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Un été noir pour les baigneurs

12 août 2015

Nord vaudois – Malgré la fin de la canicule, les lacs restent dangereux et les sauveteurs restent sur le qui-vive. A la mi-saison, le nombre de noyés s’élève déjà à 39 en Suisse.

Nombreux sont ceux qui profitent de se rafraîchir dans le lac de Neuchâtel durant l’été. © Duvoinsin -a

Nombreux sont ceux qui profitent de se rafraîchir dans le lac de Neuchâtel durant l’été.

Branle-bas de combat, hier encore, sur le lac de Neuchâtel alors que les secours, dont la Brigade du lac basée à Yverdon-les- Bains, recherchaient un retraité tombé de son bateau au large d’Autavaux lundi. Sans compter cette disparition, le nombre de noyades, cette année, s’élève déjà à 39, dont trois dans le lac de Neuchâtel, soit plus que pour l’ensemble de 2014 (27, dont trois dans le canton de Vaud).

«Nous n’avions aucun problème durant la canicule. Les gens étaient bombardés d’informations et faisaient attention en se mettant à l’eau, mais d’un coup nous avons eu pas mal à faire», regrette Paul Gerber, chef de la Brigade du lac de Neuchâtel, alors que deux accidents de plongée ont eu lieu dans le lac de Neuchâtel, que le corps sans vie d’une personne a été retrouvé dans le lac à Montreux la semaine dernière, et qu’un homme de 28 ans est décédé jeudi dernier alors qu’il se baignait à Saint-Prex.

«Le beau temps, propice à la baignade, a son influence», constate Philipp Binaghi, porte-parole de la Société suisse de sauvetage, en indiquant qu’en 2013, une année qui a également connu un été ensoleillé et chaud, ce sont 52 personnes qui sont mortes noyées en Suisse, contre 44 en 2012, lors d’une saison estivale changeante.

Pour tenter d’éviter les drames, la Gendarmerie approche les gens qui pourraient avoir des problèmes pour leur expliquer les dangers qu’ils courent. «Il faut être conscient des risques et avoir un comportement correct pour sa sécurité», précise Philipp Binaghi.

 

Le soleil fait sortir les navigateurs en herbe

Les étés ensoleillés donnent également du fil à retordre aux sauveteurs des Iris, à Yverdon-les-Bains, qui viennent en aide aux navigateurs en détresse. «Nous sommes sortis 25 fois pour le moment, alors que nous venons de passer la mi-saison. En général, nous comptons 25 à 30 sorties par année, note Serge Vallon, membre du comité de la société de sauvetage. Mais, heureusement, nous n’avons pas eu à intervenir pour des disparitions de personnes de notre côté du lac.»

 

Yverdon-les-Bains – Mesures prises

Entrer dans l’eau en sécurité

Des mains courantes, des tapis antiglisse et du sable permettent d’entrer dans le lac en toute sécurité, à la plage d’Yverdon-les-Bains. © Michel Duperrex

Des mains courantes, des tapis antiglisse et du sable permettent d’entrer dans le lac en toute sécurité, à la plage d’Yverdon-les-Bains.

Suite à la mésaventure d’une mère de famille enceinte et de son fils de trois ans sur une rampe d’accès au lac à la plage d’Yverdon-les-Bains, l’an dernier, la Ville avait rapidement pris des mesures. Cette année encore, les baigneurs peuvent se mettre en toute sécurité à l’eau. Des tapis antiglisse avaient été posés sur l’ensemble des rampes d’accès. Et ces dernières ont été équipées de mains courantes en acier. De plus, les accès au lac ont entièrement été recouverts d’une couche de sable.

Muriel Aubert

 

Les six maximes de la baignade

Voici les six maximes de la Société suisse de sauvetage pour se baigner en tout sécurité.

– Les enfants au bord de l’eau doivent toujours être accompagnés et les petits enfants doivent être gardés à portée de main.

– Ne jamais nager après avoir consommé de l’alcool ou des drogues. Ne jamais nager l’estomac chargé ou en étant à jeun.

– Ne jamais sauter dans l’eau après un bain de soleil prolongé. Le corps a besoin d’un temps d’adaptation.

– Ne pas plonger ni sauter dans des eaux troubles ou inconnues, car l’inconnu peut cacher des dangers.

– Les matelas pneumatiques ainsi que tout matériel auxiliaire de natation ne doivent pas être utilisés en eau profonde. Ils n’offrent aucune sécurité.

– Ne jamais nager seul sur des longues distances. Même le corps le mieux entraîné peut avoir une défaillance.

Rédaction