Un périple de trois ans à la force du mollet
5 mars 2015Baulmes – Céline et Mathias Berovalis ont effectué, entre 2007 et 2010, un voyage à pied, à travers l’Europe et l’Asie. Ils racontent cette expédition hors du commun ce samedi à l’Hôtel de Ville.
L’aventure qui sera présenté, ce samedi à Baulmes est la concrétisation d’une belle histoire. Celle de Céline et Mathias, deux étudiants du Gymnase d’Yverdon. A cette période de leur vie, leur attirance réciproque pour l’Himalaya débouche sur une promesse: ils se rendront, un jour, ensemble sur le toit du monde s’ils ne l’ont pas fait avant de leur côté.
Après s’être perdus de vue pendant huit ans, les deux jeunes gens se retrouvent à l’occasion d’une fête organisée par Mathias Berovalis. Et tombent amoureux. Il avait l’intention de partir, mais elle était «en plein beaux-arts», alors il l’a attendue. «Nous avons largué les amarres six mois après la fin de ma formation», déclare celle qui est désormais Madame Berovalis.
Les premiers pays sont franchis à la force du mollet. De la Suisse, ils se rendent en Italie, passent par la Slovénie, la Croatie et effectuent un petit détour par la Bosnie, pour Medjugorje, un lieu de pèlerinage qu’ils avaient à coeur de visiter, leur voyage ayant un but spirituel.
Des compagnons à quatre pattes accompagnent bientôt leurs pas. L’ânesse Skadar depuis l’Albanie. Ils acquièrent ensuite le chien Willie, qui monte aujourd’hui la garde dans leur nid sainte-crix, en Macédoine, alors que le second baudet, Karma, a croisé leur route à l’est de la Turquie. «Les ânes et moi, c’est une histoire d’amour qui date de l’enfance. Je les ai véritablement découverts lors d’un projet artistique dans le Jura. Ils boivent et mangent peu, et sont très résistants», explique Céline Berovalis.
Au plus près des gens
Placé sous le signe de l’austérité, le périple permet au couple de côtoyer un nombre incalculable d’autochtones dont ils s’efforcent de maîtriser un tant soit peu la langue. «Après six mois en Turquie, nous arrivions à nous débrouiller assez bien», déclare l’habitante du Balcon du Jura.
«La route s’est dessinée sous nos pieds, au gré des rencontres», ajoute-t-elle.
Certaines d’entre elles se sont avérées plus agréables que d’autres. Cette femme âgée aujourd’hui de 39 ans, avoue, en effet, avoir à plusieurs reprises eu peur de ne jamais revoir ses proches.
Ils doivent, par exemple, quitter l’Iran en camion sans avoir arpenté les terres de l’est, bastion de l’antique religion zoroastrique. «Officiellement, le pays était trop dangereux pour nous. Officieusement, nous en savions trop sur leur mode de vie», commente Céline Berovalis. Le «Far West» pakistanais, puis la région du Cachemire sont également loin de donner tous les gages de sécurité. Leurs ânes sont détenus quatre mois et demi au Pakistan, leur transfert en Inde supposant un long protocole. L’un d’eux finira par mourir, l’autre sera confié à des paysans. Après plus de 10 000 kilomètres à pied et trois ans de voyage, l’Himalaya s’érige en majustueux point final de cette épopée colossale.
Les Berovalis présentent leur voyage ce samedi à 18h à l’Hôtel de ville de Baulmes.