

Au chevet de la patinoire

Denis Montandon cesse de travailler en forêt l’hiver pour s’occuper de la patinoire de L’Auberson, du déneigement chez des privés et du damage des pistes de ski de fond. © Michel Duperrex

Denis Montandon cesse de travailler en forêt l’hiver pour s’occuper de la patinoire de L’Auberson, du déneigement chez des privés et du damage des pistes de ski de fond.

La Commune de Sainte-Croix, propriétaire du site, lui a confié, voilà trois saisons, l’entretien de la patinoire, en collaboration avec un groupe de jeunes du village. «Ils s’occupent de la location des patins, de la vente de boissons et m’aident à arroser la glace, le soir», précise Denis Montandon.

En tant qu’indépendant, cet habitant de L’Auberson peut s’adapter rapidement à la météo, un atout décisif. «Il faut éviter qu’une trop grosse couche de neige ne se dépose sur la glace, car cela la ferait fondre», indique le spécialiste, qui procède au nettoyage de la surface au moyen d’une machine.

Quand l’or blanc recouvre le Jura, ses journées peuvent démarrer à 3h du matin, par le déneigement pour le compte de privés. «Au début, je le faisais pour quelques personnes. Maintenant, une quarantaine de particuliers me sollicitent», déclare Denis Montandon.

Il enchaîne, ensuite, souvent avec le damage des quelque 25 kilomètres de pistes de ski de fond que propose la Société de développement de L’Auberson. «Des fois, des fondeurs nous suivent, s’amuse-t-il. Le premier ratrak a été acheté en 1993. Je m’occupais déjà du damage quand je travaillais au magasin de sports Joseph, où je fartais et entrenais les skis de fond», relève ce père de deux enfants, qui se réjouit des chutes de neige annoncées pour se transformer en bonhomme hiver.

 

La société de développement veut pallier le manque de restaurants

Des boissons chaudes pour les fondeurs

Mauvaise nouvelle pour les adeptes de ski de fond du côté de L’Auberson. Le restaurant La Grand’Borne ayant fermé cette année, un sort qu’à déjà connu celui de La Vraconnaz, ils ne disposent, désormais, d’aucun endroit pour s’arrêter durant la pratique de leur activité sportive. La Société de développement de L’Auberson envisage, dans ce contexte, de proposer «du thé et des boissons chaude au refuge forestier nouvellement créé», indique Denis Montandon.

«C’est, évidemment, un handicap de ne plus avoir de restaurant sur les pistes, ce d’autant que notre situation -entre l’énorme domaine des Rasses et la France voisine- n’est pas idéale», commente-t-il. Les liaisons avec Les Fourgs et La Gittaz qui sont proposées aux fondeurs constituent, toutefois un argument non négligeable à faire valoir, selon lui. La patinoire de L’Auberson, «une surface de la taille d’un petit terrain de football» sur laquelle «jusqu’à 150 personnes » affluent les jours de beau temps, lorsque le brouillard sévit en plaine, mériterait également, à ses yeux, d’être mieux mise en avant, notamment auprès des voisins français.

Ludovic Pillonel