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Une bonne bouffée de nature nord-vaudoise

26 mai 2014

Organisée ces trois derniers jours, la Fête de la nature proposait des activités en tout genre dans toute la Suisse romande. Petit aperçu dans la région.

Eloïse et Tiago ont pris un bon bain de nature à la réserve du Creux-de-Terre.

Eloïse et Tiago ont pris un bon bain de nature à la réserve du Creux-de-Terre.

Sous la conduite d’Yves Menétrey, une cohorte d’une vingtaine de personnes se dirige vers l’étang de la réserve du Creux-de-terre, à Chavornay. Cette activité inscrite au programme de la Fête de la nature propose la découverte des différentes espèces d’oiseaux peuplant l’endroit, en compagnie de l’ornithologue.

Tandis que les autres écoutent les premières explications du spécialiste, une famille s’attarde près d’une gouille aux abords du chemin pour observer les petites grenouilles qu’elle abrite. Non loin du nouvel observatoire dont l’inauguration aura lieu prochainement, le groupe peut admirer un couple de cygnes et ses petits au moyen d’un télescope. «Regardez ce héron pourpré avant qu’il ne s’envole et disparaisse dans les roseaux», conseille Yves Menétrey. Véritable mine d’informations, l’ornithologue répond aux questions en rafale des curieux de nature massés autour de lui. «Nous avons vu des cigognes dans un champ au-dessus d’Orbe. Est-ce qu’elles nichent dans la région ?», demande une participante. «Non, plus depuis un bon moment. Elles faisaient un arrêt lors de leur migration», réplique l’expert.

Par instants, il stoppe ses indications pour rendre attentif au cri de certains hôtes non visibles des lieux. Celui du râle, similaire à «un cochon qui se fait égorger», de la sitelle, mais aussi du geai. Habitué à distiller son chant mélodieux bien camouflé dans la végétation, un rossignol fait une incursion au-devant de la scène. «C’est hyper rare de les voir comme ça», souligne Yves Menétrey.

Les interventions des membres de l’assistance trahissent un degré différent de connaissance. Un oeil avisé remarque le passage d’un faucon hobereau, mais d’autres apprennent que les oiseaux d’eau noirs évoluant sur l’étang sont des foulques et non des poules d’eau.

Assise sur le chemin bétonné avec sa fille Eloïse, alors que l’ornithologue parle martinets, Marie a profité de cette belle journée dominicale pour combler une lacune. «Nous venons d’Oulens et ne savions même pas qu’il y avait cette réserve à proximité. C’était l’occasion de la découvrir. Grand-maman, parents, enfants, nous nous sommes déplacés», précise-t-elle.

A Champ-Pittet, le directeur du Centre Pro Natura Thierry Pellet se réjouit de l’affluence. Entre autres animations, les visiteurs ont la possibilité de créer un nichoir à insectes. Plusieurs variantes sont proposées en fonction des hôtes visés, à savoir, notamment, les coccinelles, perce-oreille et autres abeilles sauvages, ces dernières étant représentées par près de 600 espèces en Suisse. Pour la plupart solitaires, elles ne produisent pas de miel, mais sont généralement des pollinisatrices plus efficaces que leurs consoeurs domestiques. Quant aux deux autres insectes cités, ils sont de précieux traqueurs de pucerons.

Du côté du marais, deux terrariums regroupent d’autres trésors faunistiques, comme le sonneur à ventre jaune, un crapaud en déclin en Suisse à cause de la disparition des petites flaques et ornières dans lesquelles il se reproduit, le triton palmé ou la grenouille rieuse. Pour sa part, la coronelle lisse est un serpent qui affectionne les zones sèches, par exemple le long des voies de chemin de fer. Voici un petit aperçu des renseignements à glâner lors de ce week-end au coeur de la nature nord-vaudoise.

Ludovic Pillonel