Un domaine fête son centenaire

La famille Vonlaufen a marqué sa présence ici depuis 1924 avec sa quatrième génération d’agriculteurs. Cela valait bien une petite fête.

C’est une très belle et longue histoire familiale qui a été fêtée dimanche 18 août au domaine des Champs-du-Bois-Dessus, un endroit isolé et un peu secret qui domine Le Day et Vallorbe. Le propriétaire actuel, André Vonlaufen, avait convié la famille, amis et connaissances pour marquer leurs cent ans de présence sur ce domaine dédié essentiellement à l’élevage bovin et à la production de lait, une option par ailleurs difficile à maintenir vu le prix du lait payé et les conditions sévères actuelles en matière de détention d’animaux. Sous les belles sonnailles et les gros toupins fièrement exposés, la fête s’est voulue toute simple, très cordiale, avec un banquet composé de savoureux produits du terroir.

Presque une saga

C’est en 1924 que le grand-père André Vonlaufen arrive ici après avoir racheté ce domaine d’à peine cinq hectares. Il est d’origine lucernoise mais connaît déjà la Suisse romande puisque sa famille s’était « exilée» dans le canton de Fribourg. Il s’est marié à Yverdon en 1908 avec Marie-Lucie. Le couple arrive à Vallorbe car il trouve un emploi d’ouvrier à l’usine électrochimique du Day. La famille compte sept enfants. Malheureusement, André décède en 1932 à l’âge de 58 ans. C’est donc Marie-Lucie qui prend les commandes du domaine avec ses enfants. L’un deux, Charles (père du propriétaire actuel), reprend les rênes en 1950. Il s’est marié un an après avec Cécile Panchaud, du domaine voisin de Grange-Neuve. Le couple aura quatre enfants.

En 1990, il remet à son tour le domaine à son fils André qui représente la troisième génération. Et l’histoire peut continuer puisqu’en 2023, André passe la main à ses deux fils Sébastien et Romain. En route pour la quatrième…

« C’est une véritable histoire d’amour avec ce lieu, raconte André. Au fil des ans, nous avons agrandi le domaine et avons repris un autre voisin, Montougy, légèrement en dessous du nôtre, sur la route de Premier. Pour s’en sortir avec l’élevage, il faut voir grand. L’été, nous exploitons quatre chalets d’alpage à la vallée de Joux et en France voisine. Nous nous occupons de 300 bovins, dont 80 vaches laitières. La famille possède 180 bêtes en propriété propre. C’est beaucoup de travail mais je suis confiant dans le courage de mes deux fils qui vont œuvrer à la continuation du patrimoine familial. »