Un triomphe norvégien à Chaux-Neuve

Combiné nordique – Coupe du monde – Le Suisse Tim Hug a connu un jour sans, tandis que Jason Lamy Chappuis a lâché prise dans le dernier tour en ski de fond, laissant le podium à Mikko Kokslien et deux de ses compatriotes.

Mikko Kokslien (19), Magnus Krog (10) et Joergen Graabak (13) ont réalisé un triplé en devançant l’Allemand Eric Frenzel, leader de la Coupe du monde.

La Coupe du monde de combiné nordique s’est arrêtée à Chaux-Neuve, en France voisine, ce week-end. Samedi, sur le coup de midi, l’épreuve individuelle a débuté par le saut à ski. Un vent capricieux perturbe quelque peu le concours. La clameur de la foule atteint son paroxysme au moment où Jason Lamy Chappuis, champion olympique en titre, arrive sur la table d’élan. Le plus en forme des 49 participants est l’Allemand Eric Frenzel, leader de la Coupe du monde, qui réalise un saut de 115,5 mètres. Cela lui permet d’entamer la course de ski de fond de 10 kilomètres avec 12 secondes d’avance sur l’Autrichien Wilhelm De- Mikko Kokslien (19), Magnus Krog (10) et Joergen Graabak (13) ont réalisé un triplé en devançant l’Allemand Eric Frenzel, leader de la Coupe du monde. Tim Hug rêve d’un diplôme olympique nifl, 49 sur Jason Lamy Chappuis et 1’12 sur Tim Hug. Le parcours est une boucle de 1,5 kilomètres, tracée sur une étroite bande de neige artificielle au milieu de l’herbe. La course est spectaculaire. Jason Lamy Chappuis rattrape son retard sur la tête de la course et grignote sept à neuf secondes par tour. A l’entame du dernier tour, le coureur de Bois d’Amont rejoint les premiers.Mais, dans son sillage, Mikko Kokslien, Magnus Krog et Joergen Graabak courent en équipe et économisent leurs forces. Les trois Norvégiens accélèrent. Le Français n’arrive pas à suivre. Les Scandinaves coiffent au poteau l’Allemand Eric Frenzel et réalisent ainsi un triplé.

Le jour sans de Tim Hug

Le Français Jason Lamy Chappuis lors du saut à ski.

De son côté, le Suisse Tim Hug a connu un jour sans. Lui qui a récemment remporté une épreuve en Russie a joué de malchance. Alors qu’il commençait à combler son retard consécutif à un saut de 102 mètres, ses bâtons se sont cassés, ce qu’il l’a handicapé durant un tour. Il finira son parcours à la 32e place. En revanche, l’athlète qui a réussi le plus beau parcours de fond est l’Italien Alessandro Pittin en 26’9. Parti en 45e position, il est remonté à la dixième place du classement général. Ce qui a fait dire à certains observateurs que «le jour où ce coureur réalise un bon saut, la victoire est à sa portée».

La proximité des Jeux olympiques de Sotchi a permis de battre des records d’affluence. «Jamais nous n’avions vu autant de monde », constate un gendarme habitué de la manifestation, qui s’est déroulée pour la sixième année consécutive sur le versant français du Risoud, à deux pas de la région. «Nous estimons le nombre de spectateurs proche de 8000 personnes pour le concours individuel », relèvent les bénévoles chargés des entrées. Hier, une foule nombreuse a suivi le concours par équipe, remporté par l’Allemagne II devant la Norvège II et l’Allemagne I.

Tim Hug rêve d’un diplôme olympique

Tim Hug

Tim Hug est le premier et seul Suisse à s’illustrer en combiné nordique depuis les années 1990 et les exploits, notamment, de Jean-Yves Cuendet, Hyppolyt Kempf et Andreas Schaad, médaillés de bronze par équipe des Jeux Olympiques de Lillehammer (Norvège) en 1994. A l’issue de la journée de samedi, il était fort déçu de son concours. Lui qui a remporté récemment une manche de Coupe du monde en Russie a joué de malchance. «Après le saut, j’étais plutôt satisfait de ma performance. Mon handicap d’une minute me permettait d’envisager un bon classement, commente le Soleurois âgé de 26 ans. Mais alors que je commençais à revenir sur les concurrents partis devant moi, j’ai cassé mes bâtons.» Finalement, il a terminé à la 32e place.

Le rêve olympique

Tim Hug, à gauche, a cassé ses bâtons lors du ski de fond !

L’athlète se réjouit de participer aux Jeux de Sotchi. La médaille olympique semble du domaine du rêve pour lui. «Je serais déjà heureux d’obtenir un diplôme», reconnaît-il en revanche. Autrement dit, il espère finir le concours dans les six premiers.

Pourquoi a-t-il choisi le combiné nordique comme discipline sportive ? «C’est très intéressant de maîtriser deux sports antinomiques. Au saut, il faut posséder la vivacité d’un coureur de 100 m, alors que pour la course de fond, il faut avoir l’endurance d’un marathonien », répond-il. Parmi les médaillés de Lillehammer, il connaît Hyppolyt Kempf, qui a été son coach à ses débuts. Tim Hug vient pourtant d’une région où la pratique du ski nordique n’est pas une tradition. Il dit avoir pris goût à ce sport à l’âge de 8 ans, lors d’une kermesse à Kandersteg : «Nous avions la possibilité d’essayer le saut. J’ai saisi ma chance. Et, ouaw ! La sensation a été si forte, que j’ai toute suite envie de recommencer.»