Un Vert’libéral en lice
12 décembre 2024 | Textes: Jérôme Christen | Photo: Gabriel LadoEdition N°3851
La droite yverdonnoise a présenté mercredi après-midi son coureur pour l’élection complémentaire à la Municipalité d’Yverdon. Le PLR et l’UDC ont décidé de passer leur tour et de soutenir la candidature du Vert’libéral Gildo Dall’Aglio, chef de service retraité de la Cité thermale. Son parti voit en lui un candidat de centre-droite idéal, à la fibre sociale démontrée, capable de rallier un large électorat sur le thème de la «ville durable, innovante et ouverte».
Ce n’est jamais une mince affaire de trouver un candidat pour une élection complémentaire à une année et demie des élections générales dans une commune de la taille d’Yverdon. La démarche d’une candidature peut être en effet périlleuse. La chance d’être élu et de quitter son emploi, totalement ou partiellement, est vite suivie d’un risque de passer à la trappe. La droite yverdonnoise assure pourtant que ce n’est pas par défaut que le choix s’est porté sur un retraité. Pour les PLR, l’UDC et les Vert’libéraux, c’est simplement «le bon candidat au bon moment» qui doit permettre un rééquilibrage des forces au sein d’une Municipalité «excessivement marquée à gauche» si on la compare à la répartition des forces au sein du Conseil communal.
Une candidature légitime
Après avoir rendu un bref hommage au municipal décédé Jean-Claude Ruchet pour son engagement pour la collectivité, le président des Vert’libéraux yverdonnois Pierre-Henri Meystre a souligné «que rien n’était gravé dans le marbre et que la vie politique continuait». Allusion faite pour justifier la légitimité de présenter un candidat à la suite d’un récent communiqué du Centre yverdonnois qui appelait la droite à ne pas contester le siège de gauche dans le contexte du décès du municipal socialiste Jean-Claude Ruchet. La droite ne pouvait pas se permettre de manquer ce rendez-vous à un an et demi des élections générales. Pierre-Henri Meystre n’a pas manqué de relever sa satisfaction de voir l’entente déjà soudée en vue de 2026.
Socialiste devenu Vert’libéral
Le candidat Gildo Dall’Aglio, 72 ans, ne manque pas d’atouts, à l’instar de ses deux adversaires Julien Wicki et Ruben Ramchurn. Yverdonnois depuis maintenant quarante ans, il a piloté durant trente ans le Service des affaires sociales de la Ville d’Yverdon et le Centre social régional. Il connaît donc très bien les rouages de l’administration. Arrivé à la retraite en 2016, il a décidé de consacrer un peu de temps à la collectivité comme conseiller communal sous la bannière socialiste. Face à ce qu’il décrit comme une «dérive très à gauche et extrême, empreinte de dogmatisme, d’une partie du Parti socialiste, il a fini par se tourner vers les Vert’libéraux.
Attirer de bons contribuables
Bien conscient qu’il ne pourra rien révolutionner d’ici 2026 dans une Municipalité qui, dans tous les cas, conservera une majorité de gauche, il entend bien pouvoir faire passer des messages clairs en cas d’élection. Notamment en matière financière, il considère «qu’il n’est pas acceptable de présenter des déficits récurrents qui avoisinent les dix millions de francs». Il plaide « pour une ville plus attractive pour les contribuables aisés, afin de ne plus être dans le peloton de tête des grandes communes à avoir des revenus fiscaux des personnes physiques très bas». Dans ce contexte, il souhaite des barèmes de facturation des structures d’accueil plus équitables pour les hauts revenus alors qu’il les juge actuellement confiscatoires.
Soutien UDC à un ancien socialiste
Quel cheminement ont bien pu faire Gildo Dall’Aglio et l’UDC pour pouvoir se rejoindre et que ce parti de droite puisse apporter son soutien à cet ancien élu du Parti socialiste plutôt qu’à l’ancienne cheville ouvrière Ruben Ramchurn? Le chef du groupe UDC Kevin Delay explique d’abord sur la forme que l’UDC a voulu jouer la carte de l’entente de droite dans la perspective des élections 2026 et que le trublion devenu indépendant n’a pas approché l’UDC. Sur le fond, l’UDC s’est plutôt attachée à s’assurer de la concordance du programme politique du candidat avec ses visions propres plutôt que sur son passé politique.
Moins de tracasseries administratives
En matière d’urbanisme et de police des constructions, le candidat du centre-droite plaide pour moins de tracasseries administratives. Il souhaite également une politique moins dogmatique en matière de mobilité afin de pouvoir faire coexister harmonieusement les différents modes de déplacement et pour une valorisation rapide de la place d’Armes par la création d’un parking souterrain.
Culture moins élitiste
Sur le plan culturel, il souhaite que la commune revienne à une culture plus populaire et moins élitiste, accessible au plus grand nombre, comme à l’époque de Zaneth, fondateur du théâtre de L’Echandole et des Jeux du Castrum, ainsi que du chanteur et comédien Denis Alber, ancien directeur du théâtre de L’Echandole. «Tout est devenu conceptuel, alors que nous pourrions faire les choses plus simplement et augmenter ainsi les niveaux de fréquentation.»
Rendre la ville plus sûre
Le candidat du centre-droite n’a pas oublié le volet sécuritaire. Il soutient la poursuite des démarches entreprises pour garantir la sécurité, ainsi que les mesures de prévention. Il a insisté sur le fait que la police déploie actuellement tous les moyens possibles pour rendre la ville sûre.