Un plan taillé pour obtenir des subventions
5 mars 2025Agglomération – Lors de sa séance d’information de mardi soir à Grandson, AggloY a présenté ses stratégies et les mesures qui constituent le cinquième plan d’agglomération (PA5).
Une centaine de personnes intéressées ont pris place, mardi soir dans la Salle des Quais de Grandson, pour prendre connaissance des spécificités du PA5 et adresser leurs questions aux concepteurs. Pour tirer le meilleur de la présentation, et en saisir les particularités, il fallait être armé de solides connaissances des deux volumes de presque 300 pages chacun. Ils sont d’ailleurs disponibles sur le site d’AggloY et la période de consultation, entamée le 11 février, se poursuit jusqu’au 12 mars.
Réponse probable à fin 2026
L’important pour les représentants de l’agglomération reste de présenter un projet qui satisfera les exigences des instances fédérales responsables de statuer sur l’octroi des subventions. La quatrième mouture du plan (PA4) n’avait pas réussi à convaincre, notamment en raison de la relative faiblesse de l’état de planification, d’un rapport coût-utilité pas assez bon, de l’absence d’un plan global et de mesures d’accompagnements insuffisamment développées. Pour palier ces problèmes, un mandat d’étude de 325 000 francs a été confié à deux entreprises spécialisées. A noter que le Canton de Vaud subventionne à hauteur de 50% le coût du mandat précité. Il s’agit maintenant d’intégrer les remarques de la population et de déposer le dossier à Berne dans le courant du mois de juin 2025. «On doit s’attendre à une réponse des autorités fédérales d’ici 12 à 18 mois depuis le dépôt du dossier, confirme Pierre Dessemontet, syndic d’Yverdon-les-Bains, c’est en tout cas dans cet ordre d’idée que cela s’était passé avec le PA4.» Soit entre juin et décembre 2026.
Préoccupations autour de la mobilité
Jusqu’à fin 2026, beaucoup d’événements vont encore rythmer la vie de la région, à commencer par la votation sur le parking de la place d’Armes en mai. Dans cette optique, la stratégie M5 du PA5, page 267, est intitulée «Mettre en place dans la ville-centre une politique de stationnement public visant à limiter l’usage de la voiture et inciter au report modal». L’initiative sur laquelle la population est invitée à se prononcer est évoquée, additionnée toutefois de la phrase suivante: «La présente stratégie M5 reste toutefois valable, quel que soit le résultat de cette votation.»

Ce schéma sous-tend la stratégie de mobilité du PA5. ©DR
Report modal à tout crin
Dans le schéma ci-dessus, le centre-ville doit être réservé à la mobilité douce (MD), aux transports publics (TP) et aux vélos. Les transports individuels motorisés (TIM), eux, n’interviennent dans la réflexion que dans un deuxième cercle. Il ne s’agit toutefois pas d’interdire l’accès au centre-ville pour les automobilistes, mais de limiter les trajets «intra-muros».
Dans tous les cas, chaque mesure présentée dans le PA5 devra faire l’objet d’un préavis dans la commune concernée. Ce dernier devra être voté par le Conseil communal puis passer par une mise à l’enquête publique, comme tout autre projet municipal.
35% de subventions espérés, et pour le reste?
En fin de présentation, Carole Gaborit, urbaniste-aménagiste du bureau d’agglomération a commenté quelques chiffres concernant les investissements nécessaires si les mesures proposées devaient, à terme, se transformer en projets concrets. Pour checun des paquets de mesures, triées par thèmes, l’espoir du bureau s’articule autour d’une subvention fédérale à hauteur de 35%, calculée sur les expériences passées en Suisse Romande. Pour les projets de mobilité douce, un montant de 12,81 millions est estimé (4,48 millions de subvention espérée). L’interface des transports publics coûterait 20.94 millions (7,33 millions) et les 24,64 millions (8,62 millions) restants seraient dédiés à la modération du trafic et à la réduction du trafic automobile (stationnement compris). L’écrasante majorité des projets majeurs concernent Yverdon-les-Bains. Que ce soit l’interface des transports publics autour de la gare, la modération du trafic dans les quartiers ou encore les tronçons central et ouest de la route de contournement, les chantiers sont nombreux. Au vu de la charge financière qu’ils représentent, on peut se demander si la capacité d’investissement de la Cité thermale suffira pour assurer la réalisation des différentes mesures, en sus des projets déjà en route.
Informations supplémentaires: www.aggloy.ch
Jean-Philippe Pressl-Wenger