A l’occasion du millénaire du village, la commission des archives a produit un livre richement illustré. L’ouvrage fait œuvre de transmission.
« L’idée a surgi lors d’une séance de la commission des archives. La question s’est posée de savoir ce qu’il resterait après les festivités du millénaire. Et on s’est dit qu’un livre pourrait bien aider » , résume Gérard Roy, habitant de Vuiteboeuf, et commerçant bien connu de la rue de la Plaine, à Yverdon-les-Bains.
L’idée est une chose, encore faut-il la mettre en pratique. D’autant plus que le projet est sorti de nulle part en février dernier. Autant dire que les intéressés n’avaient que quelques mois à disposition pour aboutir à l’édition d’un ouvrage avant le feu d’artifice programmé en fin de semaine prochaine, soit les festivités officielles.
Car cela fait des mois que la population, dont une partie importante est impliquée dans la commémoration, y travaille, se réunit, échange. Notamment lors des apéritifs organisés en début de soirée dans différents quartiers, manifestations qui ont permis à certains de faire connaissance, et à d’autres de resserrer les liens.
Des compétences locales
Mais revenons à l’ouvrage simplement intitulé Mille ans Peney Vuiteboeuf, 1024-2024. Cette publication lève immédiatement un potentiel doute : un parchemin déposé aux Archives cantonales et reproduit dans le livre atteste que le village existe depuis au moins mille ans.
Sans doute le site, idéalement situé à la sortie des gorges de Covatannaz et protégé des vents, a-t-il été occupé bien avant, d’une part en raison de sa position sur l’une des routes du sel, mais aussi parce que les chasseurs du néolithique et leurs prédécesseurs fréquentaient les gorges de Covatannaz.
Pour parvenir à réaliser cet important travail, le collectif de sept personnes a presque essentiellement fait appel à des compétences locales. Férue d’histoire et grande collectionneuse de cartes postales, Chantal Forestier Crausaz, et, au risque de blesser sa modestie, l’ancien syndic Serge Juriens ont fourni un bon millier de documents. Une graphiste du village, Margaux Karlen, a réalisé la mise en page, et tous les documents ont été numérisés par un autre habitant, Patrick Jermann. Ces engagements très importants, parce que chronophages, additionnés à ceux de Gabrielle Desarzens, Fiona Roy, Emilie Degiez et de son père Jean-Luc, ancien syndic, ont fait que ce livre, imprimé chez Cavin Baudat, est aujourd’hui disponible.
Le hasard faisant bien les choses, on ajoutera qu’une rencontre inopinée avec Jean- François Cand, ancien professeur au Gymnase et responsable des Editions de la Thièle, a permis d’éliminer des imperfections, ce dernier ayant proposé ses services de bénévole pour la relecture.
Un village et ses habitants
Gérard Roy ne cache pas que de voir autant de documents photographiques réunis a eu un effet stimulant sur le collectif. Il ne s’est pas limité à l’histoire du village, mais s’est intéressé à ses habitants, à l’origine de leurs sobriquets, à ses activités agricoles industrielles et autres – on y a exploité moulins et scieries grâce aux eaux de l’Arnon enrichies par la Baumine –, et à ses habitants.
L’écrit est ainsi truffé d’anecdotes qui vont faire sourire bien au-delà du village, et d’explications, notamment celle concernant la Tour de Peney, seul élément conservé de ce qui était une église. Le chapitre promenade historique permet à lui seul d’aller à la découverte de certains secrets de ce village qui fêtera dans une semaine un millénaire riche en activités.
Et puis le village a aussi eu des activités industrielles, dans la zone artisanale proche, mais aussi sur la route d’Orges, dans le complexe reconverti partiellement en piste de karting. Mais aussi un château incendié pendant les Guerres de Bourgogne et un mas dans les gorges de Covatannaz.
« Mille ans Peney Vuiteboeuf, 1024-2024 » . Ouvrage collectif.
