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Une épaule sur laquelle il ne peut plus s’appuyer
Mirko Salvi © Imago Images / Geisser

Une épaule sur laquelle il ne peut plus s’appuyer

11 janvier 2021 | Edition N°2866

Football – Challenge League Touché au nerf axillaire, Mirko Salvi n’a plus rejoué depuis le mois d’août. Le gardien nord-vaudois de Grasshopper espère revenir à la compétition dans un mois et demi.

Le nerf de la guerre

Il n’a pas pu disputer une seule rencontre, cette saison, Mirko Salvi. Le gardien de Grasshopper s’est blessé au deuxième entraînement de la préparation estivale. C’était le 18 août, et voilà quatre mois et demi qu’il est contraint de suivre les matches de ses coéquipiers depuis les tribunes, eux qui pointent en tête de Challenge League à la trêve.

Il s’est blessé à l’épaule droite en plongeant. Une drôle de blessure, d’ailleurs. «Très particulière, au point que le physio du club, qui est en poste depuis vingt ans, m’a dit qu’il n’avait jamais vu ça», raconte celui qui était titulaire la saison passée avec les Sauterelles, et qui partait d’ailleurs encore comme n° 1 pour la campagne actuelle.

C’est au milieu de la nuit que le dernier rempart a été réveillé par la douleur. Son nerf axillaire a été touché, et celui-ci n’a plus innervé le deltoïde. «Après trois mois, alors que je n’avais toujours aucune réaction dans le muscle, je me suis demandé si ça allait revenir, concède le footballeur d’Onnens. Heureusement, voilà un mois que c’est le cas. Le muscle se réveille et commence à se contracter de nouveau. Ça va dans la bonne direction et je reste positif. On pense que je pourrai reprendre la compétition dans un mois et demi environ. C’est dans ces moments qu’on se rend compte de la chance que l’on a quand on est en pleine santé.» Reste à laisser au temps, le temps de faire son œuvre.

 

Le «phénomène» a une place à regagner

La blessure contractée par Mirko Salvi ne l’a jamais empêché de s’entraîner. Il a toujours pu bouger les jambes, et a rapidement pu exercer les prises de balle. «Cela, grâce à la bonne musculature du haut de mon corps, qui compense. Le médecin m’a d’ailleurs dit que j’étais un phénomène, se marre-t-il, lui qui s’applique à garder son épaule active et stimule électriquement ses muscles. Actuellement, je peux tout faire, sauf plonger. Il ne faut pas risquer de prendre un choc sur l’épaule.»

Les exercices sont adaptés par l’entraîneur des gardiens, et le Nord-Vaudois peut participer avec le groupe à des jeux de possession, par exemple. Il est bien évidemment exclu des petits matches et des autres activités qui requièrent un gardien en pleine possession de ses moyens. «Oui, ça manque beaucoup de ne pas pouvoir jouer», reconnaît celui qui a disputé les 39 matches de son équipe la saison précédente.

Le contrat liant Mirko Salvi à Grasshopper arrivera à échéance en juin. «D’ici là, j’espère être remis et de nouveau à fond avec l’équipe, afin de me battre pour reprendre ma place. Vu que j’ai pu continuer à m’entraîner, je n’ai pas perdu grand-chose sur le plan physique.» Et quid de son avenir? «Je n’ai que 26 ans, je suis encore jeune pour un gardien, rappelle-t-il. On verra bien ce qui adviendra.» Un bon scénario serait de fêter la promotion en Super League avec GC et de prolonger son bail…

 

La clé, c’est l’adaptation

Les joueurs de Grasshopper ont démarré la préparation hivernale au campus du club, lundi. Une fois n’est pas coutume, ils ne partiront pas au chaud, en Turquie ou en Espagne par exemple, durant l’hiver. Non seulement parce que les voyages sont actuellement compliqués, mais aussi parce que le championnat reprend déjà le vendredi 22 janvier pour les Sauterelles, avec la réception de leur dauphin Stade-Lausanne-Ouchy au Letzigrund.

Des changements d’habitudes qui ne perturbent pas le moins du monde Mirko Salvi. «Partir à l’étranger permet de vivre ensemble une semaine, de forger l’état d’esprit. Et on évolue sur des terrains en gazon naturel, ce qui ne sera pas le cas cette année, relève-t-il parmi les différences notables. Mais, dans les faits, le travail à faire demeure le même, l’intensité est identique également. Ça reste du foot.»

Les Zurichois s’entraînent deux fois par jour pour tenir le rythme qui les attend à la reprise, avec encore 21 journées au programme. «La saison précédente avait déjà été très particulière, notamment lorsqu’on a fini le championnat en alignant les matches en quelques semaines durant l’été, rappelle le gardien né à Yverdon-les-Bains. Mais voilà, comme tout le monde, on s’habitue, on s’adapte. Avec l’enchaînement des matches, il est important de bien récupérer et d’avoir un banc sur lequel on peut compter. Avec les cinq changements autorisés, cela aide aussi.»

 

Une belle lutte pour la promotion

La Challenge League est extrêmement disputée, après quinze rondes. Grasshopper est seul en tête avec 29 unités à son compteur, mais Stade-Lausanne-Ouchy (27), Aarau (27), Schaffhouse (26), Winterthour (25) et Thoune (25) sont sur ses talons. Tout reste ouvert avant le marathon final.

Comme le rappelle Mirko Salvi, «la concurrence pousse». Le gardien se méfie de tout le monde mais particulièrement d’Aarau et Thoune, «des clubs qui peuvent compter sur une certaine expérience».

S’il n’a pas pu aider ses camarades sur le terrain, le portier n’a pas manqué un match de son équipe. «Il y a eu beaucoup de changements dans l’effectif avec l’arrivée des nouveaux propriétaires. L’équipe est très jeune. D’ailleurs, à bientôt 27 ans, je suis le deuxième le plus âgé du groupe! Mais ces jeunes sont talentueux et ils ont faim. Ils ont vraiment envie de monter.»

L’équipe l’a surpris en bien à plusieurs reprises, compte tenu du peu d’expérience sur lequel elle peut s’appuyer. «Les gars ont joué avec maturité, inscrivant des buts dans les dernières minutes des matches, obtenant des penalties ou en parvenant à conserver des résultats. Des choses pas évidentes avec un groupe aussi jeune.»

À son retour aux affaires, lui livrera son match interne face à Mateo Matic, jeune gardien qui a disputé l’intégralité des rencontres devant le but zurichois.

Manuel Gremion