Un personnage du football vaudois s’en est allé
12 septembre 2018Edition N°2330
Agé de 58 ans, Hervé Freiss n’est plus. Celui qui a notamment évolué à Yverdon Sport et Orbe, et œuvré à la Revue de Thierrens, laissera un grand vide derrière lui.
Lorsqu’on demande à Denis Meylan, dit «Bouillon», de nous faire part d’une anecdote particulière à propos de son ami Hervé Freiss, avec lequel l’humoriste a passablement œuvré, notamment à la Revue de Thierrens, celui-ci affirme qu’il pourrait en sortir à volonté. «Une après-midi, nous nous sommes enfilés dans un mariage en nous faisant passer pour l’oncle et le frère du marié, qui n’étaient pas encore arrivés. En fait, c’était simplement pour manger des petits fours.» Les deux hommes ont aussi lancé une opération commando visant à attaquer le LEB, en déposant un billon de bois sur la ligne du train. Tous deux étaient très complices, partageaient les mêmes passions pour le football et le théâtre et possédaient le même humour décalé: la Revue de Thierrens, spectacle humoristique lancé il y a 40 ans par Denis Meylan, tenait un sacré duo.
Le gros transfert
«Anne, sa femme, souhaitait rejoindre la Revue à l’époque. En échange, il fallait qu’Hervé signe à Thierrens, se souvient Bouillon, consultant éternel du FCT, comme il tend à se caractériser. C’était le gros coup de l’été et on était tous fiers de l’accueillir.» Formé à Yverdon Sport, passé par Orbe, Grandson, Ogens puis Thierrens, Hervé Freiss a débarqué dans le Jorat avec la casquette du messie. Une année plus tard, en 1988, le FC Thierrens signait son historique promotion en 2e ligue, sans pour autant réussir à s’y maintenir l’année suivante.
Par la suite, les deux compères ont tissé des liens forts. A la Revue, l’ancien d’YS tenait un rôle capital, comme le souligne le fondateur. «Il avait un humour assez écorché, décalé. Il a amené sa sensibilité au spectacle et était particulièrement doué pour les accents. Que ce soit le valaisan ou celui des Balkans, Hervé savait jouer avec les mots et n’avait pas la langue dans sa poche.»
Hormis ces deux passions, Hervé Freiss pratiquait également la voile, et avait un penchant pour la nature et son petit jardin qu’il dorlotait. Précédemment engagé à l’ORP et chez Manpower, l’ancienne figure emblématique du football nord-vaudois et originaire d’Ogens savait se montrer surprenant. «Tout à coup, il foutait le camp et me proposait d’aller boire un verre. C’est ce côté fantasque et enjoué qui rendait sa personne si appréciable», ajoute Bouillon.
«Un type jovial»
Formé dans la Cité thermale à ses côtés, Alexandre Bernetti, ancien joueur de la première équipe d’Yverdon Sport, ne tarit pas d’éloges sur son coéquipier de l’époque. «On a commencé le football ensemble, dès les juniors C. J’ai rarement vu une personne aussi joviale, qui faisait toujours rire dans le vestiaire, glisse celui qui l’a aussi côtoyé durant son service militaire. Il s’agissait d’une personne très généreuse qui nous remontait à chaque fois le moral.» Dans la région, personne n’est prêt à oublier Hervé Freiss, qui aura marqué de son empreinte chacune de ses activités par son implication à toute épreuve.
Loris Tschanz