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Un concours qui démarre vachement bien
Concours de la ferme la mieux tenue, chez Stéphane Buffat. © Michel Duperrex

Un concours qui démarre vachement bien

3 mars 2022

Le concours de « La ferme la mieux tenue » de Suisse romande a démarré vendredi avec la visite de trois premières exploitations. La Région a suivi le jury à Sergey, chez Stéphane Buffat qui possède une centaine de vaches pour la production de viande.

Alors que le jury se fait attendre, La Région en profite pour prendre le pouls de Stéphane Buffat, éleveur de cent dix bovins pour la production de viande et de vingt vaches allaitantes. «Je suis tranquille. Le plus dur a été fait, c’était la préparation qui m’a pris trois jours à temps plein. Pendant l’année, on n’a pas toujours le temps de tout faire. En hiver, on a plus de temps pour ça car il y a moins de travaux dans les champs», explique-t-il, la voix sereine. Stéphane Buffat fait partie des huit agriculteurs qui ont accepté d’ouvrir leurs portes à un jury très pointilleux. Il aurait souhaité avoir plus de «rivaux», notamment du Nord vaudois: «ça ne m’aurait pas dérangé d’avoir des concurrents tout près.»

Enfin, les cinq membres du jury, Sébastien Delay, l’initiateur du projet, et une petite équipe de production pour les réseaux sociaux descendent de leur voiture tout sourire: le concours peut commencer! Avant d’entamer la visite, l’agriculteur commence par présenter son exploitation et expliquer comment il travaille avec ses animaux.

Entre deux blagues de Sébastien Delay et de Stéphane Buffat, les jurés posent leurs premières questions très pointues, n’oubliant pas leur mission malgré l’ambiance détendue.

La présentation de l’agriculteur finie, tout s’accélère. La visite de la ferme commence par les vaches allaitantes, qui ont leur propre coin avec les veaux qu’elles allaitent. De son côté, le jury scrute tous les recoins et bombarde l’agriculteur à coup de questions, prenant très au sérieux son travail. Les jurés se baissent pour regarder la qualité du fourrage, un élément important pour la compétition, comme l’explique Maryline Huser: «La qualité du fourrage est importante pour assurer le bien-être des animaux. Nous vérifions qu’il y ait une odeur agréable et pas de moisissure.»

Tout est passé au crible, certains vont même jusqu’à sentir et goûter la qualité de la nourriture des vaches. Pas étonnant, quand on sait que cette partie est cruciale pour l’élevage des veaux. «C’est à la crèche que ça se passe! Quand les bêtes sont jeunes, on doit bien s’en occuper et s’assurer qu’elles mangent correctement. Comme ça, elles sont calmes et heureuses», explique Stéphane Buffat. Puis le petit groupe passe au peigne fin les bêtes, notamment celles qui sont destinées à la production de viande. «Il faut regarder si elles sont propres, si elles ne sont pas malades, etc.», explique Arnaud Rochat, un autre membre du jury. Mais les vaches ne semblent pas forcément d’accord qu’on les juge et en viennent à manger les notes de l’une des dames du jury!

Après avoir fait plusieurs fois le tour de l’exploitation, les membres du jury échangent discrètement quelques impressions. Pour Arnaud Rochat, il est difficile de comparer les fermes entre elles. En effet, les deux exploitations visitées vendredi matin étaient des exploitations laitières, certains critères sont donc différents.

«Pour les exploitations laitières, il faut contrôler l’entretien des installations de traite, un des critères d’évaluation. Ici, il n’y en a pas. Dans ce cas-là, on se concentre plus sur la propreté et le soin du bétail », précise Florent Gerbex, un autre juré. «Dans cette exploitation, l’innovation d’une pailleuse développée par l’exploitant m’a beaucoup plu. Dans l’ensemble, on voit que tous les agriculteurs sont des passionnés. Ils aiment leurs animaux et prennent soin d’eux», ajoute-t-il.

Il reste au jury à visiter encore trois exploitations le samedi 5 mars, avant qu’il ne choisisse quelle est la ferme la mieux tenue de Suisse romande.

 

Sébastien Delay a créé une ambulance pour les animaux

 

L’initiateur du concours, Sébastien Delay, n’a pas seulement créé ce projet qui montre comment les agriculteurs suisses prennent soin de leurs bêtes, il propose également de transporter les animaux blessés des agriculteurs en Suisse romande. «J’ai créé l’ambulance pour animaux en 2021, car je me suis rendu compte qu’il manquait un service d’urgence pour les animaux blessés. Les agriculteurs, pas toujours équipés des bons véhicules, ne savaient pas trop quoi faire lorsque leurs animaux étaient blessés. Et les grandes entreprises, généralement, ont leur programme déjà fait et ne disposent pas de temps pour effectuer des transports délicats», explique-t-il.

Sébastien Delay possède un véhicule avec une rampe plus basse que celle d’un camion, ce qui n’est pas négligeable lorsqu’il s’agit du transport des animaux blessés. Il a d’ailleurs véhiculé tous types d’animaux, des moutons aux lamas en passant par des veaux avec des pattes cassées et des vaches avec des canettes en aluminium dans l’estomac. «Je vais souvent au Tierspital à Berne lorsque des agriculteurs, mais également des vétérinaires, m’appellent», précise-t-il. Sébastien Delay propose ses services 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.

Andreia Portinha Saraiva