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Un vent d’optimisme a fini par souffler à La Praz
Avec 86 conseillers présents (sur les 88 que compte le délibérant), des observateurs et des journalistes venus en nombre, la Grande salle de La Praz était au bord de l’implosion, mardi soir. © Caroline Gebhard

Un vent d’optimisme a fini par souffler à La Praz

29 mars 2018 | Edition N°2216

Le Conseil général, gonflé par l’arrivée de 46 nouveaux membres a validé, mardi, le projet de Parc éolien du Mollendruz.

La seconde fois aura été la bonne. Mardi soir, le Conseil général de La Praz a fini par valider le Plan partiel d’affectation (PPA) du Parc éolien du Mollendruz. Le 18 janvier, un premier vote s’était soldé par un refus, incitant la Municipalité à soumettre une nouvelle fois le dossier à l’organe délibérant.

C’est toutefois une assemblée bien différente de celle qui s’était prononcée en janvier dernier qui a donné son aval au projet. Alors qu’ils étaient 31 à prendre part au premier vote, 86 personnes se sont prononcées à bulletins secrets, mardi. Quarante-six nouveaux conseillers, assermentés le soir-même, sont venus gonfler les rangs du Conseil général. Du «jamais vu» selon la préfète du Nord vaudois, Evelyne Voutaz.

Les nouveaux arrivants sont venus garnir tant les rangs des partisans que ceux des opposants puisque le PPA a été accepté par 47 «oui» contre 38 «non» et un nul. Et c’était bien là l’objectif de la Municipalité, qui avait appelé à la mobilisation: «Encourager les gens à venir donner leur avis», quel qu’il soit, selon la syndique Anni Sordet.

Depuis le 19 janvier, l’Exécutif et la commission chargée d’étudier le préavis sont allés à la rencontre de tous les habitants «pour leur expliquer qu’ils pouvaient venir voter. La première fois, la plupart des partisans ne sont pas venus car ils étaient sûrs que c’était acquis», poursuit Anni Sordet. Selon la Municipalité, le fait d’avoir augmenté le panel des votants donne davantage de poids à la décision: «Près de trois quarts des électeurs de la Commune sont représentés ce soir (ndlr: mardi). Il n’y a plus de doute», relevait le municipal Roger Dupertuis.

«Ce n’est pas fini»

Si le PPA a fini par passer la rampe, les opposants étaient bien là, mardi, et ils l’ont fait savoir. Parmi eux, les huit conseillers qui ont déposé un recours contre la décision de l’Exécutif de soumettre à nouveau le projet au vote. En début de soirée, par la voix de l’un des leurs, ils ont indiqué qu’ils entendaient poursuivre leur combat jusqu’au Tribunal fédéral, alors que le Conseil d’Etat les a déboutés la semaine dernière. Le syndic de Mont-la-Ville, autre commune concernée par le parc éolien avec Juriens, Patrick Agassis a croisé certains opposants à l’issue des débats, auxquels il a assisté. «L’un d’eux m’a dit: Vous saurez que ce n’est pas fini. On le sait. C’est une victoire mais le combat n’est de loin pas terminé. Dans le meilleur des cas, il faudra encore attendre quatre ou cinq ans pour voir une éolienne», commentait-il.

«Je suis un peu déçue mais je respecte tout à fait la décision», glissait pour sa part une opposante. Ce qu’elle comprend moins, en revanche, c’est la décision de la Municipalité d’avoir remis le PPA sur le tapis. «Je n’ai pas apprécié le procédé au départ – pour moi, ce n’était ni loyal ni démocratique – mais il paraît que c’est légal.» Et de poursuivre: «A mon avis, les gens n’avaient qu’à se mobiliser avant. Ceux qui sont venus le 18 janvier l’ont fait. Pourquoi leur vote n’a-t-il pas été validé?» Selon elle, le recours va désormais «faire traîner les choses. Maintenant que la décision est oui, c’est le seul moyen qui reste…»

Consciente qu’une «certaine tension» plane désormais sur son village, Anni Sordet se veut toutefois confiante pour l’avenir: «Je suis convaincue que la sérénité va revenir mais il faudra peut-être un peu de temps.»

Caroline Gebhard