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Un «Coup de cœur» pour Chloé Vaucher
Chloé Vaucher avec Christian Aubert et ses parents

Un «Coup de cœur» pour Chloé Vaucher

23 février 2023

La spécialiste de pentathlon moderne a été récompensée par le Panathlon d’Yverdon. L’Yverdonnoise compte bien participer aux prochains Championnats d’Europe de sa discipline, qu’elle a présentée avant de recevoir son prix.

Chloé Vaucher pratique un sport qui demande d’être compétitive dans cinq disciplines complètement différentes, puisqu’il s’agit de l’équitation, de la course à pied, du tir, de la natation et de l’escrime. C’est dire si l’Yverdonnoise âgée de 27 ans ne manque pas de persévérance et de talent pour se distinguer dans ce pentathlon moderne qui, s’il n’est pas trop connu du grand public et est plutôt complexe dans son déroulement, a été créé par le fondateur des Jeux olympiques, Pierre de Coubertin, et fait encore partie aujourd’hui des disciplines de ce grand rendez-vous quadriennal.

Médaillée d’argent des Championnats de Suisse en 2019 et 2022 (il n’y a pas eu de finales durant le Covid), Chloé Vaucher a également participé à deux Championnats d’Europe, en Russie et en Hongrie, où elle n’a pas démérité. Elle a en outre pris part à des épreuves de Coupe du monde, où la concurrence s’est révélée rude face aux athlètes de nations où le pentathlon est beaucoup mieux soutenu que chez nous. N’en demeure pas moins que la Nord-Vaudoise a continué à se battre et a encore progressé ces derniers mois en suivant un entraînement intensif. Elle a donc bien mérité le premier «Coup de cœur» de l’année du Panathlon-Club, une récompense dotée d’un chèque de mille francs.

La sportive ne manque pas d’ambitions cette saison: «Je vais prendre part aux épreuves de Coupe du monde qui auront lieu au Caire, en Egypte, à Ankara, en Turquie, et à Sofia, en Bulgarie, en mars, avril et mai. Je compte bien me qualifier de nouveau pour les Championnats d’Europe, programmés fin juin à Cracovie, en Pologne.» Ce sont justement trois des pays qui dominent le pentathlon moderne. Suivront dans l’année les compétitions pour les qualifications aux Jeux olympiques de Paris, ainsi que les Championnats du monde auxquels elle espère bien participer.

 

Chloé Vaucher, il n’est sans doute pas facile de s’entraîner dans cinq disciplines différentes?

Certes, cela demande diverses aptitudes, mais c’est une question d’habitude. L’équitation, que je pratique depuis l’âge de 7 ans, reste mon sport de base et mon préféré. En fait, lorsque je me suis lancée dans le triathlon (natation, cyclisme et course à pied) à 20 ans, un entraîneur m’a demandé, compte tenu de mes bons résultats dans les courses d’obstacles, pourquoi je n’essayais par le pentathlon moderne, et c’est là que je me suis lancée, en 2018. Il m’a alors fallu ajouter l’escrime, discipline pour laquelle je vais m’entraîner dans les clubs de Bienne et de Lausanne. La course à pied, j’en ai toujours fait un peu et j’ai obtenu les titres de championne vaudoise de cross court et de championne romande du 1500 mètres l’an dernier. Je participe aussi à des triathlons et j’ai fait des podiums régionaux. Toutes ces compétitions me permettent ainsi d’être plus compétitive dans le pentathlon moderne.

L’entraînement, c’est donc un programme chargé en plus de votre parcours professionnel?

Il faut compter au moins 30 heures par semaine à côté de mon travail d’enseignante en mathématiques et en sport au collège Léon-Michaud, à Yverdon. Je m’entraîne avec Mehdi Roessli (équitation), Julien Jeangirard, du Tryverdon (natation), Rémy Grosjean, du Club d’escrime de Bienne, et Stéphane Heiniger (USY, course à pied). Et, comme un membre du Panathlon m’a posé la question, je n’ai pas trop de temps pour les loisirs. Mais quand j’en prends un peu, j’aime bien la lecture et les jeux de société, ça me délasse.

Les instances internationales ont annoncé la suppression de l’équitation en 2024, une mauvaise nouvelle pour vous?

Oui, bien entendu, car c’est là que je faisais le plus de points. Je me vois donc mal continuer après cette échéance dans ce sport, mais je continuerai à faire de l’équitation, bien entendu, ainsi que du triathlon, ce dernier avec moins d’ambitions et plus pour le plaisir.

 

Le pentathlon moderne, comment ça fonctionne?

 

Avant de recevoir son «Coup de cœur» des mains du président Christian Aubert, mardi à l’Hôtel La Prairie, Chloé Vaucher a informé les membres et le public sur les différentes facettes de son sport et de son fonctionnement. Chaque discipline rapporte des points selon le scénario suivant:

Escrime: à l’épée, en une touche, on affronte toutes les concurrentes, chaque touche vaut un certain nombre de points, 75% de victoires = 250 points.

Natation: 200 m nage libre, toujours en piscine, le temps réalisé donne un nombre de points.

Équitation: parcours de saut avec un cheval (inconnu) tiré au sort, 20 minutes d’échauffement avec maximum cinq sauts, on part avec un total de 300 points dont sont déduites les pénalités de temps et d’obstacle.

Laser run: combine la course à pied et le tir en parcourant cinq boucles de 600 mètres.

Tir au pistolet laser à 10 m. Principe: il faut tirer quatre fois entre les boucles de course à pied et toucher cinq fois la cible pour pouvoir continuer. C’est la dernière épreuve du pentathlon moderne et elle s’appelait autrefois combiné.

Roger Juillerat