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Un tremplin vers le monde du travail
Yverdon, 18 juin 2018. Swissinterim, Murat Demirkol (à droite), en compagnie de Stéphane Pillioud. © Michel Duperrex

Un tremplin vers le monde du travail

21 juin 2018 | Edition N°2272

Nord vaudois  –  Le Centre de formation professionnelle spécialisée ORIF de Pomy célèbre son jubilé. Rencontre avec Murat Demirkol, l’un des jeunes soutenus par l’institution.

Installé à la réception d’un bureau de placement, situé à la rue des Remparts à Yverdon-les-Bains, Murat Demirkol accueille un demandeur d’emploi avec le sourire, tout en prenant ses références. «J’aime le contact avec les gens et dénicher le profil parfait pour notre clientèle tout en leur transmettant ma bonne humeur», révèle le stagiaire âgé de 23 ans. Si le jeune homme d’origine turque a la pêche, c’est parce qu’il a connu un parcours professionnel des plus atypiques. Hémiplégique du côté gauche depuis l’âge de 3 ans, Murat Demirkol a connu quelques difficultés pour s’insérer dans le milieu du travail. «Mon parcours se résume beaucoup à l’ORIF (lire encadré), confie-t-il. Après deux ans de prolongation de scolarité pour compléter mes lacunes, j’ai suivi une préformation de cuisinier à l’ORIF de Renens, mais c’était trop rude physiquement, et j’ai été contraint d’arrêter.»

Une formation crescendo

Bénéficiaire de l’aide sociale durant une année, le jeune homme qui vit à Prilly est ensuite redirigé vers le site de Pomy, où il suit une formation à la réception. «Grâce à mes maîtres socioprofessionnels, je me suis senti soutenu, et c’est à ce moment-là que j’ai compris où étaient mes limites et qu’il fallait y aller crescendo.»

Depuis le mois d’août 2017, Murat Demirkol travaille quelques jours par semaine dans l’agence de placement de Stéphane Pilloud. «Entre nous, le feeling est tout de suite passé», se souvient le responsable du bureau yverdonnois, qui a pris Murat sous son aile en lui proposant dès la rentrée prochaine de poursuivre son cursus avec une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP). «Des jeunes comme lui, il faut les aider à s’insérer sur le marché de l’emploi», soutient Stéphane Pilloud, qui a déjà encadré d’autres personnes de l’ORIF. Qui sait, peut-être que dans deux ans, il sera un futur conseiller. Ce qui est sûr, c’est que je ne vais pas le lâcher jusqu’à ce qu’il obtienne son certificat de formation professionnelle (CFC).»

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Intégrer des jeunes en difficulté dans le marché de l’emploi

Encadrement et écoute au cas par cas

Cette année, le site de Pomy fête ses 50 ans d’activités alors que l’ensemble des centres de formation professionnelle spécialisée ORIF célèbrent leurs 70 ans. Dans le secteur tertiaire, le site du Nord-vaudois propose un large éventail de formations dans les domaines du commerce, du bureau, de la chimie, de l’informatique, mais aussi des services généraux, tels que la cuisine et la conciergerie. «Nous encadrons des jeunes qui souffrent d’un handicap physique ou d’un trouble psychique pour les intégrer dans le premier marché de l’emploi ou pour les réinsérer dans le monde du travail, explique Stéphane Francey, à la tête de la direction de l’institution nord-vaudoise depuis sept ans. «Dans un premier temps, les jeunes sont appuyés par des maîtres socioprofessionnels, et c’est seulement dans un second temps qu’ils sont intégrés dans des entreprises formatrices», poursuit-il. «Ce n’est pas une formation parallèle, mais nous veillons à ce que nos jeunes puissent réaliser leur projet professionnel, soutient Jean-François Martin, responsable de l’équipe professionnelle. Cet encadrement se fait au cas par cas.» A Pomy, le centre offre plus de 150 places à des jeunes au bénéfice de l’assurance invalidité (AI) et 110 places à d’autres.

 

Valérie Beauverd