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Un jeune danseur du cru brille à Paris

5 janvier 2017
Edition N°1906

Bonvillars – David Ferran, un danseur de hip-hop âgé de 22 ans, a intégré la troupe parisienne «Le Retour des dix commandements». Portrait d’un jeune homme qui vit un rêve éveillé depuis quelques mois.

De retour en Suisse pour les fêtes, David Ferran se confie sur sa nouvelle vie de danseur pour le célèbre spectacle musical «Le Retour des dix commandements». ©Michel Duperrex

De retour en Suisse pour les fêtes, David Ferran se confie sur sa nouvelle vie de danseur pour le célèbre spectacle musical «Le Retour des dix commandements».

Grand, svelte, un chignon sur la tête, David Ferran ne passe pas inaperçu dans la rue. Hormis ses talents de danseur de hip-hop, c’est sa longue chevelure qui a retenu l’attention des chorégraphes, lors du casting qu’il a passé en avril dernier à Paris, en vue d’intégrer la troupe du spectacle musical «Le Retour des dix commandements».

Après avoir réussi ses auditions haut la main, David Ferran a décidé de quitter son village viticole de Bonvillars pour poursuivre son rêve. Mise en scène par Elie Chouraqui, la comédie musicale avait suscité l’engouement en l’an 2000. De retour en Suisse romande pendant la période des fêtes, David Ferran s’est confié sur son parcours fulgurant.

Le hip-hop, une vocation ?

Le jeune homme ne se prédestinait pas à danser du hip-hop, puisqu’il a pratiqué une panoplie d’autres activités sportives, telles que football, équitation, tennis et natation. «A l’âge de douze ans, mes parents ont décidé de m’inscrire à des cours de hip-hop, se souvient le danseur. Étonnamment, j’ai tout de suite accroché à la dynamique de cette danse.»

Après avoir quitté l’école obligatoire, David Ferran obtient un CFC d’employé de commerce dans le Nord vaudois. C’est à la fin de son apprentissage qu’il décide, après «mûres réflexions», de s’initier au hip-hop à l’école de danse Melinda Dance Center de Neuchâtel. «Je me suis fixé un objectif de deux ans de formation, avant d’entamer les premiers castings », affirme-t-il.

Au printemps dernier, il est monté à Paris pour passer une audition pour la fameuse comédie musicale, dont les chorégraphies ont été réalisées par Kamel Ouali, connu pour avoir été, notamment, le chorégraphe de l’émission télévisuelle Star Academy. «C’était très intimidant, parce que je ne connaissais personne, se rappelle le Nord-Vaudois. Nous étions environ mille danseurs à passer les castings durant une journée. C’était très intense !» Trente-six danseurs de différents horizons ont finalement été sélectionnés pour le spectacle.

Une production gigantesque

Avec ses décors mesurant plus de 50m de longueur et 40m de largeur, la comédie musicale a de quoi ravir les spectateurs. «Hormis quelques petits changements, les chorégraphies sont similaires à celles d’il y a dix-sept ans et certains chanteurs ont conservé leur rôle», explique David Ferran. Pendant deux mois, il a répété, intensément, différents styles de danse, dans les studios parisiens de la Cité du cinéma, avant de se produire sur la grande scène de Bercy pour lancer la tournée du spectacle, en novembre dernier.

Et la gestion du stress avant la première des premières ? «Je suis une force tranquille, mais c’était quand même très impressionnant, déclare le jeune homme au regard pétillant. Je n’avais encore jamais dansé devant plus de 7000 spectateurs.» Avec la troupe -ils sont cinquante artistes sur scène-, David Ferran partira en tournée dans toute la France, à partir de demain. Un petit détour par la Suisse romande est-il prévu ? «Pour l’instant, aucune date n’est fixée, mais j’aimerais beaucoup tourner ici», sourit-il.

D’autres projets artistiques

En parallèle, David Ferran suit des cours à l’Académie internationale de la danse, à Paris. «Je pratique notamment des cours de danse classique. C’est la base pour avoir une excellente posture du corps. Il y a des mouvements que je retrouve d’ailleurs dans le hip-hop», explique le Bonvillarois. C’est lors des répétitions à cet endroit que certains chorégraphes viennent sélectionner les danseurs de leurs futurs projets artistiques.

C’est grâce à l’un de ces chorégraphes qu’il a pu intégrer le groupe des danseurs de la chanteuse franco- israélienne Tal pour son dernier clip vidéo «Le temps qu’il faut». «C’était aussi une expérience nouvelle pour moi», s’émerveille le jeune homme, qui a tourné le clip en une journée.

Début décembre, il a également participé à l’émission «La France a un incroyable talent» sur M6. «L’ambiance d’un direct est particulière. Trois, deux, un, zéro et c’est parti pour le show», s’extasie-t-il.

Et la suite ? Pour l’instant, le jeune homme préfère se concentrer sur la tournée du spectacle et sur sa formation à l’école de danse. «Mais je reste ouvert à d’autres opportunités», déclare-t-il, conscient que, dans ce milieu, la concurrence est rude. «Il faut constamment prouver qu’on travaille, c’est comme ça qu’on inspire la confiance», conclut David Ferran.

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