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Un marché qui plaît?
Le marché de Noël se termine ce dimanche 24 décembre. © Michel Duperrex

Un marché qui plaît?

21 décembre 2023

Yverdon-les-Bains – La Ville a fait le pari d’organiser son propre Marché de Noël, sans les chalets, mais avec quelques innovations. Aux deux tiers du parcours, que dire à propos de cette nouvelle mouture?

Un marché de Noël sans chalet? Une déception pour beaucoup de visiteurs, habitués depuis des années à une formule devenue désormais coutumière. Et si le sapin, les illuminations et les vins chauds sont à nouveau au rendez-vous, la magie de Noël ne semble plus opérer. La forme actuelle de la manifestation a toutefois été mûrement réfléchie par la Ville, qui avait décidé de reprendre les choses en main après la fin du mandat de Thierry Despland, directeur d’Art Show Communication, organisateur des Marchés de Noël précédents.

«A la fin de la dernière édition, les gens ont clairement affirmés qu’ils en avaient marre des chalets vendant tous les ans des bonnets péruviens, des churros et des gaufres, explique Guillaume Abetel, délégué à l’économie de la Ville. Parmi les avis qui revenaient souvent, ce que les gens réclamaient, c’était plus d’artisanat et de convivialité. Nous avons donc pensé notre modèle par rapport à ces deux axes.»

En ce qui concerne l’artisanat, le choix a donc été fait de se concentrer sur des acteurs locaux, en favorisant les exposants de la région et les habitués du Marché de Noël. «Le but était de revenir chez nous. De travailler avec nos personnes. On a donc fait le tri.» Adieu donc les éternels bonnets «péruviens». Mais aussi, adieu chalets et artisans sur la place Pestalozzi: «Le choix a aussi été de réduire les coûts pour les exposants, en leur proposant des emplacements trois fois moins chers dans le château», précise le délégué à l’économie.

Mais avec un marché de Noël replié dans le château, que reste-t-il pour animer la place et encourager les passants à s’arrêter? «Il fallait que nous trouvions une solution pour habiller l’écrin que constitue la place Pestalozzi. On a donc imaginé une grande tente transparente servant de salle de cinéma, et dont la façade du Temple en constitue l’écran. La nuit, des images fournies par la Maison d’Ailleurs et des dessins faits par des enfants sur une tablette durant la journée y sont projetés.»

Les activités proposées ont également connu quelques modifications. Ainsi, la patinoire, jugée moins dans l’ère du temps, a été supprimée au profit de deux pistes de curling  en revêtement synthétique, du lancé de haches avec les Lanceurs du Nord ou encore de l’initiation au duathlon avec le Ski-club de Sainte-Croix.

La piste de curling, située dans la cour du Château. © Michel Duperrex

Alors que la fin du Marché de Noël approche, quel bilan tirer de cette édition 2023? «A mi-parcours, nous avons répondu aux deux grands axes souhaités par les citoyens», assure Guillaume Abetel. Et d’ajouter: «Nous sommes dans le cadre d’un premier exercice exploratoire. Il y a évidemment des améliorations à faire, mais force est de constater que la base est bonne.»

Le délégué à l’économie souhaite toutefois attendre la fin de la manifestation avant de dresser un bilan définitif. Quant au budget alloué au Marché de cette année, le responsable soutient qu’il est resté le même par rapport à celui de l’année dernière accordé à Thierry Despland, soit 50 000 francs.

Une version donc revisitée du traditionnel Marché de Noël d’Yverdon. De quoi satisfaire le public? Selon les exposants (encadrés), et à en croire les commentaires des visiteurs, la sauce ne prend pas. «Le Marché n’est pas terminé, il reste quelques dates, raisonne néanmoins Guillaume Abetel. Après, la météo ne nous a pas aidé à créer une atmosphère festive. Et la situation économique globale n’est pas idéale pour les commerçants, du Marché de Noël comme ailleurs.»

S’il reste un peu de place pour des améliorations pour l’édition de 2024, il faudra  donc attendre la fin de l’année et le bilan définitif de la manifestation actuelle pour en tirer des enseignements.


«Je pense revenir en 2024»

«C’est différent des autres, ça change, parce que des chalets, on en trouve dans toutes les villes, commente Jeanne Pillonel, de l’Atelier Floral Jeanne Christen, d’Yverdon. Pour une première édition, je trouve qu’ils s’en sortent bien. En terme de vente, on est au même niveau qu’avant. En tout cas, je pense revenir l’année prochaine. C’est un marché qui me tient à cœur et que je connais depuis longtemps.»


«Il y a du potentiel»

«J’ai connu au moins sept ou huit organisateurs différents qui ont chacun tourné le Marché à leur sauce afin de faire mieux, témoigne Nadège Tagmann, du stand Au Grès du Four Poterie, basée à Lucens. Aujourd’hui, c’est plus petit, mais on a gagné en qualité. Il y a du potentiel, surtout que le château est grand. Il faudrait donc plus d’exposants. Après, ils ont fait au mieux avec ce qu’ils avaient. On a encore de la chance qu’à Yverdon, la Ville veuille bien faire quelque chose. Selon des amis et collègues, c’est assez morne en Suisse cette année.»


«On sent des efforts»

«Il y a du pour et du contre, décrit Jan Grégoire du stand Monthe.ch, de Sainte-Croix. On a beaucoup de gens qui se plaignent et qui nous font des retours négatifs. Personnellement, je suis plutôt content. On sent que la Ville a cherché a faire des efforts. C’est pas le cas partout ailleurs. J’aurais toutefois bien aimé qu’elle rencontre tous les artisans au préalable afin de discuter ensemble de la forme à donner à ce marché.»


«Il faudrait mieux indiquer»

«C’est une bonne idée de faire un marché de Noël dans un château, commente Davide Brunetta, de Hello Candle, d’Yverdon. Après, c’est vrai qu’on aurait vu plus de monde sur la place Pestalozzi. Les gens ne sont pas assez encouragés à venir jusqu’au fond du Marché dans le château. Il faudrait mieux travailler les indications.»

Robin Badoux