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Un Saint-Crix sur les traces des Femen

13 mai 2014

Connu pour avoir participé à l’émission Le Grand Raid, Alain Margot dévoile son premier long métrage, qui a déjà remporté le prix du Jury à Vision du Réel.

Alain Margot chez lui à La Chaux-de-Fonds.

Alain Margot chez lui à La Chaux-de-Fonds.

L’intérêt que porte le Saint-Crix Alain Margot pour la vidéo est né lorsqu’il avait onze ans. «A Sainte-Croix, presque tout le monde travaillait chez Bolex, se souvient le cinéaste. Dès mes treize ans, j’ai eu l’autorisation d’utiliser la caméra de mon père.»

Après avoir grandi dans la commune du Balcon du Jura, et fait son école de commerce à Yverdon-les- Bains, Alain Margot entre à l’Ecole des beaux-arts, à Lausanne, en 1980. «Nous ne faisions pas de vidéo, mais des diaporamas», explique le quinquagénaire.

C’est à la fin des années huitante que le jeune garçon se fait connaître en participant, avec Alexandre Bochatay, au jeu télévisé Le Grand Raid Le Cap Terre de Feu. Le but était de parcourir le monde en produisant des minis-reportages. «Nous n’avions pas vraiment la fibre journalistique, précise Alain Margot. Nous avons donc créé le personnage Rackham Le Gum, que j’interprétais, pour tourner une fiction.» Après une année de voyage, et une trentaine de courts métrages tournés pour l’émission, Alain Margot n’a plus lâché sa caméra.

En 1989, il fonde Mellina Films, sa société de production, et s’installe à La Chaux-de-Fonds, où il réside encore aujourd’hui. «J’aime bien cette ville, elle est à la même altitude que Sainte-Croix, mais c’est également une ville de gauche, où il se passe plein de choses », indique l’artiste, qui aime particulièrement son travail pour la liberté qu’il lui laisse. Après avoir réalisé de nombreux clips vidéos, des spots publicitaires et une cinquantaine de courts métrages, Alain Margot sort son premier long métrage : «Je suis Femen» (voir ci-dessous). Son documentaire, actuellement présenté en avant-première et qui sortira en salle demain, rencontre un franc succès. Il a dernièrement remporté le prix du Jury lors du festival international de cinéma Vision du Réel, qui s’est tenu à Nyon.

 

«J’espère qu’une section suisse des Femen verra le jour»

Oksana Chatchko est l’héroïne du documentaire «Je suis Femen».

Oksana Chatchko est l’héroïne du documentaire «Je suis Femen».

Après avoir réalisé un reportage d’une vingtaine de minutes sur les Femen, début 2011, en Ukraine, Alain Margot décide de leur consacrer un long métrage. Il retourne donc, trois mois plus tard, vers le groupe féministe, devenu internationalement connu pour ses actions seins nus, pour sortir le film «Je suis Femen».

Le réalisateur les suit dans leurs actions pendant plus de trois ans, pour revenir avec plus de 200 heures d’enregistrement. C’est Oksana Chatchko, l’une des fondatrices du mouvement et l’artiste du groupe, qui est le fil rouge du documentaire d’Alain Margot. «C’est une fille qui touche les gens et elle fait un travail graphique fantastique», explique le cinéaste, en se référant aux nombreux masques qu’elle a réalisés, aux nombreuses pancartes et à l’identité visuelle du groupe, qu’elle a entièrement créée.

Le film, qui sortira en salle demain, est actuellement présenté en avant-première dans les différentes villes de Suisse romande par Alain Margot et Oksana Chatchko. Les protagonistes seront, jeudi à Yverdon- les-Bains et le 9 juin à Sainte- Croix.

«Je suis contente de ce film, il permet de présenter nos différentes revendications, tout en expliquant la démarche», indique l’héroïne du documentaire, qui s’est dit impressionnée de voir le public applaudir et se lever, lors de la première projection. Alors que le film n’est pas encore officiellement sorti, de nombreuses jeunes femmes prennent contact avec les Femen. «J’espère qu’une section pourra voir le jour en Suisse», conclut la jeune femme de 27 ans.

 

10 x 2 places à offrir pour la séance spéciale.

«Je suis Femen» à Yverdon

Appelez le 024 424 11 55 dès 14 h pour gagner deux places pour la séance spéciale du film «Je suis Femen» au cinéma Bel-Air d’Yverdonles- Bains, jeudi prochain.

 

 

 

Muriel Aubert