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Un enrichissement mutuel

28 novembre 2017 | Edition N°2133

Activité physique – Six prestigieux intervenants ont pris la parole, hier au Château d’Yverdon-les-Bains, lors d’une conférence placée sous le thème de l’urbanisation au service de la santé.

Pour le Docteur Boris Gojanovic, chaque problématique offre une opportunité ; il faut simplement adapter son comportement pour la saisir. ©Michel Duperrex

Pour le Docteur Boris Gojanovic, chaque problématique offre une opportunité ; il faut simplement adapter son comportement pour la saisir.

Venu tout droit du Québec, le Docteur Jean-Pierre Desprès a conclu une série de six présentations par une sorte de paradoxe, hier, lors de la conférence «Activité physique – Innovation – Santé» organisée par le Service des sports d’Yverdon-les-Bains et placée sous le thème de «l’urbanisme au service de la santé». Alors que son temps de parole touchait à sa fin, le Canadien a rendu les quelque 130 personnes présentes au Château attentives à une étude. Très simplement, celle-ci comparait la stimulation du cerveau humain lors d’une marche en milieu urbain et dans un environnement rural. La différence, au très net avantage du second contexte, était saisissante. La mission d’Yverdon-les-Bains pour les prochaines années, largement évoquée par les divers intervenants, serait donc de proposer à ses habitants un modèle de ville le «moins pire» possible, à défaut du meilleur.

 

Une vision horizontale

 

Plusieurs idées ont séduit Jean-Daniel Carrard. ©Michel Duperrex

Plusieurs idées ont séduit Jean-Daniel Carrard.

Derrière ce constat, qu’on ne veut en aucune manière provocateur, se cache, toutefois, une multitude de pistes de réflexion pour placer l’activité physique au cœur d’une cité qui s’est attiré bon nombre de compliments durant les discours des experts présents. La plus importante d’entre elles vient de ce qui peut être qualifié «d’enrichissement mutuel». A savoir : profiter des compétences de chacun à l’heure de mettre sur pied un projet. «Typiquement, nous n’avons jamais fait appel à un médecin du sport lorsqu’il s’agit de planifier quelque chose, notait le syndic Jean-Daniel Carrard. Pourtant, son savoir pourrait être aussi utile que celui des autres personnes engagées, mais sur un plan différent.»

 

Le piéton en avant

 

Ophélia Dysli-Jeanneret a ouvert et fermé le bal. ©Michel Duperrex

Ophélia Dysli-Jeanneret a ouvert et fermé le bal.

«Cette vision horizontale des choses, c’est déjà la nôtre depuis plusieurs années, poursuit Ophélia Dysli-Jeanneret, cheffe du Service des sports de la ville. Car plus on est expert dans un domaine, moins on est créatif. Concrètement, on aimerait l’appliquer prochainement aux projets du collège du Parc des Rives et de Sports 5, ainsi qu’à l’ensemble des activités qu’on propose tout au long de l’année.»

La question de l’urbanisme et la nécessité de faire la part belle aux piétons ayant largement été mentionnées, Jean- Daniel Carrard a rappelé l’importance du parking souterrain qui pourrait voir le jour à la place d’Armes : «On pourrait mettre la place gagnée à disposition d’événements et de manifestations, comme on le faisait à l’époque.»

Professeur aux HUG, Idris Guesssous a dévoilé une succession de cartes permettant de repérer les différences sociales au sein des populations d’une même ville, en fonction, notamment, de leur revenu. Une démarche permettant de mieux lutter contre les inégalités et de comprendre, par exemple, pourquoi un jeune d’un quartier précis pratique moins d’activité physique que celui d’un autre secteur : «Analyser les données d’une partie de notre population, c’est quelque chose que je souhaiterais vraiment mettre en place à Yverdon-les-Bains. On en est au point zéro, mais, d’après les dires du professeur, ces données semblent pouvoir être collectées rapidement» estime le syndic.

Florian Vaney