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Un ouvrage plonge dans le passé du Musée

18 avril 2018 | Edition N°2228

Yverdon-les-Bains – Le Musée d’Yverdon et région publie un livre qui retrace 250 ans d’histoire.

La conservatrice du musée France Terrier (à g.) a présenté son volume en présence de l’éditeur Frédéric Rossi et de Carmen Tanner, municipale yverdonnoise chargée de la culture. © Carole Alkabes

Pour marquer les 250 ans du Musée d’Yverdon et région, l’institution avait organisé, en 2014 déjà, une exposition qui présentait 250 pièces issues de la riche collection conservée dans les vieux murs du Château d’Yverdon-les-Bains. Un deuxième projet d’envergure avait été lancé à l’époque: retracer l’histoire méconnue du musée par une étude complète. «Grâce au legs important de Max Suter (ndlr: un dentiste yverdonnois), nous avons pu mandater deux spécialistes pour réaliser cette recherche», explique France Terrier, conservatrice de l’institution depuis plus de 25 ans. Le résultat de ce travail a été présenté hier.

Des coquillages par milliers

Les chercheuses Rossella Baldi et Valérie Kobi ont établi l’historique du musée grâce aux nombreuses archives. Leur ouvrage à la fois dense et riche en illustrations évoque d’une part les prémices du musée du XVIIIe siècle et son institutionnalisation à partir du XIXe siècle et jusqu’à 2001. «Nous avons interrompu les recherches à ce moment-là, car nous n’avons pas le recul nécessaire pour analyser l’histoire plus récente du musée», poursuit la conservatrice.

Les origines de l’institution remontent au XVIIIe siècle, lorsque qu’Elie Bertrand, un pasteur et naturaliste établi à Yverdon, a participé à la création du cabinet de sciences naturelles, une émanation de la bibliothèque de la Société économique de l’époque. L’homme, qui a collaboré à L’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert et qui a été anobli par le roi de Pologne, a publié un Dictionnaire universel des fossiles en 1763. «Pendant longtemps, nous ne possédions aucune information à ce sujet. Et un jour, nous avons découvert non pas des fossiles mais des milliers de coquillages conservés par Elie Bertrand dans une armoire à layette (ndlr: meuble où l’on conservait les archives)», confie-t-elle.

Dans la seconde partie de l’ouvrage, la chercheuse Valérie Kobi s’intéresse au développement des collections du musée. Sous l’impulsion de Louis Rochat (1824-1882) notamment, les fonds se sont enrichis d’objets préhistoriques en provenance du lac de Neuchâtel.  Créée en 1904, la Société du Musée d’Yverdon s’est émancipées grâce aux premières fouilles du Castrum.

La découverte des sites palafittiques de la baie de Clendy dans les années 1960 et les deux célèbres embarcations gallo-romaines ont définitivement inscrit le musée dans le paysage culturel du Nord vaudois.

Valérie Beauverd