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Une ambiance électrique règne à Tévenon
Villars-Burquin, 16 avril 2018. Le Cercle des Amis, Ginette Duvoisin et Patrice Reber. © Michel Duperrex

Une ambiance électrique règne à Tévenon

19 juin 2018 | Edition N°2270

Conseil général – A couteaux tirés, une faction de l’organe délibérant est intervenue à douze reprises jeudi dernier pour poser ses questions à la Municipalité. Par écrit, le préfet Etienne Roy avait pourtant rappelé quelques règles de bienséance.

Les soirées peuvent être longues, très longues, voire même interminables à Villars-Burquin, et ce n’est pas au bistrot que ça se passe… «Ce n’est pas la première fois qu’un Conseil général dure aussi longtemps. On en a marre de ces guéguerres à n’en plus finir», confiait jeudi dernier l’un des membres de l’organe délibérant, agacé par le climat acrimonieux qui règne au Conseil général de la Commune de Tévenon depuis plusieurs séances déjà. Passé minuit, les esprits se sont échauffés dans la Grande salle du village et certains conseillers ont même quitté les lieux avant que le président Philippe Graber ne lève la séance.

Les raisons d’une telle ambiance électrique? Un clivage entre la Municipalité et une faction menée par Ginette Duvoisin et Jean-Daniel Rousseil. Si la première était la syndique du village lors des deux législatures précédentes, le second fut le candidat malheureux de la course à la syndicature remportée par Thomas Zürcher en 2016.

Une défaite mal vécue

S’il est vrai que le rapport de la commission chargée de la gestion et des finances (Cogefi) a de quoi interpeller par la maigreur de son contenu, on se demande tout de même pourquoi les deux membres de l’ancienne Municipalité et quelques autres conseillers sont intervenus pour chacun des points à l’ordre du jour, et plus particulièrement pour les comptes 2017. Une attitude à la limite de l’acharnement, qui a déplu à une majeure partie de l’organe délibérant. «Il est vrai que j’ai mal vécu ma défaite de 2016, reconnaît Jean-Daniel Rousseil. Avec quelques uns de mes collègues, nous avons passé plus de dix heures à préparer cette séance. On s’en est tenu strictement à l’usage des règlements du Conseil général. Je n’y peux rien si les autres conseillers jugent qu’il n’est pas nécessaire de poser des questions. Et d’ajouter: «A mon avis, il y a des différences extrêmes entre le budget et les comptes 2017 qui méritaient des réponses de la part de la Municipalité.»

Intervention écrite du préfet

Si les débats se sont déroulés plus ou moins de manière cordiale ce soir-là, c’est sans doute parce que le préfet Etienne Roy a dû intervenir précédemment par courrier recommandé pour calmer les esprits et rappeler qu’une séance de Conseil est «un forum qui doit permettre de dialoguer, poser des questions, obtenir des réponses, faire des propositions, dans le respect des institutions.» «Il y a eu très peu d’attaques personnelles contrairement à d’autres séances», constate Philippe Graber, qui a tout de même dû garder son calme tout au long de la soirée.

Contactée le lendemain par téléphone, Ginette Duvoisin – elle a aussi été députée au Grand Conseil – reconnaît que l’affaire du restaurant (lire dans notre édition papier) a crispé le débat, mais qu’il y a aussi d’autres points fâcheux qui doivent être soulevés, comme l’augmentation de la taxe des déchets de 25 % et le fait que le tracteur de Frédy Duvoisin, municipal chargé du dicastère de la voirie et des routes, soit utilisé comme véhicule communal.

Quant au syndic Thomas Zürcher, il a rappelé qu’une séance de plus de deux heures a eu lieu avec la Cogefi et que les membres de cette commission ont posé toutes leurs questions à ce moment-là. Par ailleurs, certains points soulevés par les opposants sont soumis au secret de fonction. «On nous reproche de respecter un peu trop la loi, mais c’est la mission d’une autorité exécutive, affirme-t-il. Certains n’ont visiblement pas supporté le fait que les membres de la Municipalité actuelle apportent des idées nouvelles.» Et de préciser que l’ambiance au sein de l’Exécutif de Tévenon est tout à fait agréable et que «l’esprit d’ouverture» doit être privilégié à l’avenir pour le bien de la Commune.

 

Valérie Beauverd