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Un parking sucré pour un chantier
Yverdon, 22 octobre 2018. Rue Pestalozzi, salle de gym. © Michel Duperrex

Un parking sucré pour un chantier

23 octobre 2018 | Edition N°2358

Yverdon-les-Bains – Le site de la salle de gym du collège Pestalozzi a entamé sa mue, hier, au grand dam des habitants du quartier, qui viennent de perdre 24 places de stationnement avant même que la démolition du bâtiment ne commence.

Après des années d’attente, le chantier de la salle de gymnastique du collège Pestalozzi a démarré hier. Un projet qui a été longuement débattu au sein de la classe politique yverdonnoise, notamment au sujet de son coût, estimé à 6,195 millions de francs. Les premières barrières autour du bâtiment étaient à peine posées que les premières tensions se faisaient déjà sentir (lire encadré). «On a eu la surprise de découvrir, ce matin (ndlr: hier), qu’une bonne partie du parking du château était condamnée, indique une habitante du quartier. Le problème, c’est qu’on paie un macaron et qu’on n’a même plus de places pour garer sa voiture maintenant!» En effet, hier matin, ce parking a été réduit à 24 places pour permettre aux ouvriers d’installer leur matériel.

«On ne sait même pas combien de temps ces travaux vont durer», relève l’Yverdonnoise. Une signalisation condamnant une partie du parking a été installée il y a sept jours, mais celle-ci ne mentionne que le début des travaux. «La restriction est prévue pour une durée de deux ans», indique David Attinost, chef adjoint de la police administrative.

Pas de compensation prévue

«C’était déjà la galère pour se parquer à certaines heures avant cette restriction, mais alors là, ça va être  une catastrophe!», craint Aude Briand, conseillère communale UDC, qui s’était opposée – avec Daniel Cochand – au projet en raison d’incohérences dans la gestion du budget par la Municipalité. Aujourd’hui, alors qu’elle tentait de trouver une place pour sa voiture à l’heure du dîner, l’Yverdonnoise ne comprenait pas pourquoi aucune solution alternative n’avait été mise en place pour les habitants du quartier. Car, selon le permis de construire de la salle Pestalozzi, «la suppression de places de parc sur le domaine public doit être réglée par Police Nord vaudois (PNV), ainsi qu’un concept de stationnement pendant le chantier». Pourtant, du côté de PNV, rien n’a été prévu, car le préavis, adopté par le Conseil communal, n’exige pas expressément ce concept de stationnement durant le chantier. «Avec une diminution de 24 places sur 176, cela représente une baisse de 15% de l’offre. Selon nous, l’offre est largement supérieure à la demande en stationnement, relève David Attinost. Mais s’il s’avérait, à l’usage, qu’il manque des places, il y a des alternatives possibles. On est ouverts à la discussion.»

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Deux ans de travaux

Le chantier a été divisé en trois phases. La première, qui a débuté hier, durera jusqu’au 14 janvier et permettra au Service des énergies d’Yverdon-les-Bains de  supprimer la sous-station électrique qui alimente le quartier et d’en créer une autre, provisoire. La seconde phase consistera à démolir le bâtiment, entre le 14 janvier et le 4 mars prochain. Enfin, la reconstruction se déroulera de mars à fin 2019.

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Un horodateur de grands

Depuis quelques jours, un horodateur perché sur un bloc de béton a fait son apparition à la rue Pestalozzi, à Yverdon-les-Bains. «J’ai essayé de l’utiliser, mais comme je suis petite – environ 1,56 mètre – je n’ai pas réussi à sélectionner ma place de parc. J’ai dû monter sur le bloc, qui n’est pas plat, me tenir au mât d’une main pour pouvoir appuyer sur le bouton, s’étonne Aude Briand. Il mesure près de deux mètres de haut.» Contactée, Police Nord vaudois s’est déplacée et a constaté  le problème. «Il était environ 40 centimètres plus haut, ce n’était pas handicapant pour 99,9% des gens. On a toutefois décidé de l’enlever et de le raboter.»  

Un horodateur très haut a été placé à la rue Pestalozzi, jusqu’à ce que La Région Nord vaudois ne fasse remarquer son inaccessibilité. © Michel Duperrex

Christelle Maillard