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Un président qui n’y va pas mollo
Yverdon. 26 octobre 2019. La plage d’Yverdon. Portrait. Jonathan Cosendai. © Zsolt SARKOZI

Un président qui n’y va pas mollo

30 octobre 2019 | Edition N°2613

À la tête des Amis sportifs des Wasimolo depuis quatre ans, Jonathan Cosendai n’a jamais eu peur de s’engager dans les comités. À quelques jours de la manifestation phare du club, son agenda est bien rempli.

«Le cross de Molondin est une véritable institution. Pour l’enfant du village que je suis, c’était une évidence de faire partie du club de course à pied des Wasimolo, qui l’organise chaque année», lance Jonathan Cosendai. Et comme celui-ci ne fait pas les choses à moitié quand il s’engage auprès d’une société – il a été secrétaire, puis président de la Jeunesse de Molondin et s’est engagé dans les comités de diverses manifestations gymniques avec les FSG Pomy et Yvonand –, il n’en a pas fallu beaucoup à l’ancienne présidente pour le convaincre de lui succéder.

«C’est un club familial, le côté récréatif est primordial. Nous nous retrouvons une fois par semaine pour un entraînement, généralement de course à pied, même si l’hiver nous nous tournons plutôt vers la peau de phoque et le ski de fond.» Chaque session est organisée par un membre différent, qui fait ainsi découvrir un coin proche de chez lui aux autres et les invite ensuite pour l’apéritif. Mais aucune obligation d’être assidu! «Les gens peuvent venir quand ils le souhaitent. En ce qui me concerne, je suis en pleine reconversion professionnelle. Ma nouvelle formation ne me laisse pas vraiment le temps d’aller m’entraîner, mais je m’arrange pour rejoindre le groupe à l’apéro», glisse malicieusement celui qui a longtemps œuvré comme électronicien multimédia.

Une main d’œuvre qui afflue

Si le cahier des charges du président reste relativement raisonnable, la liste des tâches à réaliser se densifie à mesure que le fameux Cross des Wasimolo – dont la 38e édition aura lieu ce dimanche – approche. «J’ai la chance de pouvoir compter sur une super équipe de bénévoles. Sur les 180 volontaires dont nous avons besoin sur le week-end, je pense que 95% d’entre eux savent ce qu’ils ont à faire. Par exemple, la personne qui balise le tracé s’en charge début octobre, pour que ceux qui le désirent puissent découvrir le parcours et s’y entraîner. Je n’ai jamais besoin de le lui rappeler, c’est elle qui m’informe quand c’est fait. Cela facilite grandement les choses.»

En outre, la main d’œuvre ne manque pas: «Nous n’avons aucun problème à trouver suffisamment de monde. Au contraire, je peux même me permettre de garder des personnes en réserve, et celles-ci finissent généralement par me relancer pour savoir si je leur ai trouvé une tâche», rigole Jonathan Cosendai. Si la plupart viennent de Molondin – «le Cross est très populaire, c’est la fête de l’année pour les habitants» – et des villages alentour, il y a aussi des gens qui ont été séduits par la manifestation et qui font le déplacement spécialement pour l’occasion. «Je pense notamment à un ouvrier agricole qui a travaillé dans le village il y a des années de cela et qui revient tous les ans donner un coup de main à l’équipe cuisine.»

Des sponsors qui se bousculent au portillon

«On bénéficie d’un large soutien de la part des entreprises régionales. Certaines reviennent même spontanément vers nous. L’une d’entre elles m’a récemment écrit pour savoir s’il était possible de me livrer la même quantité de pommes cette année que lors de l’édition précédente pour ravitailler les coureurs, alors que je ne l’avais même pas encore recontactée!»

Le président de 28 ans envoie également un certain nombre de demandes de sponsoring pour pouvoir offrir un prix aux cinq premiers concurrents de chaque catégorie. «J’obtiens une quantité de retours positifs incroyable, bien au-delà des frontières cantonales. Cela va jusqu’à des journées de ski gratuites dans le Haut-Valais», glisse Jonathan Cosendai. Il arrive d’ailleurs qu’il reste des lots à l’issue de la course. Le comité organise alors un quiz sur le Cross des Wasimolo lors du souper de remerciement des bénévoles, et les meilleurs sont récompensés.

Si Jonathan Cosendai fourmille d’idées pour les prochaines éditions de la manifestation, et notamment pour le 40e anniversaire, qui aura lieu dans deux ans, certains lui prédisent d’ores et déjà un avenir à l’échelon supérieur: «Il arrive souvent que les gens me disent qu’après avoir été président de la Jeunesse et des Wasimolo, je finirai logiquement syndic…»

 

Une virée en Espagne aux allures d’Oktoberfest

Parmi la soixantaine de membres des Wasimolo, âgés de 5 à plus de 80 ans, certains n’hésitent pas à traverser les frontières pour découvrir de nouvelles courses. «Lors de ma première année de présidence, nous nous sommes rendus à Palma de Majorque pour participer au marathon, au mois d’octobre. Certains ont couru les 10 km, d’autres le semi-marathon mais, l’endroit étant très prisé des Allemands, notre séjour a plutôt pris des airs de virée à la fête de la bière», plaisante Jonathan Cosendai. Une tournure des évènements qui n’était cependant pas pour déplaire aux Wasimolo. «Nous essayons d’allier l’aspect sportif et le côté un peu plus festif dans nos activités.»

Et les membres ne semblent jamais à court d’idées: «L’ancienne présidente, Aurélie Vonlanthen, vient juste de me proposer d’organiser une sortie à Evolène au mois de janvier. Ceux qui le souhaitent pourront s’initier à l’utilisation des détecteurs de victimes d’avalanche (DVA) et aux premiers secours, ou aller se balader librement. Nous nous retrouverons ensuite pour un souper raclette. Ça n’a rien à voir avec la course à pied, mais ça contribue à l’extraordinaire alchimie qu’il y a au sein du club.»

Muriel Ambühl