La Commune a fait appel au Groupe ornithologique de Baulmes et environs (GOBE) pour installer des nichoirs pour ces deux espèces d’oiseaux migrateurs.
Perché à plus de sept mètres de hauteur, l’ornithologue Yves Menétrey fixe une petite boîte blanche sous l’avant-toit de l’école d’Onnens. Alors qu’il fait un froid de canard, cet amoureux des oiseaux s’apprête à installer douze nichoirs, avec l’aide de son collègue Daniel Troillet. «Surtout, fais attention à ce qu’ils soient bien alignés!», lance Sacha Hirschi, l’employé communal du village, avant de vaquer à d’autres occupations. D’ici l’arrivée du printemps, ces abris en bois accueilleront des martinets noirs pour le plus grand plaisir des écoliers, qui pourront apprécier leurs gazouillis mélodieux lors des récréations.
«L’année passée, on a pu observer quelques couples dans le village», indique Ludovic Longchamp, président du Groupe ornithologique de Baulmes et environs (GOBE). Mandatés par la Commune d’Onnens, trois ornithologues ont installé vingt-deux nichoirs pour les martinets noirs et vingt autres pour les hirondelles de fenêtre sur quatre bâtiments, dont l’école du village, vendredi dernier. «On vit dans une région magnifique et les oiseaux apportent de la vie, souligne la municipale Anne-Catherine Cosandey. En tout cas, on remarque quand ils arrivent et quand ils repartent.» Sensible à la sauvegarde de ces deux espèces, dont l’effectif a fortement diminué au cours des dernières décennies, Onnens est la première Commune à faire appel au GOBE pour installer ce type de dispositif. «En général, ce sont les privés qui nous contactent, précise Ludovic Longchamp. Pour ce faire, il faut que les bâtiments soient assez hauts et dégagés.» Les martinets noirs préfèrent nicher à une hauteur oscillant entre sept et huit mètres; les hirondelles de fenêtre, quant à elles, font leur nid à quatre ou cinq mètres du sol. Contrairement à leurs cousines les hirondelles rustiques, qui s’abritent dans les granges, elles logent sous les avant-toits des maisons, au grand désarroi des habitants qui n’apprécient guère leurs salissures sur les façades.
Coup de pouce pour les oiseaux
Si le martinet noir passe son temps à voler – il ne se pose jamais, sauf pour couver, et s’accouple même dans les airs –, l’hirondelle de fenêtre apprécie particulièrement les gouilles. L’ingénieuse se sert de sa salive pour recueillir de la boue dans son bec afin de construire son habitation. Cependant, «avec les chemins bétonnés, il y a de moins en moins de flaques dans les champs», regrette Yves Menétrey. Par ailleurs, la qualité de la matière première avec laquelle les hirondelles de fenêtre fabriquent leur nid s’est dégradée avec le temps en raison de la pollution des sols, notamment. «Souvent, ils (ndlr: les nids) s’effritent. Grâce à l’installation de nichoirs artificiels, on leur facilite en quelque sorte le travail», conclut l’ornithologue.