Un coup de coeur pour «Un village-une famille»

14 janvier 2016

Giez – Nicolas Rouge a été élu personnalité de l’année 2015 de La Région Nord vaudois, devant l’artiste Sébastien Mettraux et la sportive Elodie Jakob.

Nicolas Rouge, président de l’association Un villageune famille, a été plébiscité par nos lecteurs.

Le titre de personnalité de l’année 2015 de La Région Nord vaudois revient à Nicolas Rouge. C’est avec étonnement et reconnaissance que celui qui est à la base de l’association Un village-une famille a appris avoir remporté cette quatrième édition du concours. Mais pour le municipal de Giez, les lecteurs ayant voté pour lui ont surtout donné leur voix à l’association créée en septembre dernier, dont le but est de mettre un logement à disposition d’une famille de réfugiés. «Ce n’est pas uniquement le président d’Un village-une famille qui a été élu, mais c’est également tous les bénévoles qui ont participé à la rénovation de l’appartement et qui aident, aujourd’hui, la famille syrienne de Giez à s’intégrer», tient à préciser l’ancien directeur d’Henniez.

Ce père de deux filles se sent concerné par le thème de la migration. Sensible aux nombreuses images des naufrages de bateaux de migrants et au désastre engendré par les tremblements de terre au Népal, l’an dernier, Nicolas Rouge a décidé de ne pas rester les bras croisés. «Je me suis demandé pourquoi nous ne pourrions pas faire quelque chose pour aider à Giez? Nous en avons d’abord parlé en famille, puis j’ai partagé mes idées avec le syndic», raconte celui qui vit dans le village depuis plus de quinze ans.

Une pointe de hasard

Mais le buzz autour de son slogan «Un village, une famille de migrant» est le fruit du hasard. Nicolas Rouge se trouvait en visite au Palais fédéral lors des débats sur la migration. «J’ai parlé de mon idée à un parlementaire et ce dernier en a fait de même à une journaliste, qui m’a contactée. C’était un effet domino et après avoir été interviewé par la RTS, je l’ai été par La Région Nord vaudois, 24heures, Le Matin… Il y a des choses qui se passent ainsi et qu’on ne peut pas refuser.»

«Si chaque village accueille une famille, nous pouvons accueillir 16 000 réfugiés. De plus, le fait d’accueillir des personnes avec des enfants qui seront scolarisés facilite l’intégration», expliquaitil juste avant de créer l’association qui a permis de montrer l’exemple.

Un bon impact

Après avoir rénové un vieil appartement non habité, appartenant au syndic de Giez, et trouvé du mobilier, la Commune a pu accueillir une famille syrienne. Les parents et leurs trois enfants sont arrivés le 4 décembre dernier. L’aîné va à l’école et les parents prennent des cours de français. «L’intégration se passe très bien et ce projet a un bon impact. Il y a un nouveau dynamisme dans le village», remarque le municipal, touché par les rires des enfants syriens dans les rues de Giez et par le fait que le plus petit des trois enfants commence à dire quelques mots en français.

Quant à l’effet boule de neige pour que les villages offrent un logement aux familles, il n’a pas été aussi efficace qu’espéré, mais il n’a pas cessé. «Chacun a ses propres soucis à gérer en fin d’année», commente Nicolas Rouge, qui est satisfait de voir que plusieurs communes, comme Saint- Prex, Avully ou Romainmôtier, ont ouvert les bras aux migrants. De plus, le président de l’association est invité dans différents villages pour présenter les aspects pratiques lors de séances d’informations, et par des groupes pour parler de son projet. «Nous avons une longueur d’avance, donc nous partageons notre expérience, ajoute-t-il. Mais notre priorité est d’aider la famille de Giez à s’intégrer.»

Pour celui qui est membre d’une quinzaine de conseils d’administration, le fait d’être entrepreneur ne va pas à l’encontre de la solidarité et de l’entraide. «Mon père était un patron au grand coeur, qui se souciait des problèmes de ses collaborateurs, et j’ai, peut-être, hérité de ça.»

Suivez l’association www.unvillage-unefamille.ch/