La rentrée scolaire aura lieu lundi. Avec un nombre d’élèves en croissance et plusieurs réformes en vue.
Entouré des trois directeurs généraux, le conseiller d’Etat Frédéric Borloz, chef du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle a présenté hier les changements intervenant à la rentrée, mais aussi les projets futurs. Les diverses mesures prises devraient contribuer à resserrer les liens entre les parents, les enseignants et l’école.
L’une des mesures qui sera sans doute appréciée par une masse de parents, mais aussi par les enseignants en raison du travail administratif imposé jusqu’ici, concerne l’introduction des congés Joker. Les parents auront ainsi, sur simple annonce deux jours avant au maître ou maîtresse de classe, la possibilité de décider de six demi-journées d’absence, deux au maximum étant cumulables.
Cela permettra de régler de manière simple quelques situations imprévues. Les établissements scolaires fourniront l’information nécessaire aux parents. Il ne s’agit pas de congés supplémentaires, ces six demi-journées étant intégrées dans les 18 actuellement possibles sur motivation.
Et pour éviter le désordre, certains jours, tel celui de la rentrée scolaire, les sorties de classe ou courses d’école, les jours de camp et bien évidemment ceux d’examens sont exclus.
« L’école doit évoluer et s’adapter » , a répété à plusieurs reprises Frédéric Borloz. Le Canton de Vaud n’introduit pas une mesure révolutionnaire puisqu’elle est déjà appliquée dans la grande majorité des cantons suisses. Mais elle devrait contribuer à renforcer le partenariat école-famille, tout en éliminant un énorme travail administratif. En effet, actuellement, ce sont entre 16 000 et 40 000 demandes de congé qui sont déposées chaque année !
Le chef du Département tient en parallèle à renforcer la communication entre parents et école, en augmentant les compétences des professionnels de l’enseignement. Une tâche confiée à PARAFE (Centre participatif de recherche avec les familles en éducation avec l’Association des parents d’élèves Vaud).
Cadrer l’enseignement à domicile
S’il se défend de vouloir contenir l’enseignement à domicile, le chef du Département considère que le moment est venu de le cadrer. En effet, le nombre d’élèves qui suivent cette voie a doublé depuis le Covid pour s’établir à 938.
Cela passera par une révision de la loi. Actuellement, il suffit d’une simple annonce aux autorités. Désormais, il faudra requérir une autorisation pour le début d’un semestre en plus d’une annonce n’importe quand dans l’année. Il sera également exigé que le parent qui s’occupe de donner l’enseignement dispose d’une formation minimale, titre secondaire II, type CFC ou maturité.
Afin de suivre cette évolution, des ressources supplémentaires seront allouées, a précisé Cédric Blanc, directeur général de l’enseignement obligatoire : le nombre de collaborateurs du département en charge des contrôles va passer de 10 à près de 17 équivalent temps plein (ETP).
La matu gymnasiale en école privée
Une autre révision législative est également programmée pour permettre aux écoles privées – elles accueillent plus de 7300 élèves dans le canton de Vaud – de faire passer les examens de maturité gymnasiale. Si le Grand Conseil donne son aval, ce sera l’aboutissement de négociations entreprises il y a plusieurs années déjà.
Un élément essentiel est préservé : l’apprentissage de l’allemand. La seule exception concerne les élèves étrangers venus en Suisse pour leur formation dans une école privée.
Formation et enseignement numérique
Avec un nombre d’élèves en croissance, certes ralentie mais encore importante, le Département de l’enseignement et de la formation professionnelle va également doter la HEP de moyens supplémentaires, afin de former plus d’enseignants.
Directeur général de l’enseignement supérieur, Jérémie Leuthold a souligné que la Haute école pédagogique, qui accueillait 800 élèves à sa création en 2007, compte actuellement 3500 étudiants. Et selon les prévisions, il faudra en former mille de plus à l’horizon 2035-2040. Avec désormais des thématiques portant sur le numérique.
Une école plus inclusive
Loin des polémiques, l’école inclusive fait son chemin. Cédric Blanc, directeur général de l’enseignement obligatoire, annonce une sensible augmentation des ressources avec, entre autres, l’ouverture de six classes supplémentaires de pédagogie spécialisée, portant leur nombre à 39, dont deux dédiées à la prise en charge d’enfants souffrant de troubles du spectre de l’autisme (TSA).
L’expérience conduite dans la région lausannoise s’étant avérée positive, la régionalisation du dispositif des mesures renforcées par se poursuivre dans deux régions supplémentaires, dont le Jura Nord vaudois.
Adapter les structures aussi
Nous reviendrons sur les autres sujets traités, notamment ceux relatifs à la formation professionnelle. On relèvera encore que le DEF réfléchit à sa gouvernance.
En effet, ce département mammouth, à la tête duquel Frédéric Borloz affirme avoir toujours autant de plaisir à diriger, occupe pas moins de 17 500 personnes et gère un budget de plus de trois milliards de francs, le poste le plus important, avec celui de la santé, des charges de l’Etat.
Les démarches consistant à donner plus de compétences aux directions d’établissements s’inscrivent d’ailleurs dans ce mouvement.