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Un chef-d’œuvre pour clôturer la fête

11 octobre 2018
Edition N°2350

Yverdon Féminin n’a pas fait dans le détail lors du match amical disputé contre les commerçants du centre-ville (victoire 7-1). Mais la rencontre s’est achevée sur un bijou de Maxime Jotterand.

«J’ai regardé ma montre: il restait une minute. Mais j’ai estimé que c’était le moment parfait pour siffler la fin du match.» Léonard Bloesch s’est greffé avec beaucoup d’à-propos dans la rencontre amicale et très ludique entre Yverdon Féminin et une équipe formée par les commerçants du centre-ville, mercredi au Stade Municipal. L’épisode décrit par l’arbitre bonvillarois? Une frappe des vingt mètres surpuissante, croisée et imparable signée Maxime Jotterand. Une réussite aussi splendide que symbolique, sachant que les commerçants étaient menés… 7-0 avant cette inspiration. Si Audrey Riat et ses partenaires avaient voulu laisser l’occasion à leurs adversaires de sauver l’honneur, elles n’auraient pas pu le faire plus discrètement.

Le plus fou, c’est que Maxime Jotterand a propulsé ce ballon dans la lucarne opposée… de son mauvais pied. «En fait, je me suis blessé au pied droit il y a quelque temps. Mais comme rester chez moi n’était pas vraiment dans mes projets, il m’est arrivé d’aller faire un peu de foot avec mes béquilles. Ce n’est pas vraiment conseillé, d’accord, mais cela m’a permis de considérablement renforcer mon pied gauche», a glissé celui qui évolue à Etoile Bonvillars, en 4e ligue.

La plus technique, c’est Krasniqi

Si ce chef-d’œuvre a marqué les esprits de la grosse centaine de spectateurs en tribunes, il n’a pas suffi à inverser un score très logiquement en faveur des Yverdonnoises. «Ah, mais on ne s’attendait pas à autre chose, lançait encore celui qui travaille en tant que stagiaire au Trèfle Gourmand. On était là pour prendre du plaisir et on en a pris. Mais c’est vrai qu’elles nous ont fait courir.»

Tous ont ainsi pu faire la connaissance de Qendresa Krasniqi. A coup de dribbles et d’accélérations, l’habile et virevoltante Kosovare a rapidement refroidi ses contradicteurs dans la lutte du joueur ou de la joueuse le ou la plus technique sur la pelouse. Et puisque l’attaquante yverdonnoise a en plus inscrit le 4-0 juste avant le thé, elle s’est assurée de sa couronne sans même devoir remettre les pieds sur le terrain en seconde période.

«Plus Ismahel!»

Les commerçants ont pourtant eu droit à un soutien de choix après la pause. Attirés par la lumière au terme de leur séance d’entraînement, certains joueurs de la première équipe d’Yverdon Sport ont assisté à la fin des débats avec plus ou moins de conviction. Ainsi, alors que plusieurs de ses coéquipiers tentaient d’envoyer Kein Matukondolo sur le terrain pour se joindre à la fête, Florian Gudit a pris place sur le banc, prodiguant quelques précieux – ou pas – conseils aux vaincus de la soirée. «Plus Ismahel, plus!», a ainsi aboyé le demi d’YS, sans connaître un immense succès.

Il faut dire que, si les commerçant ont mis un énorme cœur à l’ouvrage, la différence physique s’est assez rapidement fait ressentir. Et ce même si leur duo d’attaque composé de deux anciennes joueuses d’Yverdon Féminin (Katia Gétaz et Déborah Abate) a bien failli se mettre en évidence après une dizaine de minutes, alors que les organismes étaient déjà bien essoufflés. «On a tout gagné ce soir. Tout le monde a l’air d’avoir pris beaucoup de plaisir, le public s’est déplacé et a joué le jeu. Le seul problème, c’est qu’on repart avec deux blessés, dont moi…», a souri Stéphane Lainé, instigateur de l’événement, dont l’une des cuisses n’est pas prête d’oublier la soirée.

Et le directeur de l’enseigne yverdonnoise Berdoz Optic de conclure: «J’ai posé la question aux treize joueurs et joueuses qui ont participé et tous sont motivés pour relancer ça l’année prochaine. Cela représente beaucoup de travail, deux mois et demi en l’occurrence, mais le résultat en vaut le coup.» Le rendez-vous est pris et les commerçants sont prévenus: Yverdon Féminin ne leur fera aucun cadeau, surtout maintenant que l’équipe a un titre à défendre.

 

Un entraînement ludique pour YF

Organisé conjointement par Stéphane Lainé et Linda Vialatte, la présidente d’Yverdon Féminin, l’évènement avait pour but premier de promouvoir le football féminin. «C’était une excellente idée. Il faut montrer que, de notre côté aussi, on bosse dur», s’est réjoui l’entraîneur d’YF, Admir Bilibani.

Faciles vainqueurs des commerçants du centre-ville, ses joueuses ne se sont-elles pas ennuyées durant les deux fois trente minutes de la rencontre? «Au contraire, je pense que chacune a profité de cette soirée. On a pris cette partie comme une session d’entraînement ludique. C’est important, au vu de la situation qui est la nôtre en LNA (ndlr: un point en cinq matches), de trouver un maximum de plaisir quand on se retrouve. Et puis, comme on manque un peu de tranchant devant le but, c’était aussi l’occasion de travailler à ce niveau», a encore glissé l’ancien joueur du LS. Du win-win sur toute la ligne.