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Un cambriolage au coeur des EHNV

26 mai 2015

Yverdon-les-Bains – Le kiosque-cafétéria L’amaryllis, situé au rez-de-chaussée de l’hôpital, a fait l’objet d’un vol, dans la nuit de jeudi à vendredi. La valeur du butin s’élève à plusieurs milliers de francs.

Deux portes, à l’instar de celle du local qui se trouve à l’intérieur du commerce, ont été fracturées. © Michel Duperrex

Deux portes, à l’instar de celle du local qui se trouve à l’intérieur du commerce, ont été fracturées.

Une première porte donnant du côté du salon de coiffure, à l’abri des regards des réceptionnistes, fracturée, vraisemblablement, au pied de biche. Puis, à l’intérieur de la cafétéria, une seconde -celle d’un local qui abrite, entre autres, les réserves de boissons, des casiers et un petit coffre-fort. Et, enfin, derrière le bar, la caisse fracturée, des dizaines de papiers à même le sol. Voilà la scène «apocalyptique» découverte, vendredi matin, vers 7h20, par Anne-Marie Sanglard, l’employée du kiosque-cafétéria de l’hôpital d’Yverdon-les-Bains.

«Quand j’ai vu que la première porte était entre-ouverte, j’ai tout de suite compris que quelque chose ne jouait pas, d’autant plus que c’est moi qui ai fait la fermeture jeudi soir. Ça fait vraiment bizarre. Je suis alors rentrée et, là, j’ai vu les dégâts et tout ce Coca renversé derrière le bar; une technique pour empêcher la prise d’empreinte, selon la police», raconte l’employée. J’ai alors immédiatement appelé la patronne.

Une gérante, Franca D’Alonzo, qui peinait à cacher son émotion, vendredi en début d’après-midi. «C’est un énorme choc. On pensait être à l’abri en étant à l’intérieur de l’hôpital, mais non. Depuis, 1998, c’est la première fois que cela m’arrive.»

Selon nos informations, le ou les cambrioleur(s), visiblement bien organisé(s) et renseigné(s), aurai(en)t pénétré à l’intérieur de l’établissement hospitalier depuis la terrasse du restaurant du personnel. Une fois à l’intérieur du kiosque, le ou les malfrats aurai(en)t alors déplacé la caisse enregistreuse et les objets qu’ils ont ensuite dérobés dans le local situé à l’intérieur du commerce afin d’être à l’abri d’éventuels regards. Un butin total que Franca D’Alonzo estime à plusieurs milliers de francs. «Rien que pour les cigarettes, emportées dans des sacs-poubelle trouvés sur place, il y en a pour environ 8000 francs. Ensuite, il y avait l’argent des jeux de loterie, de l’argent liquide, et les fonds de caisse pour les trois jours de ce long week-end», déplore la gérante qui a fermé son établissement deux jours, le temps de dresser l’inventaire des dégâts. Quant au coffre-fort également dérobé, Franca D’Alonzo assure que le ou les auteur(s) risque(nt) d’avoir une surprise. Ce dernier étant vide.

 

La sécurité en question

Comment est-ce possible de rentrer au sein d’un hôpital, ouvert 24 heures sur 24, et d’effectuer un vol, à quelques mètres à peine de la réception, sans se faire repérer? La question, après ce fait divers, semble légitime. «D’abord, il est important de faire la différence entre un vol, heureusement rare, et la sécurité des patients, explique Pierre-François Gerin, le responsable sécurité, risque et qualité des EHNV. Ce que je veux dire, c’est que celui-ci a été possible, car il a eu lieu dans un espace bien distinct, après avoir, visiblement, forcé des entrées. Mais il n’est pas possible de monter aux étages sans être repéré par les équipes médicales.»

Reste que la question est plus que jamais d’actualité au sein des EHNV. «C’est vrai que le problème général d’augmentation de la violence et du nombre d’agressions nous a conduits à prendre plusieurs mesures et il y en aura sans doute encore», poursuit Pierre-François Gerin. Ainsi, toutes les portes d’entrée de l’hôpital sont actuellement équipées de caméras, les pharmacies et les locaux sensibles sont désormais sous clé, et la réception, ainsi que les différents services, ont été équipés de boutons permettant d’appeler à l’aide en cas de besoin, que cela soit aussi bien la police que d’autres membres du personnel. Mais reste que pour l’heure, sauf en cas de situation exceptionnelle, aucune équipe de sécurité n’est présente en permanence sur le site, ce qui contraint, en cas d’urgence, le personnel à attendre l’arrivée de la police.

«La question de la mise en place d’une telle équipe se pose, c’est vrai, admet le responsable de la sécurité. Nous menons une réflexion dans ce sens, notamment sur la base des expériences faites au CHUV. Mais, pour l’heure, rien n’a été décidé. Nous allons peser le pour et le contre afin de savoir, entre autres, s’il est plus opportun de renforcer notre sécurité à l’aide de moyens humains ou plutôt techniques.»

Raphaël Muriset