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Un robot pour soutenir les enfants malades

20 août 2015

Yverdon-les-Bains – Le Nord vaudois fait oeuvre de pionnier en embarquant dans le projet «Avatar Kids», qui permet à des enfants hospitalisés de garder un lien avec leurs camarades de classe.

Les différents partenaires entourent le robot Nao (de g. à dr.:): Daniel Périsset (chef de la division Enterprise Business Team chez Samsung Suisse), Jean-Daniel Carrard (syndic d’Yverdon-les-Bains), Christine Leu (coordinatrice régionale à l’Association pour le développement du Nord vaudois), Jean Christophe Gostanian (CEO de Kindercity), ainsi que Rafik Bourayou et Pascal Cotter (médecin-chef du service de pédiatrie et directeur général adjoint des Etablissements hospitaliers du Nord vaudois-EHNV). © Nadine Jacquet

Les différents partenaires entourent le robot Nao (de g. à dr.:): Daniel Périsset (chef de la division Enterprise Business Team chez Samsung Suisse), Jean-Daniel Carrard (syndic d’Yverdon-les-Bains), Christine Leu (coordinatrice régionale à l’Association pour le développement du Nord vaudois), Jean Christophe Gostanian (CEO de Kindercity), ainsi que Rafik Bourayou et Pascal Cotter (médecin-chef du service de pédiatrie et directeur général adjoint des Etablissements hospitaliers du Nord vaudois-EHNV).

A Yverdon-les-Bains, le premier élève à effectuer sa rentrée scolaire est un peu particulier. Il mesure quelque 60 centimètres de haut, pèse trois kilos, danse sur la chanson «Gang nam style», lève toujours la main avant de parler et répond au doux nom de Nao. Ce petit personnage est un robot de compagnie autonome. La Ville d’Yverdon-les-Bains et l’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV) en ont acquis un exemplaire (pour 25 000 francs) et l’ont offert, hier, aux Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (EHNV).

Ce petit robot permettra à des enfants gravement malades, hospitalisés pour de longues durées, de garder un lien avec leurs camarades de classe, grâce à l’interface de cet avatar. Et ceci au travers d’un programme unique au monde, «Avatar Kids», lancé en 2014 à l’hôpital pédiatrique universitaire de Bâle, par Kindercity et Samsung. Le concept? Durant une hospitalisation, le robot remplace l’enfant (âgé de 4 à 18 ans) dans sa classe. Grâce à lui et une tablette, il peut suivre l’école et même interagir avec ses camarades, les voir et leur parler. «Le but est vraiment que le petit puisse conserver un lien social, qu’on ne l’oublie pas, ce qui a tendance à arriver lors d’une longue absence, plaide Jean Christophe Gostanian, CEO de Kindercity. On parle alors d’enfant-fantôme. » Et de souligner que des développements sont en cours: «Nous travaillons sur une application où c’est le robot qui expliquera les opérations à l’enfant.»

«Même si nous sommes déjà particulièrement attentifs au bien-être de nos petits patients, ce robot nous apportera un outil sans précédent», se réjouit Rafik Bourayou, médecin-chef de la pédiatrie des EHNV, qui a présenté, hier soir, Nao à ses équipes. Il reste cependant plusieurs discussions à mener, comme le rappelle Jean-François Hürst, directeur de l’Etablissement primaire Edmond-Gilliard: «Il nous faut trouver une manière de travailler, entre enseignants et médecins, tout en respectant l’éthique de chacun.»

Aujourd’hui, quinze robots sont en fonction entre Bâle, Lucerne et Zurich. Celui d’Yverdon-les-Bains sera le premier en service en Suisse romande. Un rôle de pionnier que la Ville tenait à jouer, en lien, notamment, avec la future ouverture d’un centre Kindercity, une sorte de Cité des sciences pour les enfants, sur le site d’Y-Parc. L’arrivée de Nao prend, enfin, tout son sens en pleine Année du robot. Dans ce cadre, le premier écolier de la rentrée yverdonnoise ne pouvait donc pas ne pas être… un petit robot.

Yan Pauchard