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Un champion du monde dans le bois de Seyte

25 juin 2015

VTT – Le Français Julien Absalon sera la tête d’affiche de l’étape de la BMC Racing Cup organisée entre Vaumarcus et les hauts de Concise. Numéro un mondial, il vante le niveau d’ensemble du circuit national suisse, qu’il fréquente depuis des années.

Julien Absalon lors de l’étape soleuroise de la BMC Racing Cup. © EGO-Promotion - Armin M. Küstenbrück

Julien Absalon lors de l’étape soleuroise de la BMC Racing Cup.

En matière de VTT, «le circuit national suisse est le plus relevé qui soit». Un slogan promotionnel? Non: les mots du champion du monde en titre de cross-country, Julien Absalon. Comme lors de nombreuses étapes de la BMC Racing Cup, le Français sera au départ de l’épreuve organisée entre Vaumarcus et les hauts de Concise, ce week-end. Numéro un mondial, il sera la tête d’affiche de la manifestation et l’ultrafavori de la course élite masculine, programmée dimanche à 14h. Mais, il l’assure, gagner en Suisse n’est jamais une sinécure, tant le niveau est haut.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des coureurs internationaux de son calibre sont régulièrement au rendezvous: les manches de la BMC Racing Cup constituent une excellente manière de garder le rythme de la compétition entre les grands rendez-vous du calendrier. «D’ailleurs, cette course près d’Yverdon tombe à une date idéale, à une semaine de l’épreuve de Coupe du monde de Lenzerheide, souligne Julien Absalon. On va donc pouvoir y faire les derniers réglages.»

Avant Lenzerheide

Le public doit-il s’attendre à voir les meilleurs sur la réserve, déjà focalisés sur la course grisonne? «C’est clair que la préparation est faite de manière à arriver au top à Lenzerheide, note le champion du monde. Mais quand on se retrouve sur la ligne de départ, on oublie tout et on se donne à fond. Nous sommes des compétiteurs, nous sommes là pour gagner.»

A 34 ans, le Vosgien d’origine, aujourd’hui installé à Fréjus, dans le Var, a connu plus que les autres le frisson de la victoire. Il n’est rien de moins que le vététiste le plus titré de l’histoire, avec deux médailles d’or olympiques et cinq titres mondiaux comme lignes incontournables d’un palmarès interminable. «Mon succès, je l’explique par ma passion pour ce sport, tout simplement, glisse-t-il, sobrement. Il y a une part de génétique et il faut travailler, mais au-delà, il faut surtout aimer ça.»

Animé par le fait d’évoluer en pleine nature, ainsi que par la technique de pilotage à maîtriser pour briller, Julien Absalon n’a ainsi jamais tourné le dos au VTT, quand d’autres champions -Cadel Evans, Peter Sagan- ont un jour décidé de tenter leur chance sur route. «C’est un effort différent, qui ne m’a jamais attiré plus que pour le plaisir, à l’occasion. En compétition, j’apprécie aussi le fait qu’en VTT, c’est le meilleur qui gagne. Il y a beaucoup moins de considérations stratégiques.»

A Vaumarcus, comme ailleurs, le Français sera très attendu. «Quand on roule avec le maillot de champion du monde, on est regardé, lâchet- il. Mais, vous savez, avec l’expérience, j’arrive très bien à gérer cette situation. La pression, je me la mets tout seul.»

Les meilleurs ennemis

Il y aura bien sûr de la concurrence, mais le choc des titans ne connaîtra pas un énième acte dans la région: un temps annoncé, Nino Schurter ne sera finalement pas au rendez- vous. «C’est mon meilleur ennemi, rigole Julien Absalon. Un très grand champion. C’est clair que gagner devant lui a une saveur toute particulière.» Une rivalité particulière existe-t-elle entre les deux hommes, numéros un et deux de la hiérarchie mondiale? «A une époque, des journalistes ont essayé d’inventer quelque chose dans ce goût-là, coupe le Français. Mais la vérité, c’est qu’il y a beaucoup de respect entre nous, que nous nous poussons l’un et l’autre à nous surpasser.»

L’absence du champion grison ne signifie pas que Julien Absalon n’aura pas de contradicteurs. «Il y a une densité exceptionnelle de coureurs de qualité, ici», reconnaît-il, seul étranger qu’il est au sein de l’équipe BMC. Il devra, ce week-end, se méfier des frères Mathias et Lukas Flückiger ou encore de Ralph Näf. «En tout cas, je n’aimerais pas avoir à me qualifier pour les Jeux olympiques en étant suisse», plaisante-t-il.

Objectif Rio

Les JO, justement, sont le dernier gros objectif sportif que le Français s’est fixé. Après Rio, il entamera une reconversion progressive, qu’il entrevoit dans le domaine du développement matériel du VTT. «En la matière, BMC est à la pointe», souffle le membre de l’équipe helvétique. De manière générale, il est donc très lié à la Suisse, jusqu’à la terre qui compose son sol. «Il y a pas mal de similitudes entre votre Jura et mes Vosges natales, souligne-t-il. Des sentiers de sous-bois, des racines. Cela me fait plaisir de retrouver ce genre de terrain.»

Cela ne fait aucun doute: le champion du monde se sentira comme chez lui dans le bois de Seyte.

 

Déjà 550 inscrits

Le comité de l’Arnon Bike, qui organise les épreuves de ce week-end, a déjà enregistré 550 inscriptions. Il espère entre 650 et 700 vététistes en tout, puisque le soleil devrait être de la partie. «Pour une première, nous sommes très satisfaits», indique Raoul Payot.

 

Infos diverses

Quoi? Cinquième manche de la BMC Racing Cup.

Où? Départ et arrivée au Camp de Vaumarcus. Parcours dans le bois de Seyte, situé sur les hauts de Concise.

Quand? Samedi: catégories non-licenciés, fun et enfants (courses de 10h30 jusque vers 17h30). Dimanche: catégories licenciés. 9h30: hommes juniors; 9h35: amateurs/ masters; 12h: femmes élite; 12h05: femmes juniors; 14h: hommes élite.

Mais encore? Inscriptions possibles sur place jusqu’à trente minutes avant chaque course. Buvette, restauration. Informations complémentaires sur le site www.arnonbike.ch.

Lionel Pittet