Un premier pas vers le monde professionnel
7 novembre 2024 | Textes et photo: Lena VulliamyEdition N°3826
Des élèves nord-vaudois de 11e année ont l’occasion de passer un entretien d’embauche fictif.
Un entretien d’embauche, avec un vrai recruteur (bénévole) de la région, mais de manière fictive: voilà ce que propose Pro Juventute depuis 2018 aux élèves de 11e année. Des élèves de Léon-Michaud ont vécu l’expérience jeudi et vendredi derniers. L’ambiance était sérieuse et le stress réel pour les quelque soixante inscrits. En tenue de rigueur, chaque élève avait une salle réservée pendant quarante-cinq minutes avec l’un des bénévoles. Un premier moment sert à faire les présentations, puis l’entretien fictif débute, avec des questions préparées par Pro Juventute.
«On voyait qu’il y avait un besoin», explique Marilou Giostra, responsable de projets chez Pro Juventute. «Les adolescents avaient toutes les informations pour se préparer, car Pro Juventute fournit de la documentation, mais le fait de vivre l’expérience leur permet d’être moins stressés le jour J. Et ces entretiens fictifs les poussent à préparer leur dossier. C’est une démarche réelle, puisqu’ils devront aussi envoyer ce dossier à des entreprises prochainement.»
Une préparation minutieuse
En effet, la plupart des élèves inscrits sont celles et ceux qui ont opté pour le CFC et qui devront ainsi trouver une place d’apprentissage pour la rentrée prochaine. Au préalable, les élèves ont donc dû envoyer un dossier de candidature complet à Pro Juventute. «En VG (voie générale), les enseignants ont la possibilité de consacrer deux périodes par semaine à ces démarches. En VP (voie prégymnasiale), elles ne sont pas proposées, mais souvent le maître de classe ou l’enseignant de français apporte sa contribution», explique Gloria Dias, enseignante et référente AMP (approche du monde professionnel) au collège Léon-Michaud. «Les conseillères en orientation sont également très actives chez nous et travaillent avec les élèves, c’est un partenariat.»
En conditions réelles
Les candidatures sont transmises aux bénévoles de ces simulations d’entretiens d’embauche, des personnes travaillant dans le recrutement ou ayant une expérience dans la formation d’apprentis. C’est le cas de Mathieu Gavin, responsable de la formation technique des véhicules ferroviaires aux CFF et mécanicien locomotive. Il cherchait à faire du bénévolat et le projet de Pro Juventute l’a séduit.
«C’est important que le monde professionnel vienne à la rencontre du monde scolaire», estime Mathieu Gavin. «J’ai moi-même été à l’école Léon-Michaud et on ne connaît pas vraiment ce qu’on veut faire après. On ne sait pas toutes les opportunités qui s’offrent à nous et je trouvais bien de pouvoir transmettre mon expérience aux jeunes.»
«Les élèves font ça très bien, mais ils sont toujours très timides! Ce qui est normal, puisque c’est le premier entretien de leur vie. Je pense aussi que l’intelligence artificielle peut nous préparer à un entretien d’embauche, car elle peut générer des questions ciblées.»
A l’issue de l’entretien, les bénévoles font un retour aux élèves sur le dossier et le déroulement de l’entretien, le but étant de leur donner des outils pour le jour où ils devront réellement postuler. Une grille d’évaluation est remplie, puis les bénévoles font aussi un retour aux enseignants, qui pourront ainsi aiguiller les élèves dans la suite de leur préparation au monde du travail. «Les élèves sont généralement fiers d’avoir réussi à faire cet entretien. Ils sont aussi contents d’avoir des retours de personnes extérieures, c’est enrichissant», se réjouit l’enseignante Gloria Dias.
Tout un programme
«Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles personnes prêtes à s’engager bénévolement une journée ou une demi-journée dans les écoles de la région, soit pour l’exercice «Entretiens fictifs», soit pour «Téléphoner à une entreprise», un autre module que nous proposons», lance Marilou Giostra de Pro Juventute. Après Léon-Michaud, des élèves du collège des Rives à Yverdon, de l’Etablissement secondaire de Grandson, d’Yvonand et de Chavornay et environs bénéficieront aussi de l’expérience d’ici fin janvier. En tout, ce sont près de 220 élèves nord-vaudois de 11e année qui prendront part à ces simulations d’entretiens d’embauche.