Logo
Un quart de siècle au service du HCY
Bertrand Barbezat, ici au début de son mandat de président du HC Yverdon, en 2018. © Michel Duperrex

Un quart de siècle au service du HCY

29 avril 2022
Edition N°3195

Hockey – Bertrand Barbezat va remettre la présidence du HC Yverdon cet été. Un club dont il est à la tête depuis quatre ans maintenant, et qu’il laisse dans une santé du tonnerre.

A son arrivée à la tête du HC Yverdon, en 2018, Bertrand Barbezat avait annoncé qu’il se donnait entre trois et cinq ans, puis qu’il ferait le point. Le Grandsonnois est dans le tir: c’est après quatre ans et demi de présidence qu’il se retirera, lors de la prochaine assemblée générale, au mois d’août.

En tout et pour tout, celui qui a aussi été junior et joueur dans la Cité thermale aura passé 25 ans au sein du cercle de la direction du club, dans différentes fonctions, jusqu’à, donc, prendre les destinées du HCY en main en janvier 2018. D’abord ad interim, alors que son prédécesseur, Thierry Despland, n’avait plus suffisamment de temps à consacrer au hockey, puis une fois élu en septembre. «Je suis entré au comité des Amis du hockey en 1997. Mon premier taf pour le club date de 1998, lorsque j’avais tenu le procès-verbal de l’assemblée de liquidation du CP Yverdon, devant environ 150 personnes au Buffet de la Gare. Et dès 1999, j’avais intégré le comité du HC Nord vaudois», se remémore-t-il.

 

«La situation actuelle du mouvement juniors est ce dont je suis le plus fier.»

 

De ces 25 années à œuvrer corps et âme pour son club de cœur, que ce soit au sein du comité ou de celui des Amis, dont il est toujours président, Bertand Barbezat assure garder énormément de satisfactions. «Je pense notamment à la promotion en 1re ligue de 2005, aux belles années, entre 2007 et 2009, durant lesquelles on avait une des meilleures équipes de 1re ligue, bien qu’on était nettement moins performants en matière de formation qu’actuellement», lance-t-il, en fouillant dans sa mémoire.

La relégation volontaire en 2e ligue de 2015 reste également un souvenir marquant, lui qui en était un des artisans, aux côtés de Thierry Despland. «Cette décision, qu’on avait réussi à faire comprendre au comité, a permis de redonner de l’oxygène au club et de mettre en place le mouvement juniors tel qu’on le connaît aujourd’hui.» Le meilleur de tous les clubs amateurs du pays, les barèmes de Swiss Ice Hockey en témoignent.

D’ailleurs, et il tient à le souligner, l’apothéose de ce quart de siècle est, à ses yeux, la situation actuelle du mouvement juniors. «C’est ce dont je suis le plus fier. Constater cette évolution, c’est une grande satisfaction.»

Architecte de la remodélisation du club, qu’il a continué à mener durant sa présidence, Bertrand Barbezat rappelle à quel point le fait d’avoir transféré l’essentiel des moyens du HCY à sa relève est bénéfique aujourd’hui. «C’est notamment important sur le plan sportif, mais surtout économique», lance-t-il, relevant qu’environ 80% des coûts liés aux entraîneurs sont désormais couverts par les différentes rétributions que le niveau de formation au sein du club permet d’obtenir. «Un niveau qu’il est désormais indispensable de maintenir, car il garantit l’avenir financier du club, reprend le président, banquier de formation. On a aujourd’hui la preuve que le chemin choisi était le bon. La structure est vérifiée, et elle n’a jamais failli.»

 

«Il est temps pour des idées nouvelles, pour du sang neuf.»

 

A l’heure d’annoncer son départ, Bertrand Barbezat a bien entendu balisé l’avenir. «C’est moi, de fait, qui mets en route la saison prochaine, et elle est sous toit. Bien sûr, il faudra organiser les manifestations, mais les contrats avec les entraîneurs sont signés, l’effectif de la première équipe est presque complet et, surtout, le budget est assuré. Tout va bien.»

Il va ainsi quitter le comité du HCY le sentiment du devoir accompli. «Et ça a été un plaisir. La fonction est passionnante, et je ne remercierai jamais assez tous ceux qui m’ont soutenu et accompagné.» A la fin des années nonante, il avait fallu sortir le club de la gonfle, puis rebelote en 2011, mais la passion ne l’a jamais quitté. «Je me réjouis de me rendre à la patinoire en allant prendre un café avant le match, et rester après celui-ci pour boire un verre.»

Entré dans l’année de ses 60 ans, le boss du HC Yverdon a fait le point sur sa situation personnelle avant de prendre sa décision de céder la présidence. Il en est arrivé à la conclusion que c’était le meilleur moment pour passer le témoin. «Le club a un bel avenir, la situation structurelle et sportive est excellente. Mon successeur se retrouvera avec quatre professionnels autour de lui. Des gens à qui on a pu donner des responsabilités, qui ont des compétences et sur qui on peut s’appuyer, rappelle-t-il. J’ai donné durant 25 ans, c’est bien. Il est temps pour des idées nouvelles, pour du sang neuf.»

Et peut-être pour franchir encore un palier supérieur avec la première équipe dans quelques années? «Arriver au plus haut niveau amateur, la MySports League, ne me paraît pas irréalisable. Si quelqu’un a des idées, des ambitions, le moment est venu.»

 

Succession en bonne voie
Pour l’heure, Bertrand Barbezat reste à la tête des Amis du hockey, organisation en charge du repas de soutien du club et du Puck d’or. Il se mettra à disposition de son successeur au HCY, également disposé à céder sa place si celui-ci veut restructurer les choses à sa manière.
Un successeur dont on ne connaît pas encore le nom, mais Bertrand Barbezat a évidemment des touches. «Des personnes s’intéressent, mais elles n’ont pas encore donné leur accord de principe.» Il est tout à fait possible que les événements se précipitent ces prochaines semaines déjà.